Dans les Proverbes chapitre 17 et
verset 17 nous lisons : « L’ami aime en tout temps ; et dans
le malheur il se montre un frère ». Le mot « ami » est
celui que nous utilisons dans une relation commune entre deux personnes, il
exprime les sentiments, la façon de se comporter et celle de se conduire.
Pour des Chrétiens, le mot
« ami », a une double signification :
1) - Nous appelons « ami »
quelqu’un qui a des rapports positifs avec la Vérité, qui comprend le plan de
Dieu, qui s’adresse à Lui avec respect, mais qui n’a pas encore fait le pas
vers la consécration. Nous disons de lui qu’il est ami de la Vérité.
2) - Un ami dans la Vérité est
surtout celui qui a un lien beaucoup plus étroit avec le Seigneur. C’est dans
ce sens que sera orientée notre réflexion. Lorsque notre Seigneur s’adressa à
ses disciples Il leur dit : « Je ne vous appelle plus esclaves, (serviteurs)
car l’esclave ne sait pas ce que son maître fait ; mais je vous ai appelés
amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai ouï de mon Père. »
- Jean 15 : 15.
Les disciples qui s’adressaient à
l’Eglise quelques années plus tard, ont fait usage des mêmes paroles - « Que
la paix soit avec toi ! Les amis te saluent. Salue les amis, chacun par
son nom » (3 Jean 1 : 15). Ainsi, les imitateurs de Christ sont
appelés des amis.
Selon la Concordance biblique
STRONG, le mot « ami » vient du grec PHILOS, et signifie bien-aimé,
cher, agréable, et exprime la fascination et la sympathie envers une autre
personne.
« PHILOS » ou l’amitié est
une étape qui conduit à l’amour véritable « AGAPE ». Ainsi, le
développement de l’amour passe par celui de l’amitié. Pourrions-nous parler
d’amour s’il n’y avait pas d’amitié sincère entre nous ?
Nous avons eu, ou avons encore
différents amis : des amis proches, bons, dévoués, mais aussi des amis
lointains, anciens. La véritable amitié ne commence jamais brusquement, mais
elle se construit par des exigences bien définies. Nous devons être des amis de
Dieu, des amis de notre Seigneur Jésus, mais devons également développer
l’amitié entre nous, en devenant toujours de meilleurs « amis ».
L’Ancien Testament gratifie Abraham
du plus grand privilège d’amitié - « C’est ainsi que fut accomplie
l’Ecriture qui dit : Et Abraham crut à Dieu, et cela lui fut compté à
justice, et il a été appelé ami de Dieu » (Jacques 2 : 23).
Quelle chose sublime que celle d’être appelé « ami de Dieu » !
Intéressons-nous maintenant à sept
aspects qui caractérisent une amitié sincère et durable.
1) - Les pensées, les centres
d’intérêt, les convictions et les goûts, sont généralement communs.
2) - Il s’installe une compréhension
mutuelle quant aux traits particuliers, même en ce qui concerne les éventuelles
« bizarreries » de l’ami.
3) - L’amitié est fondée sur le
respect et la sympathie mutuelle ; elle croit en la bonté de l’autre.
4) - Les amis se font confiance, ils
savent que la personne en face est sincère et qu’elle n’a pas deux visages.
5) - Les amis s’acceptent mutuellement
tels qu’ils sont. Ils sont tolérants, et ne cherchent pas à corriger de force
leur ami.
6) - Ils sont loyaux l’un envers
l’autre et peuvent compter l’un sur l’autre. Ils s’entraident mutuellement et
ne se blessent pas réciproquement.
7) - Ils apprennent l’un de l’autre,
se côtoient souvent et s’épanouissent ensemble.
Toutes ces règles sous-entendent le
respect mutuel et la considération.
Voyons maintenant Dieu et
Abraham ; ils étaient amis, malgré l’énorme différence qui existait entre
eux. Qu’y avait-il de commun entre Dieu et Abraham ? Que partageaient-ils
entre eux ? Tous deux aimaient la droiture, la grâce, la justice, et
avaient la vision d’un meilleur lendemain.
