LEÇON DE LA PROPHETIE DE
RUTH
Projetons
nos pensées trois mille ans en arrière, et étudions une prophétie belle et très
colorée, que nous connaissons très bien, et retirons-en une leçon profitable
et utile pour notre développement spirituel, pour notre vie, mais également
pour ce qui concerne le plan de Dieu à venir.
L’histoire se passe à peu près à la fin du printemps
et au début de l’été. Elle se trouve rapportée dans le livre de Ruth et elle a
une signification prophétique.
A Bethléhem en Judée, un homme du nom d’Elimélec quitta le pays d’Israël à cause d’une famine qui y
sévissait. Il émigra en terre de Moab avec son épouse Naomi et ses deux fils.
Là, en terre étrangère, les deux fils prirent pour épouses des femmes du pays,
puis après quelques années ils décédèrent. A son tour Elimélec
décéda, laissant veuve sa femme Naomi avec ses deux belles-filles Orpa et Ruth.
Tant que son mari et ses deux fils vivaient encore,
Naomi s’était faite à l’idée de vivre en terre de Moab, mais lorsqu’elle resta
seule, plus rien ne la retint dans ce pays. Dix années s’étaient déjà écoulées,
et lorsqu’elle apprit que la famine avait cessé en Israël, elle décida de
rentrer dans sa patrie. Elle en informa ses belles-filles qui décidèrent de la
suivre. Naomi tenta de les en dissuader en disant que ce pays leur était
étranger et qu’elles ne se sentiraient pas aussi bien que dans leur propre
patrie. Orpa revint sur sa décision et décida de
rester en terre de Moab. Ruth quant à elle, prononça des paroles que l’on aime
bien rappeler et que nous lisons dans le livre de Ruth 1 : 16-18 : « Ruth
répondit : Ne me presse pas de te laisser, de retourner loin de toi !
Où tu iras j'irai, où tu demeureras je demeurerai ; ton peuple sera mon
peuple, et ton Dieu sera mon Dieu ; où tu mourras je mourrai, et j'y serai
enterrée. Que l'Eternel me traite dans toute sa rigueur, si autre chose que la
mort vient à me séparer de toi ! Naomi, la voyant décidée à aller avec
elle, cessa ses instances. » Remarquons le grand amour de Ruth pour
une personne qui n’était pas véritablement de sa famille, mais simplement une
belle-mère, et se lancer dans une aventure et vers un pays qu’elle ne
connaissait pas. Elles arrivèrent à Bethlehem au moment de la moisson.
Considérons maintenant la symbolique de cette
histoire. Un homme avait en terre d’Israël une parcelle de terre en partage.
Comme chaque Israélite, Elimélec possédait aussi une
part, car la terre est nécessaire à la subsistance. Ainsi la part d’un lopin
de terre symbolise la vie qu’Elimélec reçut. Elimélec représente Adam qui reçut la vie de la part de
Dieu. Mais que se passa-t-il avec Elimélec à propos
de sa terre ? Pour aller en terre de Moab, Elimélec
devait abandonner sa part de terre. Il en fut de même d’Adam qui perdit le
droit à la vie, en quittant la terre dans laquelle Dieu l’avait placé. La terre
de Moab représente le péché, et l’éloignement de Dieu. Elimélec
quitta la terre que lui avait donnée l’Eternel en héritage pour qu’il y habite,
et partit loin de Dieu. Israël était un pays bien spécifique, ce n’était pas
une terre ordinaire, Dieu leur avait donné cette terre promise pour y habiter.
Il n’est écrit nulle part qu’ils devaient en chercher une autre, mais ils devaient
habiter et résider sur cette terre-là.
De même qu’Adam quitta le paradis, Elimélec quitta la terre d’Israël pour aller en terre
étrangère, en terre de Moab, symbole de péché, se détournant ainsi de Dieu.
C’est sur cette terre étrangère qu’Elimélec mourut.
Il en fut de même pour Adam, lorsqu’il pécha et partit loin de Dieu, la
punition fut la mort. Adam ne mourut pas tout de suite après avoir péché, mais
vécut près d’une journée, c’est-à-dire un peu moins de mille ans.
