Le prophète Jérémie vécut à une
époque de douloureuses révoltes. En ce temps-là, les Israélites étaient très
idolâtres et s’adonnaient à des rites cruels. Selon une certaine coutume qu’ils
adoptèrent, ils offrirent des gâteaux à la « Reine des Cieux » et
des sacrifices humains à des dieux démoniaques. - Jérémie 7 : 18.
Le prophète Jérémie n’eut pas la tâche facile, car il
dut annoncer la dévastation de la Judée et de Jérusalem. Il annonça toutes
sortes de plaies contre les rois indignes qui péchaient contre Dieu, et qui
punissaient le prophète pour ses avertissements.
Paschhur, le tout-puissant maître du temple, agacé
par les courageuses déclarations de Jérémie, l’enferma pour la nuit en prison.
Après avoir été libéré, le prophète lui prédit l’esclavage et la mort à
Babylone. Déprimé par les railleries et les moqueries, Jérémie se demanda s’il
devait s’avérer vaincu - (voir Jérémie 20 : 1 à 8).
Le prophète sentait que la Parole de Dieu qu’il annonçait
à Israël était méprisée et rejetée. Il y avait là de faux prophètes qui
annonçaient au roi de Judée des choses bien plus agréables, lui affirmant qu’il
vaincrait ses ennemis. Le peuple écoutait ces prédictions avec joie, et se
détournait avec mépris du prophète Jérémie qui lui rappelait son alliance qu’il
avait abandonnée et ses devoirs envers Dieu. Le prophète exhortait les
Israélites à se repentir, disant qu’ils seraient sauvés, sinon ils seraient
livrés aux mains de leurs ennemis, puis emmenés en esclavage.
Jérémie s’attira la colère du roi, car les faux prophètes
excitaient le souverain et le poussaient à le mépriser. En entendant leurs
paroles, Jérémie fut découragé. Il dit en lui-même : « Je ne
parlerai plus en son nom » - (Jérémie 20 : 9). Le prophète
trembla face à la honte, le mépris et la persécution qu’il avait déjà éprouvés
auparavant. Mais il était conscient d’avoir à annoncer le message divin, car
Dieu l’avait envoyé. Il dit même : « Tu m’as persuadé, Eternel, et je
me suis laissé persuader, tu m’as saisi, tu m’as vaincu. Et je suis chaque jour
un objet de raillerie, tout le monde se moque de moi » - Jérémie
20 : 7.
Dans cette grande épreuve de souffrance il ne céda
pas à la tentation de se taire. Pourquoi ? Il répond lui-même : « Si
je dis je ne ferai plus mention de lui, je ne parlerai plus en son nom, il y a
en mon cœur comme un feu dévorant qui est renfermé dans mes os. Je m’efforce de
le contenir, et je ne le puis » - (Jérémie 20 : 9).
Il décida d’annoncer ce que Dieu lui ordonnerait, sans égard aux dangers et
même la mort. Son cœur était rempli d’un zèle brûlant et d’un fort sentiment
de responsabilité à l’égard de l’importance du message divin. Il décida, une
fois de plus, d’annoncer à Israël la parole ordonnée par Dieu, difficile et
amère pour le roi et pour le peuple.
Si Jérémie avait cédé à la peur et n’avait pas annoncé
le message divin, il aurait vraisemblablement été écarté en tant que
porte-parole de Dieu, et sa place aurait été confiée à quelqu’un d’autre. Mais
son zèle ardent ne lui permit pas de s’écarter de sa mission.
Qu’est-ce donc le zèle ? C’est une sincère
ardeur de se vouer au service de l’Eternel. C’est un ardent désir d’obtenir
quelque chose. Jérémie mit tout son cœur pour accomplir la mission qui lui
était confiée. Son zèle surmontait préjudices, obstacles et difficultés. Dieu
apprécia beaucoup le zèle du prophète car il témoignait de son entière
obéissance et de son dévouement. Le prophète ne put se retenir d’accomplir ce
que Dieu lui ordonnait, ni d’étouffer dans son âme le feu de son zèle, car s’il
l’avait fait, il aurait perdu la communion avec Dieu.
Voyons les épreuves du prophète Elie. Trois raisons
nous parlent de son découragement et de son abattement. D’abord, le péché
influença l’affaiblissement de sa force. Elie, déçu, se sauva et pria ainsi :
« C’est assez ! Maintenant Eternel, prends mon âme, car je ne
suis pas meilleur que mes pères » - (1 Rois 19 : 4). C’est
alors qu’il fut conscient de sa faiblesse.