Regardons maintenant comment se
parlent deux amis ? Lorsque le Seigneur annonce à Abraham la destruction
de Sodome, il lui répond : « et s’il y avait 50 justes dans cette
ville, l’anéantirais-tu ? » (Genèse 18 : 22). Et combien y
en avait-il réellement ? Quatre personnes seulement. Que notre jugement
soit toujours comme celui d’Abraham, et ne faisons jamais pencher la balance de
notre côté, usons de bonté même envers les injustes.
C’est parce qu’Abraham eut
pleinement confiance en Dieu qu’il quitta Ur en Chaldée avec sa famille, et que
Dieu le choisit parmi toutes les familles de la terre.
Observons cette véritable
amitié – « Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire ? »
(Genèse 18 : 17). Comme nous le savons, Abraham accepta de sacrifier son
fils Isaac à Dieu.
Il est aussi bon de remarquer que
l’amitié ne signifie pas avoir l’emprise sur l’autre personne ! Abraham
n’était pas une machine dans les mains de Dieu. Ils étaient tous deux de bons
amis.
Jacob était le petit-fils d’Abraham
et son histoire est un deuxième exemple de véritable amitié ; lisons Genèse
46 : 2 – 4 : « Dieu parla à Israël dans des visions
nocturnes. Il dit : Jacob ! Jacob ! Celui-ci répondit : Je
suis là ! Il reprit : Je suis Dieu, le Dieu de ton père. N’aie pas
peur de descendre en Egypte, car c’est là que je te ferai devenir une grande
nation. Je descendrai moi-même avec toi en Egypte, et je t’en ferai moi-même
monter ». C’est Dieu Lui-même qui avait changé son nom Jacob en
Israël, et ici, Il l’appelle par son ancien nom.
Marie n’avait pas reconnu Jésus au
tombeau, jusqu’au moment où Il l’avait appelée par son nom ; de la même
manière Dieu appelle Jacob par son ancien nom. C’était le nom qu’il portait
lorsqu’ils s’étaient rencontrés pour la première fois. Ils étaient, à vrai
dire, deux anciens et bons amis. C’était la dernière conversation de Dieu avec
Jacob, et Jacob n’avait pas oublié le nom de son Dieu. Au terme de son
pèlerinage terrestre, il avait béni même davantage son plus jeune fils Joseph,
bien que, selon la tradition Juive, ce fût l’aîné qui aurait dû obtenir cette
faveur.
Notre tendance naturelle est de nous
lier d’amitié avec quelqu’un de grand, d’éminent, avec quelqu’un qui, comme le
disent les jeunes est une « super star ». Mais en analysant notre
amitié dans la Vérité avec la connaissance que Dieu nous a donnée, nous ne devons
plus nous fier à l’apparence extérieure mais plutôt rechercher les qualités que
Dieu attend de nous. Dieu ne change pas, mais nous de notre côté, accomplissons-nous
les conditions qui nous unissent en amitié avec Dieu ? Partageons-nous
avec l’Eternel nos joies et nos tristesses ? Avons-nous confiance en
Lui ? Acceptons-nous chaque partie de sa volonté ? Sommes-nous
toujours fidèles, toujours prêts à apprendre de Lui ?
Pourquoi appelons-nous certains
frères des amis et ne le faisons-nous pas à l’égard d’autres membres de la
maison de la foi ? Il peut arriver parfois dans notre communion
fraternelle, de rencontrer quelqu’un avec qui il est difficile de nous lier
d’amitié. Dans de tels cas, il nous appartient d’analyser les sentiments de
notre cœur, pour voir si vraiment nous sommes bien liés d’amitié avec Dieu.
Nous devons aspirer à l’amitié spirituelle et non à l’amitié mondaine,
terrestre. Si nous ne parvenons pas à ce stade, c’est que l’amitié divine n’est
pas en nous.
Généralement, avec le recul, nous
remarquons que les amitiés, « scolaires » ou celles de notre période
professionnelle se sont éteintes. Pourtant nous avions tous des amis dévoués,
prompts à nous aider. Mais après des années, l’école finie, le travail terminé,
il s’avère que lorsque d’anciens amis se rencontrent ils n’ont plus rien à se
dire, plus rien qui les unisse, ils n’ont plus de sujet de conversation.
L’amitié avec le monde ne dure pas.
En Jacques, chapitre 4 et verset 4
nous lisons : « L’amitié du monde est inimitié contre Dieu ».