Dans cette histoire, il y a encore une personne dont
il est important de commenter le symbole, c’est Naomi la femme d’Elimélec. Remarquons que Naomi est toujours restée plus
près de Dieu. Lorsque ses fils et son mari décédèrent, elle retourna
immédiatement en terre d’Israël, ce qui montre qu’elle pensait sans cesse à son
pays. Elle avait dû suivre son mari, l’homme étant le chef, le
responsable ; elle fut obligée de le suivre en terre étrangère.
Aujourd’hui les choses ont changé, et les hommes et les femmes peuvent aller
séparément. Auparavant les coutumes étaient différentes, c’était le chef de
famille qui décidait et la femme n’avait rien à dire. On peut dire que Naomi
s’est retrouvée en terre de Moab, non de sa propre volonté, mais à cause du
péché d’Elimélec.
Si nous observons l’histoire de l’Ancien Testament,
nous remarquons des personnes qui recherchaient à tout prix le contact avec
Dieu. Malgré le péché d’Adam, ils recherchaient toujours la communion avec
Dieu. Nous pouvons citer : Abel, Hénoch, Noé, Job, Abraham et d’autres
prophètes. Dans l’évangile de Matthieu 23 : 35, il est parlé de sang
innocent versé par l’homme en ces termes : « Afin que retombe sur
vous tout le sang innocent répandu sur la terre depuis le sang d’Abel le
juste jusqu’au sang de Zacharie que vous avez tué entre le temple et
l’autel. » Ces hommes cherchaient à être plus proches de Dieu, et
Naomi, qui recherchait constamment l’Eternel les symbolise.
Que représente le fait que Naomi soit retournée en
terre d’Israël ? Remarquons que les premiers prophètes n’étaient pas
Israélites, car cette nation n’existait pas encore, tels Abel, Hénoch, Noé,
mais plus tard les prophètes furent Israélites. Naomi retournant en terre
promise nous illustre le fait que tous les prophètes furent ensuite des
Israélites. Naomi rentrant en terre promise nous montre la grâce accordée à
Israël. Remarquons aussi quelques caractéristiques : en revenant en
terre promise Naomi prend un nouveau nom, celui de Mara,
qui signifie ‘amère’. Et quels étaient les noms ou surnoms des
prophètes ? Prophétisaient-ils des choses agréables ? Parlaient-ils
de paix ? Nous lisons que très souvent, leurs paroles étaient amères. Au
chapitre 28, le prophète Jérémie disputant avec un faux prophète du nom d’Hanania qui prophétisait de bonnes choses au peuple,
répondit : « Moi aussi je voudrais dire de bonnes choses à ce
peuple mais ce n’est pas possible. » Ainsi Naomi prit le nom d’ ’amère’,
nom que portaient les prophètes en raison de leurs prophéties.
Il y a encore une personne importante dans cette
histoire, c’est Ruth la Moabite, la belle-fille de Naomi. C’est l’une des rares
personnes issues des païens que Dieu distingua, et nous allons voir qui elle
peut bien symboliser. Revenons à notre histoire. Ruth et Naomi quittent les
terres de Moab pour aller à Bethléhem en terre
d’Israël, là où Naomi avait ses racines ; mais elle n’avait plus de terre
à cultiver, car cette terre avait été cédée. Il n’est pas précisé si elle avait
une maison, ni où elles étaient logées. Ce que nous savons, c’est qu’elles
n’avaient pas de moyens de subsistance, car en ce temps-là il n’y avait pas
encore de retraite. Naomi pouvait seulement aider sa belle-fille par des
conseils, car elle connaissait beaucoup de monde, ce que nous lisons au
chapitre 2 et verset 2 : « Ruth la Moabite dit à Naomi : Je
vais aller aux champs pour glaner des épis derrière celui dont j’obtiendrai la
faveur. Elle lui dit : Va ma fille. » En Israël, il y avait une
loi pour les pauvres qui n’avaient pas de terre. Ceux-ci avaient le droit de
glaner les épis derrière les moissonneurs, c’est-à-dire de ramasser les épis
qui tombaient des gerbes. Ruth eut la bonne idée d’aller glaner des épis de
froment pour avoir de quoi manger, et chose curieuse, le champ où elle alla
glaner, était justement celui de Boaz, le parent de
Naomi. C’était la providence divine. Lorsque Boaz
arriva sur son champ il la remarqua tout de suite à cause de sa beauté, et demanda
à ses ouvriers : Qui est-elle ?