La deuxième raison à son malheur résidait dans un
sentiment d’isolement - « Je suis resté seul et ils cherchent à m’ôter
la vie » - (1 Rois 19 : 10). La solitude est une chose
très difficile à vivre et dangereuse. Dans le cas d’Elie cela accentuait son
découragement.
La troisième cause fut la lassitude au service de
Dieu comme il le déclare lui-même : « J’ai déployé mon zèle
pour l’Eternel » - (1 Rois 19 : 14). Elie avait des buts à
atteindre, il reçut le réconfort et la reconnaissance de Dieu, mais traversa
aussi des moments de lassitude spirituelle et physique. Lorsqu’il fut complètement
épuisé, Satan s’approcha de lui.
Remarquons de quelle manière sournoise Satan mène ses
attaques, lorsque nous sommes fatigués, découragés ou lorsque nous perdons
notre zèle pour servir l’Eternel. Il en fut ainsi de notre Seigneur ;
lorsqu’Il jeûna 40 jours et 40 nuits, c’est alors que le tentateur vint. De
même pour nous, lorsque nous sommes épuisés, découragés, lorsque nous perdons
le zèle, Satan vient pour nous faire croire que c’est déjà la fin.
Il peut sembler que nous ne sommes plus utiles, que
personne ne nous écoute, que nous avons perdu la grâce, nous nous sentons
pécheurs, isolés, las du service missionnaire. Nous refusons les privilèges et
les opportunités de service qui se présentent dans l’assemblée, justifiant
notre incapacité par notre travail infructueux.
Le travail d’Elie ne prit pas fin bien qu’il le
souhaitât. Il pria : « Seigneur prends ma vie ». N’est-ce
pas une grâce divine lorsque Dieu ne répond pas à toutes nos prières, à tous
nos désirs ? Elie entendit une voix : « Va, reprends ton chemin
dans le désert » - 1 Rois 19 : 15.
Dieu, de même, nous parle souvent : « Mon
fils, retourne à tes devoirs spirituels, à ton travail dans l’assemblée, avec
les jeunes, prophétise sur mon Royaume. Retourne à l’enseignement de l’école de
Christ et travaille sur toi-même. » Nous avons peut-être travaillé sans en
éprouver de satisfaction, mais nous pouvons travailler encore mieux, être plus
zélés pour ressentir la direction divine et ses bénédictions. Le prophète David
dit : « Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la
mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi » - Psaume
23 : 4.
Jetons un regard sur le zèle des apôtres et des
membres de l’Eglise primitive, comment ils donnaient leur vie pour les frères
lorsqu’ils déposaient leurs biens aux pieds des apôtres et offraient toute leur
vie à Christ. Le véritable zèle nous vient de Dieu.
L’apôtre Paul écrit : « Grâces soient
rendues à Dieu de ce qu’il a mis dans le cœur de Tite le même empressement
pour vous » - (2 Corinthiens 8 : 16). Si Dieu met aussi un esprit
de zèle dans notre cœur, suivons alors cette recommandation : « Ayez
du zèle, et non de la paresse ; Soyez fervents d’esprit. Servez le
Seigneur » - (Romains12 : 11). Qui veut enflammer les autres doit
brûler lui-même.
Dieu veut que nous L’aimions de tout notre cœur. Le
manque de zèle chez le croyant manifeste qu’il sert deux maîtres. Un tel
chrétien se trouve sur un chemin dangereux, car là où il n’y a pas d’engagement
du cœur, la victoire sur le péché est impossible. Pourquoi Dieu attendait-Il du
zèle de la part des prophètes, et maintenant l’exige-t-Il de nous ? Parce
que le travail qu’Il nous a confié est très important, il ne peut être accompli
n’importe comment, avec insouciance ou les bras croisés - « Non
pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais comme des
serviteurs de Christ, qui font de bon cœur la volonté de Dieu » - Ephésiens
6 : 6.
Le prophète Jérémie, dans le cœur duquel la Parole
était tel un feu, parle encore plus clairement : « Maudit celui
qui fait avec négligence l’œuvre de l’Eternel. » - Jérémie 48 :
10.