Il ne peut en être ainsi parmi ceux qui constituent la maison de la foi. Si
rien n’unit deux frères, c’est que leurs bases chrétiennes sont ébranlées ou
que l’un d’entre eux n’accomplit plus les exigences nécessaires. Si la
confiance fait défaut ou qu’un manque de loyauté s’installe, ce sont les signes
d’une amitié qui s’éteint.
Dans les saintes Ecritures, nous
avons un exemple d’une amitié qui s’est ternie : celle d’Adam à l’égard de
Dieu. Il obtint de l’Eternel un jardin regorgeant de fruits admirables et la
compagnie d’animaux, tout était réuni pour une amitié sincère et durable.
Genèse 3 : 8 : « Et ils [Adam et Eve] entendirent la
voix de l’Eternel Dieu qui se promenait dans le jardin au frais du jour ».
Ce qui veut dire que Dieu parlait
avec Adam régulièrement. La suite nous montre comment leurs relations ont
changé et comment l’un s’est éloigné de l’autre. Il est plus logique de
considérer que ce fut Adam qui s’éloigna de Dieu, parce qu’il ne fut pas fidèle
dans son amitié. Adam n’a pas rempli les conditions régissant une véritable
amitié, il n’avait pas confiance, n’était pas loyal. A cause de cela, il perdit
un très précieux ami.
Toutefois, même après l’avoir chassé
du jardin d’Eden, Dieu n’a pas cessé de prendre soin de lui, Il lui fit des
habits de peau, et lui donna la promesse de sauver sa postérité. Ce sont là des
preuves de l’amitié divine.
En ce qui nous concerne, nous sommes
dans la même situation, Dieu nous accepte tels que nous sommes, Il n’exige pas
la perfection de nos œuvres, mais souhaite que nous fassions un effort de notre
côté. Il ne s’attend pas à ce que nous devenions des génies, mais Il désire
seulement que nous devenions ses amis.
En plus de l’amitié avec Dieu, nous
devons également tisser des liens d’amitié entre nous. Nous ne pouvons parler
d’amitié sans nous rappeler l’amitié de deux vrais amis de l’Ancien Testament,
et ces deux vrais amis, ce sont David et Jonathan, 1 Samuel 18 : 1, 3,
4 : « L’âme de Jonathan se lia à l’âme de David ; et Jonathan
l’aima comme son âme… Jonathan fit alliance avec David, parce qu’il
l’aimait comme son âme. Et Jonathan se dépouilla de sa robe qui était sur lui,
et la donna à David, ainsi que ses vêtements, jusqu’à son épée, et à son arc,
et à sa ceinture ».
Voyons-nous souvent de tels liens
d’amitié entre les frères et sœurs en Christ ? En 1 Samuel chapitre 23,
versets 16 à 18 nous lisons : « Et Jonathan fils de Saül, se leva
et alla vers David dans la forêt. Il fortifia sa confiance en Dieu ; et il
lui dit : Ne crains pas, car la main de Saül mon père, ne te trouvera
pas ; et tu régneras sur Israël, et moi, je serai le second après toi. Et
ils firent, tous deux alliance devant l’Eternel… ». Entendons-nous
souvent de tels propos : « c’est toi frère qui sera avant moi devant
l’Eternel ! Moi, je serai après toi ? ». Dans quelle mesure
prononçons-nous les mêmes paroles à l’égard de nos frères et sœurs dans la
foi ?
Lorsque Jonathan mourut, David
composa un cantique de deuil après la perte de son ami : « Je
suis dans la douleur à cause de toi Jonathan, mon frère ! Tu faisais tout
mon plaisir ; ton amour pour moi était merveilleux, plus [grand] que
l’amour des femmes » (2 Samuel 1 : 26). L’amitié de David envers
son ami Jonathan ne prit pas fin à la mort de celui-ci. Le chapitre 9 du même
livre nous décrit de quelle manière David rechercha s’il ne restait pas
quelqu’un de la maison de Jonathan pour lui faire grâce, et il trouva Méphiboscheth.