Lisons ses paroles aux versets 5 et 6 : « Et
Boaz dit à son serviteur, chargé de surveiller les
moissonneurs : A qui est cette jeune femme ? Le serviteur chargé de
surveiller les moissonneurs répondit : C’est la jeune Moabite qui est
revenue avec Naomi de la campagne de Moab. » Elle glanait entre les
gerbes derrière les moissonneurs ; et Boaz
dit : « qu’elle glane sur mes champs », ajoutant de
laisser tomber volontairement des épis pour lui faciliter la tâche, et disant à
Ruth de profiter de la nourriture et de la boisson des serviteurs.
Il y a encore une chose que je voudrais mettre en
évidence, ce sont les salutations échangées entre Boaz
et ses serviteurs au verset 4 : « Voici que Boaz
vint de Bethléhem et dit aux moissonneurs : Que
l’Eternel soit avec vous ! Ils lui répondirent : Que l’Eternel
te bénisse ! » Nous pouvons rendre honneur à l’habitude que
les gens avaient à cette époque en Israël de se saluer ainsi. C’est une leçon
pour nous aussi, à propos de la manière dont nous devons nous saluer.
Avançons plus en avant dans l’histoire. Ruth glane
donc sur le champ de Boaz, et celui-ci ne le lui
interdit pas mais au contraire demande à ses serviteurs de laisser tomber
volontairement des épis et de lui permettre de boire et de manger de la même
chose qu’eux.
Cette histoire que je vous ai présentée en résumé,
est une belle leçon pour nous ! Ruth ramassait des épis, et dans ces épis
il y avait des grains qui devaient servir de nourriture. Réfléchissons un peu
sur la signification des grains que ramassait Ruth. Dans l’évangile de Luc
8 : 11 notre Seigneur Jésus nous répond : « Voici ce que
signifie cette parabole : La semence, (le grain) c’est la parole de
Dieu. » La parole de Dieu était ce que ramassait Ruth, et c’est pour
nous une leçon. Souvent, nous disons qu’il faut proclamer l’Evangile,
c’est-à-dire semer la bonne nouvelle de la Parole de Dieu, et cette leçon nous
apprend comment il faut faire. Lorsque Boaz vit Ruth
se fatiguer à ramasser toute la journée des épis sans s’arrêter, il aurait pu
dire à ses ouvriers : « Donnez-lui un sac de grains pour qu’elle
n’ait pas à se fatiguer », et dire à Ruth : « Va emmène
ce sac de nourriture pour toi et ta belle-mère », car il savait
qu’elles étaient dans une condition difficile. Mais remarquons de quelle
curieuse façon Boaz parla. Il dit aux serviteurs de
faire tomber volontairement des épis. Il aurait pu dire également à un
serviteur : « Va, ramasse pour cette femme, car elle est frêle et
toi tu es fort ! » Boaz n’adopta pas
cette méthode mais ajouta qu’elle pourrait aussi manger et boire ce que mangeaient
et buvaient les serviteurs.
Remarquons cette belle leçon, elle nous illustre de
quelle manière proclamer l’Evangile. Lorsque nous voyons quelqu’un s’intéresser
à la Vérité et travailler dans le champ du Seigneur, cherchant la Parole de
Dieu, devons-nous tout lui donner facilement ? Lui dire : « Ne
travaille pas, nous t’expliquerons tout. » Non ! La Vérité, nous
devons la donner progressivement, faire tomber des épis, de plus en plus. Si
quelqu’un ramasse et fait des efforts, cette Vérité entrera profondément dans
son cœur. Si nous lui donnons tout rapidement, il peut ne pas l’estimer à sa
juste valeur comme s’il la ramassait lui-même. Mais nous devons aussi
l’encourager. Il nous incombe de remarquer ceux qui recherchent dans le champ
du Seigneur la Parole de Dieu, et à ceux-là, il convient de leur donner des
épis.