Dieu nous a révélé le mystère de son Royaume. Il nous
a donné une véritable compréhension et une lumière spirituelle. Il nous a
confié un important message à annoncer. Il nous a informé par sa Parole, comme
Il le fit aussi pour Jérémie, de ce qui doit arriver : à savoir que les
systèmes actuels civils et religieux tombent, car l’autorité et le règne sont
remis à Celui à qui appartient ce droit. « Dans le temps de ces rois,
le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et qui ne
passera point sous la domination d’un autre peuple ; il brisera et
détruira tous ces royaumes-là, et lui-même subsistera éternellement. »
- Daniel 2 : 44.
L’Apocalypse de Jean souligne que les royaumes de ce
monde devaient devenir les royaumes de notre Seigneur : « le
royaume du monde est remis à notre Seigneur et à son Christ ; et il
règnera aux siècles des siècles » - Apocalypse 11 : 15.
Au temps de Jérémie le message de Dieu annonçait
l’effondrement du royaume littéral d’Israël. Peu de temps après devait
commencer le pouvoir des païens sous la domination du prince de ce monde. Les
faux prophètes réfutaient ce message et infligeaient des souffrances au
prophète de Dieu pour briser sa foi et l’écarter de sa mission. Cet ordre de
choses devait durer pendant une période déterminée par Dieu, à présent
terminée. Le Seigneur présent pour la seconde fois s’est mis à sa tâche. « L’Eternel
se présente pour plaider. Il est debout pour juger les peuples. » -
Esaïe 3 : 13.
Nous pouvons nous réjouir du message que nous
proclamons, à savoir, le renversement des royaumes de ce monde et
l’instauration du « Royaume de Dieu », objet de nos prières. Annonçons
ce merveilleux Royaume en paroles, en actions, sous forme écrite, ainsi que par
tous les autres moyens que Dieu met à notre disposition. Sachons que nous
pouvons rencontrer de faux prophètes, comme en a rencontré Jérémie, qui ne
reconnaîtront pas le temps indiqué par le message divin. Ils peuvent même se
moquer des promesses divines, comme l’a prédit l’apôtre Pierre : « Sachant
avant tout que, dans les derniers jours, il viendra des moqueurs avec leurs
railleries, marchant selon leurs propres convoitises, et disant : Où est
la promesse de son avènement ? Car, depuis que les pères sont morts, tout
demeure comme dès le commencement de la création. » - 2 Pierre
3 : 3, 4.
N’en est-il pas ainsi aujourd’hui ? Les enseignements
se rapportant à la chronologie ne sont-ils pas mis à l’index avec cette
réflexion que rien de nouveau ne se passe. Ils demandent : Où est le
Seigneur ? Où est son Royaume ?
Gardons-nous de la tentation qui nous porterait à
considérer ces enseignements comme n’étant pas nécessaires à notre salut, que
les types, les figures et les prophéties qui confirment le plan divin sont
moins importants car ils n’incitent pas à l’amour. Que la Parole de Dieu que
nous avons acceptée dans sa totalité soit comme un feu dévorant dans notre
cœur, brûlons d’un zèle total, et non partiel, car nous devons accomplir toute
l’œuvre divine.
Si nous cessons d’annoncer cette bonne nouvelle,
alors le feu de l’Esprit saint s’éteindra en nous. La possession des vérités
du message divin nous charge d’une plus grande responsabilité. Manifestons à
Dieu notre profonde appréciation de sa bonté pour nous avoir donné la
connaissance du grand message de salut ainsi que la connaissance des temps et
des moments. Les mystères de Dieu sont maintenant révélés aux enfants de Dieu
fidèles et zélés. Il nous est donné la compréhension des « profondeurs
divines », qui ne furent pas dévoilées auparavant même aux plus fidèles
des saints du Seigneur.
Soyons de fidèles et zélés « Jérémie »
annonçant les messages divins au temps convenable - « Mais
nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où
la justice habitera ». Annonçons sa Parole avec douceur et
amour - « C’est pourquoi, bien-aimés, en attendant ces choses, appliquez-vous
à être trouvés par lui sans tache et irréprochables dans la paix » -
2 Pierre 3 : 13, 14.
Fr. J. S.
(Traduit du périodique polonais « Na Strazy » 5 / 2002)
La crainte de l’Eternel enseigne la sagesse, et
l’humilité précède la gloire.