Lorsque la maison de Saül tomba, la
sage-femme qui tenait Méphiboscheth, le fit tomber si dangereusement, qu’il
boita des deux pieds jusqu’à la fin de sa vie. David lui rendit tous les biens
de Saül et lui permit dès ce moment de manger à la table royale. « Et
David dit : Y a-t-il encore quelqu’un qui soit demeuré de reste de la
maison de Saül ! Et j’userai de bonté envers lui à cause de Jonathan »
(2 Samuel 9 : 1). L’esprit de ces paroles est repris par Salomon son fils
- « N’abandonne point ton ami, ni l’ami de ton père » -
Proverbes 27 : 10.
Les amis de Job eux aussi, étaient
venus le voir pour le réconforter. Mais quel genre d’amis étaient-ils ?
Dieu lui-même fut irrité envers de tels amis, et seule la prière de Job leur
sauva la vie.
Mon frère, ma sœur, si un jour il
t’arrive d’être écrasé par les difficultés et les souffrances de la vie,
considère le chef de notre profession de foi qui nous sauve, notre Seigneur
Jésus-Christ et vois quelles grandes épreuves Il traversa. Nous connaissons
tous les paroles du prophète Esaïe au chapitre 53. Ainsi fut le chef de notre
salut. Sommes-nous ses imitateurs ?
Voyons maintenant ce que notre cher
Sauveur dit de Lui-même : « Les renards ont des tanières, et les
oiseaux du ciel ont des demeures ; mais le fils de l’homme n’a pas où
reposer sa tête » (Luc 9 : 58). Bien que persécuté, haï
sans cause, isolé dans ce monde, Il a trouvé une maison dans laquelle Il était
compris et où Il était en sûreté. Cette maison, c’est celle de Béthanie, (mot
qui signifie « Maison des figues »).
Cette demeure se trouvait à environ
deux kilomètres et demi de Jérusalem. Là habitaient trois personnes, Marthe,
Marie et Lazare. C’étaient des gens sincères, voués à Dieu, au cœur pur, qui
avaient reconnu notre Seigneur comme leur Rédempteur. Ils avaient une foi très
forte, un grand amour, ils possédaient tout cela pour leur Sauveur. C’est
pourquoi, Jean l’évangéliste écrivit dans son Evangile au chapitre 11 et verset
5 : « Or Jésus aimait Marthe, Marie et Lazare ».
Jésus ne cachait pas cette amitié. Quand Lazare tomba malade, ses sœurs Le
firent prévenir par ces paroles : « Seigneur, celui que tu aimes
est malade ». Et quand Lazare mourut, avec quelles paroles
s’adressa-t-Il à ses amis ? : « Lazare, notre ami, dort ».
Jésus visitait ses amis en toutes
occasions. La dernière semaine de sa vie terrestre, Il y dormit probablement
toutes les nuits. C’est avec sincérité et amour que toute la famille était très
attachée à Lui. Jésus était invité chez eux, Marthe servait du mieux qu’elle
pouvait et tout paraissait aller trop lentement, Marie, sa sœur, aurait dû
l’aider, mais elle ne le fit pas !
Pourtant, Jésus connaissait le cœur
de Marthe qui avait déclaré : « Tu es le Christ le fils du Dieu vivant
qui devait venir dans le monde ». Ce fut une confession pleine de
foi ; Il savait que son cœur battait pour Lui, elle Le servait avec un
grand dévouement et malgré cela, Jésus la réprouva. Pourquoi ? Le service
de Marthe était-il digne de réprobation ? Elle Lui donnait à manger quand
Il avait faim, elle Lui donnait à boire quand Il avait soif, et Lui donnait de
quoi se reposer quand Il était fatigué.
En Hébreux chapitre 13 et verset 2,
l’apôtre Paul déclare : « N’oubliez pas l’hospitalité ; car
par elle quelques-uns à leur insu, ont logé des anges ». En quoi
Marthe par sa serviabilité modèle fut-elle digne de réprobation de la part du
Seigneur Jésus ? Il semblerait qu’elle aurait voulu enlever à Marie la
part qu’elle avait avec Jésus. Ce ne sont pas les choses matérielles et
temporelles, mais les choses spirituelles et éternelles, celles qui ne passent
pas, qui doivent avoir la première place.