Chose curieuse, Boaz permit à Ruth de
profiter de la nourriture et de la boisson des serviteurs. L’eau (la boisson)
symbolise la Vérité ; le pain symbolise également une certaine
nourriture. La leçon de cette illustration est que ceux qui recherchent la
Parole de Dieu devraient recevoir la même nourriture que celle que reçoivent
les serviteurs, les moissonneurs, qui possèdent la vérité, le pain et l’eau.
Ceux qui viennent à nos réunions ou aux conférences peuvent profiter de la même
nourriture que nous, et il nous incombe de laisser tomber des épis pour qu’ils
puissent en profiter. Nous possédons aussi du pain déjà cuit, sachons le
partager également avec d’autres. Nous ne devons pas forcer quelqu’un qui n’a
pas d’attrait pour ce travail à profiter de notre nourriture, mais donner
seulement à celui qui cherche la parole de Dieu.
Il n’est pas bien d’aller de maison en maison, de
forcer les gens à accepter la Parole de Dieu ! Nous devons remarquer celui
qui cherche ces épis dans le champ de Boaz, et alors
seulement nous pouvons laisser tomber des épis pour qu’il les ramasse, car ce
faisant, il les appréciera d’autant plus.
Avançons un peu plus loin dans cette histoire. Ruth
ramasse des épis, la moisson se termine, puis à la fin, sous l’impulsion de Naomi,
Ruth se rend au champ. Au chapitre 3 : 1-6, 8-15, nous lisons : « Naomi,
sa belle-mère, lui dit : Ma fille, je voudrais te procurer du repos pour
que tu sois heureuse. Et maintenant, Boaz, avec les
servantes de qui tu as été, n’est-il pas notre parent ? Or lui-même doit
vanner cette nuit les orges qui sont dans l’aire. Lave-toi, parfume-toi, puis
mets tes beaux habits et descends sur l’aire. Ne te fais pas connaître à lui
avant qu’il ait achevé de manger et de boire. Quand il ira se coucher, tu observeras
à quel endroit il se couche. Ensuite tu iras découvrir ses pieds et tu te
coucheras. Il te dira lui-même ce que tu auras à faire. Elle lui
répondit : Tout ce que tu m’as dit, je le ferai. Elle descendit jusqu’à
l’aire et fit tout ce que sa belle-mère avait ordonné. Boaz
mangea et but, et son cœur fut joyeux. Il alla se coucher à l’extrémité du tas
de gerbes. (Ruth) vint tout doucement découvrir ses pieds et se coucha. Au
milieu de la nuit, cet homme frissonna et se retourna : voici qu’une femme
était couchée à ses pieds. Il dit : Qui es-tu ? Elle répondit :
Je suis Ruth, ta servante, étends ton aile sur ta servante, car tu as devoir de
rachat. Il dit : Sois bénie de l’Eternel, ma fille ! Cette dernière
marque de loyauté vaut mieux encore que la première, car tu n’as pas recherché
des jeunes gens, pauvres ou riches. Maintenant, ma fille, sois sans crainte,
je ferai pour toi tout ce que tu diras, car sur la place publique chacun sait
que tu es une femme de valeur. Maintenant il est vrai que j’ai devoir de
rachat, mais il en existe un autre plus proche que moi. Passe ici la nuit. Au
matin, s’il veut s’acquitter de son devoir de rachat envers toi, c’est bien,
qu’il s’en acquitte ; mais s’il ne lui plaît pas de s’en acquitter envers
toi, moi je m’en acquitterai envers toi, l’Eternel est vivant ! Elle resta
couchée à ses pieds jusqu’au matin et se leva avant l’heure où l’on peut se
reconnaître l’un l’autre. Boaz dit : Qu’on ne
sache pas que cette femme est entrée dans l’aire. Il dit alors : Tends-moi
le manteau qui est sur toi et tiens-le bien. C’est ce qu’elle fit et il mesura
six mesures d’orge dont il la chargea, puis il rentra dans la ville. »
Elle raconta tout à sa belle-mère, et nous connaissons
la suite : Boaz s’assied à la porte de la ville
puis appelle celui qui avait devoir de rachat afin de discuter avec lui.
Il nous reste maintenant à expliquer qui est Ruth, et
qui est Boaz le propriétaire du champ ; qui
peuvent-ils symboliser ?