En Matthieu 6 et verset 33, il est
écrit : « Mais cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa
justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus ». Il
n’est pas difficile de rechercher aujourd’hui ce qui est vain dans le monde, et
d’oublier les choses principales qui consistent à écouter notre Seigneur Jésus,
au travers de tous ses enseignements à amasser les forces spirituelles qu’Il
met à notre disposition.
Ce qui, de l’avis de notre Seigneur
fut la chose la plus importante et irremplaçable pour Marie, l’est également
pour nous, car celui à qui cet esprit fait défaut est malade spirituellement.
Toutes les preuves d’amitié, par ce fait, ont leurs vraies valeurs. Dieu fasse
que cette part nous soit toujours donnée et jamais enlevée.
Il est bon de se rappeler également,
que dans cette même maison de Béthanie il y eut un jour le deuil et la
tristesse. Ni la sainteté, ni la piété, ni l’amitié avec le Sauveur, ne peuvent
nous soustraire aux épreuves de la vie. La joie, le bonheur de cette famille,
se sont changés en tristesse et douleur, en maison de deuil. Remarquons les
paroles de ces sœurs à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes, est
malade ». Elles n’ont pas dit au Seigneur « Viens ! ».
Non, elles n’avaient pas besoin de Le prier « Aie pitié de nous »
comme les lépreux. Avec un ami, la discussion est tout autre, car animée de
confiance réciproque. Le Seigneur ne pouvait-Il pas venir chez un ami ?
Mais, ici, c’est un autre aspect de l’amitié que nous allons considérer.
Comment nous comportons-nous en
apprenant que quelqu’un est malade ou décédé ; lorsque toute la famille
est dans la tristesse, dans la douleur, dans le deuil ? Allons-nous
précipitamment aider et réconforter le malade, consoler la famille ? Le
Seigneur ne voulait pas dévoiler immédiatement ses intentions, mais les paroles
qu’Il prononça furent pour les femmes d’un grand réconfort : « Cette
maladie n’est pas mortelle, mais pour la gloire de Dieu, afin que le fils de
Dieu soit glorifié par elle ».
Les sœurs attendaient le moment où
le malade se sentirait mieux, mais elles n’ont pas ressenti ce soulagement. Au
lieu d’une amélioration, la maladie empira et la mort s’ensuivit. Peut-on
imaginer une épreuve plus difficile que celle de ces deux sœurs ? D’une
part leur ami annonce que cette maladie n’est pas mortelle, et de l’autre la
réponse des deux sœurs est : « il se décompose déjà, il est depuis
quatre jours dans le tombeau ».
Nous pouvons imaginer l’écho de cet
événement dans toute la contrée et peut-être même au-delà de la frontière. En
Jean chapitre 12 et verset 9 nous lisons : « Une grande foule
d’entre les juifs sut donc qu’il était là, et vint, non seulement à cause de
Jésus, mais aussi pour voir Lazare qu’il avait ressuscité d’entre les
morts ». Ce miracle avait donc eu un impact important. Pendant les trois
ans et demi de la mission de notre Seigneur, beaucoup de gens mouraient, mais
Jésus n’en ressuscita que trois.
Il nous paraît raisonnable de penser
que les Ecritures nous parlent de trois résurrections :
1) - La résurrection de la fille de
Jaïrus nous représente admirablement la résurrection de l’Eglise.
2) - La résurrection du fils de la
veuve de Naïn, où toute la ville pleurait, et où il y avait un grand tumulte,
peut représenter la résurrection des anciens dignes, dans le temps de la
détresse. (Certains frères y verraient aussi la résurrection de la Grande
Multitude).
3) – Pour la résurrection de Lazare
Jésus attendit deux jours dans l’endroit où Il était avant d’aller au lieu où
Il devait intervenir. Lazare fut ressuscité le quatrième jour. Si la
résurrection de Lazare représente la résurrection de l’humanité, les deux jours
de retard, ce sont les deux milles ans de l’âge de l’Evangile. Le troisième
jour est le jour du règne de Christ. La résurrection est un processus qui
englobe tout le millénaire, et c’est seulement à sa fin que l’humanité
parviendra à la perfection, et retrouvera la communion avec Dieu, celle qu’Adam
avait avant de pécher.
1 Corinthiens 15 : 25 :
« Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous les ennemis
sous ses pieds ». Verset 28 : « Et lorsque toutes
choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même sera soumis à celui qui
lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous ».
Six jours avant la Pâque, Jésus vint
de nouveau à Béthanie (Matthieu 26 : 6). Cette fois-ci, Jésus est
dans la maison de Simon le lépreux. Nous pensons que Simon avait naguère été
lépreux, mais qu’il fut guéri par Jésus, c’est à ce titre qu’il pouvait être en
contact direct avec les gens. Il était de la famille de Marthe, Marie, et
Lazare - certains historiens ont la conviction qu’il était leur père. Cette
supposition est tout à fait plausible, car le fait d’avoir guéri leur père de
la lèpre aurait conduit cette famille à une amitié particulière avec Jésus.
C’est ainsi que nous trouvons Marie
près de Jésus alors que Marthe était à la cuisine. Marie, versa sur Jésus un
parfum très coûteux. Pour obtenir une once de ce parfum, il faut environ
400 000 pétales de roses. Des rois furent oints avec ce parfum de nard.
Marie reconnut son Roi, et L’oignit.
Prenons une leçon de ce que fit
Marie, distribuons des fleurs pendant la vie de nos proches, de nos amis et de
nos frères et sœurs dans la Vérité, donnons-les aujourd’hui, car demain, il
sera peut-être trop tard. Ne tenons pas scellé l’amour du vase d’albâtre
jusqu’au moment où nos amis décéderont, mais dès maintenant remplissons leur
vie de douceur. Pendant que leurs oreilles peuvent encore entendre, disons-leur
des paroles gentilles et réconfortantes qui pénètrent leur cœur.
« Ces belles paroles que tu
avais l’intention de dire sur leur tombe, dis-les maintenant, avant qu’ils ne
meurent ; les fleurs que tu devais déposer sur leurs cercueils, donne-les
aujourd’hui, pendant qu’ils sont encore en vie. Réjouis et éclaire leurs
maisons avant qu’ils ne la quittent. Si j’ai des amis, qui ont l’intention de
verser leur vase d’albâtre sur mon cadavre, il serait préférable qu’ils
l’apportent pendant mes heures de « Gethsémané » pour me réconforter ».
Nous avons tous besoin de cette
sympathie, de cette amitié, de cette joie, aujourd’hui dans les temps où nous
vivons. Ce sont les jours dont parlait le prophète Joël (1 : 16) :
« La nourriture n’est-elle pas enlevée sous nos yeux ? La joie et
l’allégresse n’ont-elles pas disparu de la maison de notre Dieu ? ».
En ce qui concerne la nourriture,
nous en avons encore en abondance, mais la joie disparaît de nos maisons.
Chacun de nous a des épreuves et des difficultés. Il est difficile aujourd’hui
de rencontrer quelqu’un en bonne santé. En nous-mêmes et dans nos discussions,
bien souvent, nous entendons des paroles de lamentation. Il peut y avoir
beaucoup de difficultés, de préjugés, de réticence, d’indifférence, qui, comme
des sauterelles, nous enlèvent les joies divines. Il y a aussi beaucoup
d’inquiétude, de soucis, d’épreuves, de maladies et de contrariétés que nous
sommes tous amenés à traverser.
Dans de tels moments, il est
recommandé de lire les paroles du Psaume 51 et des versets 9 et 10 :
« Lave-moi et je serai plus blanc que la neige. Annonce-moi
l’allégresse et la joie, et les os que tu as brisés se réjouiront ».
Combien y a-t-il encore de joie en nous ? Combien en reste-t-il dans notre
communion, dans nos maisons, et dans les assemblées. Rappelons-nous que notre
Seigneur Jésus est admirable, qu’Il nous aime et veut demeurer toujours présent
dans nos cœurs. Et si jour après jour, nous voulons vivre seulement pour Lui,
nous serons heureux, et nous pourrons par là même rendre heureuses d’autres personnes
en leur transmettant ces formidables paroles de vie qui sont écrites en
Philippiens 4 : 4 : « Réjouissez-vous toujours dans le
Seigneur ; je le répète, réjouissez-vous ».
Que la joie que nous procure la
Vérité, mais aussi la perspective de notre héritage dans la gloire céleste nous
soient données, tel est mon souhait pour chacun d’entre vous, et pour moi-même.