Boaz est le propriétaire du champ et
celui qui vanne la récolte. Afin d’argumenter l’explication que nous proposons,
nous pouvons lire Matthieu 3 : 11, 12 : « Moi, je vous
baptise d'eau, pour vous amener à la repentance ; mais celui qui vient
après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses
souliers. Lui, il vous baptisera du Saint Esprit et de feu. Il a son van à la
main ; il nettoiera son aire, et il amassera son blé dans le grenier,
mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint point. »
Jean-Baptiste parlait de notre Seigneur Jésus qui a
le van à la main, et qui nettoie son aire. Remarquons la belle illustration de Boaz le van à la main nettoyant son champ et notre Seigneur
faisant le même travail. Nous pouvons ainsi voir en Boaz
notre Seigneur le Christ nettoyant le champ, et Ruth symbolique venant à
Christ. Nous retrouvons ce que nous avons dit auparavant au sujet de la
proclamation de la Parole de Dieu. Christ remarque toujours ceux qui Le
recherchent avec zèle, et demande à ses serviteurs de laisser tomber des épis.
Et maintenant voyons le cas de Ruth, qui peut-elle
représenter. Qui vint vers Boaz, dans son champ, du
pays de Moab, d’un peuple païen qui n’était pas Israélite ? Avant de
venir au champ Ruth a dû se laver, se parfumer, mettre ses beaux habits, et
ensuite elle put aller vers Boaz.
De même, ceux qui veulent aller à Christ, qui Le recherchent, doivent d’abord
prendre part à nos réunions, manger le pain dont nous nous nourrissons, boire à
la même source de Vérité. Ils doivent non seulement venir dans son champ, mais
également se mettre à ses pieds, se baptiser pour obtenir l’Esprit Saint.
Remarquons comme cela est bien illustré dans cette histoire : Ruth devait
d’abord se laver. Pour se laver il faut s’immerger dans l’eau, qui est le symbole
du baptême. Mais cela ne suffit pas : elle devait aussi se parfumer -
d’autres traductions disent “ oindre son corps ”. Que
représente l’huile ? Nous savons qu’elle représente l’Esprit Saint. Ruth
devait également se vêtir de beaux habits. Nous connaissons la parabole du
Seigneur Jésus, et comme nous le chantons également dans un cantique "Le
Seigneur Jésus nous donna un beau vêtement blanc", c’est-à-dire qu’il
nous faut encore être justifiés. Ces trois éléments sont nécessaires pour
venir à Christ, c’est ce que fit Ruth pour venir jusqu’à Boaz
et se mettre à ses pieds. Comme Ruth, l’Eglise se met aux pieds de Christ,
c’est l’état de l’Eglise pendant l’âge de l’Evangile, nous sommes actuellement
aux pieds du Seigneur.
Eclaircissons la scène qui eut lieu dans le champ
lorsque Ruth demanda à Boaz de la couvrir avec le pan
de son manteau. L’expression « étends le pan de ton manteau sur
moi » nous semble difficile à comprendre. Nous pourrions supposer
qu’il faisait froid cette nuit-là. Mais non, ce n’est pas cela ! Les
histoires bibliques ont ceci de particulier, c’est que chaque détail a son
importance et souvent nous ne les remarquons pas. Ces paroles avaient une toute
autre signification ; aujourd’hui nous ne les comprenons pas, mais lorsque
Ruth dit à Boaz : « Etends le pan de ton
manteau sur moi », Boaz comprit parfaitement
ce que cela voulait dire.
Pour les comprendre, lisons la prophétie d’Ezéchiel
16 : 8, nous y trouvons l’explication de ces paroles : « Je
passai près de toi, je te regardai, et voici, ton temps était là, le temps des
amours. J'étendis sur toi le pan de ma robe, je couvris ta nudité, je te jurai
fidélité, je fis alliance avec toi, dit le Seigneur, l'Eternel, et tu fus à
moi. » Il est ici question du peuple d’Israël dans le désert. Dieu
déclare qu’Il étendit le pan de son manteau sur Israël qui devint alors la
possession de Dieu ; comme s’Il l’avait épousé en ayant fait alliance avec
lui. Ainsi les paroles « Etends le pan de ton manteau sur moi »
voulaient simplement dire « Epouse-moi ». Le fait que Boaz comprit parfaitement ces paroles se trouve confirmé
par sa réponse lorsqu’il répond : « Il y a quelqu’un d’autre qui a
priorité sur moi, mais s’il se désiste, alors je t’épouserai. » Nous
sommes en admiration devant les bonnes manières utilisées en ce temps-là, par
ce langage symbolique utilisé au quotidien et que nous ne trouvons que dans la
Bible.
Tâchons encore d’expliquer deux autres éléments que
nous pouvons remarquer dans cette histoire :
1-
Le droit de rachat. Boaz
déclara qu’il ne pouvait pas prendre Ruth pour épouse, car il y avait une
autre personne qui avait priorité. Dans la loi de Moïse, en Deutéronome
25 : 5, nous lisons à ce sujet : « Lorsque des frères
habiteront ensemble, si l’un d’entre eux meurt sans laisser de fils, la femme
du défunt ne se mariera pas au dehors avec un étranger, mais son beau-frère ira
vers elle, la prendra pour femme et l’épousera comme beau-frère. » Le
frère ou le plus proche parent avait l’obligation d’épouser la femme du défunt
lorsque celle-ci n’avait pas eu d’enfant, afin que son nom ne disparaisse pas
d’Israël. Boaz dit donc à Ruth : « Si
celui qui a priorité veut t’épouser, je ne pourrai rien faire. »
2-
Il y avait encore un autre droit, celui du rachat de la
terre. Ruth en tant que belle-fille de Naomi, avait un droit à la terre. Si
un jour quelqu’un cédait sa terre, celle-ci devait lui revenir l’année du
Jubilé. Enfin, il y avait encore une loi écrite en Lévitique 25 : 25, où
nous lisons : « Si ton frère devient pauvre et vend une portion de
sa propriété, celui qui a le devoir de rachat, son plus proche parent, viendra
et rachètera ce qu’a vendu son frère. » Les proches avaient le devoir
de racheter la terre de ceux qui étaient devenus pauvres ; c’est pourquoi Boaz déclara qu’il y avait un autre parent ayant droit de
rachat avant lui.
Boaz monte donc à la porte de la ville
(chap. 4), car toute transaction se faisait aux portes de la ville. Il appela
dix anciens, les fit asseoir, appela le proche parent qui avait droit de
rachat, et dit au verset 4 : « Et moi j’ai pensé t’en informer et
te dire : Fais-en l’acquisition en présence de ceux qui siègent et des
anciens de mon peuple ! Si tu veux racheter, rachète ! Si tu ne
rachètes pas, déclare-le moi, que je sache, car il n’y a personne, à part toi,
qui ait ce devoir. Je ne l’ai qu’après toi. Il
répondit : C’est moi qui rachèterai ».
Nous voyons que le proche parent qui avait droit de
rachat dit en ce qui concerne la propriété : « Je rachèterai »,
c’est alors que Boaz lui rappela une autre obligation
au verset 5 : « Boaz dit : Le jour
où tu acquerras le champ de la main de Naomi, tu l’acquerras (en même temps) de
Ruth la Moabite, femme du défunt, pour maintenir le nom du défunt sur son
héritage. Celui qui avait le devoir de rachat répondit : je ne peux pas
racheter pour mon compte, de peur de détruire mon héritage ; rachète pour
toi ce que j’ai le devoir de racheter, car je ne peux pas racheter. »
Ainsi, lorsqu’il s’agit de la terre, il était prêt à
racheter, mais quand Boaz lui rappela un autre droit
qu’il connaissait bien, celui de prendre pour épouse la femme du défunt, cela
ne lui convenait plus, car se disait-il, mon nom disparaîtra d’Israël ;
ce ne sera plus ma postérité mais la postérité de mon frère qui héritera, et
cela je n’en veux pas. Alors, il fit selon la coutume que nous lisons au
chapitre 4, versets 7 à 10 : « Autrefois, en Israël pour valider
une affaire quelconque, relative à un rachat ou à un échange, on ôtait sa
sandale et la donnait à l’autre, et cela servait d’attestation en Israël. Celui
qui avait devoir de rachat dit donc à Boaz :
Fais l’acquisition pour mon compte ! Et il ôta sa sandale. Alors Boaz dit aux anciens et à tout le peuple : Vous êtes
témoins aujourd’hui que j’ai acquis de la main de Naomi tout ce qui appartenait
à Elimélec, et que je me suis également acquis pour
femme Ruth la Moabite, femme de Machlon, pour
maintenir le nom du défunt sur son héritage et pour que le nom du défunt ne
soit pas retranché d’entre ses frères et de la porte de la ville. Vous en êtes
témoins aujourd’hui. » Une autre raison pour laquelle il ne voulait
pas prendre Ruth pour épouse est qu’elle était étrangère.
Voyons maintenant le symbole de ces évènements. Nous
savons que Ruth représente l’Eglise et Boaz représente
Jésus-Christ ; qui peut donc représenter celui qui avait droit de rachat
en priorité sur Boaz ? Souvenons-nous et voyons qui
pouvait racheter l’humanité en priorité sur Christ ? La Loi donnée à
Israël pouvait racheter Israël en leur donnant la vie. Celui qui avait droit
de rachat voulait racheter la terre et obtenir la vie, mais personne n’a pu
accomplir la Loi. Remarquons aussi que La loi ne pouvait pas sauver les
étrangers, les païens. Elle ne faisait pas mention de l’Eglise, d’une certaine
classe qui serait l’épouse de Christ (de Boaz). La
Loi ne pouvait racheter que le peuple d’Israël de la mort. Les Juifs ne
voulaient pas que les païens puissent profiter de leur privilège, ils
s’offusquaient à la pensée qu’ils puissent aussi accepter Dieu et obtenir ses
bénédictions. Ils voulaient tout garder égoïstement.
Nous connaissons l’histoire racontée par notre Seigneur
dans une de ses paraboles, celle des Juifs repoussant les païens loin de Dieu.
Il en fut de même avec celui qui avait le droit de rachat. Lorsqu’il apprit
qu’il devait aussi racheter Ruth la Moabite, il répondit catégoriquement qu’il
ne pouvait pas faire cela. Acheter la terre passait encore, mais racheter une
païenne, une Moabite, c’était trop pour lui. Le peuple d’Israël n’a pas voulu
aider les païens. Souvenons-nous de la grande réticence de Jonas pour aller à
Ninive, une grande ville dans un pays païen.
Il était nécessaire que quelqu’un vienne donner sa
vie, non seulement pour racheter la terre, mais également toute l’humanité, et
choisir parmi elle une classe spéciale qui deviendrait son épouse - l’Eglise.
Cet homme est notre Seigneur Jésus-Christ. De même que Boaz
devint l’acheteur, Jésus-Christ racheta l’humanité. Celui qui avait droit de
rachat ne pouvant racheter, ôta sa sandale et la donna à l’autre. Cela nous
illustre la mort de notre Seigneur Jésus pour racheter l’humanité et clouant
l’Alliance de la Loi sur la croix. - Colossiens
2 : 14.
Pour comprendre la signification de la sandale, allons
voir dans le livre d’Ezéchiel 16 : 10 : « Je t’ai habillée
d’étoffe brodée, chaussée (de chaussures) de fine peau, drapée de fin lin,
couverte de soie. » Nous avons lu auparavant au verset 8 : « Je
contractais une alliance avec toi. » Ôter une sandale, signifie donc
rompre une alliance, celle que Dieu fit avec Israël. Quand Dieu ‘épousa’
Israël, Il l’habilla, lui mit des chaussures aux pieds pour conclure une
Alliance avec Lui. Lorsque Boaz enlève la sandale, il
rompt l’alliance (Ruth 4 : 7). En mourant sur la croix, clouant l’Alliance
de la Loi sur la croix, notre Seigneur met fin à cette Alliance et commence
quelque chose de nouveau. Ce que fait Boaz est
quelque chose de plus, ce que la loi ne pouvait faire, Israël était chaussé de
ces chaussures, et lorsqu’elles furent enlevées, l’alliance prit fin, et la
grâce des Israélites passa sur les païens, sur Ruth la Moabite issue des terres
païennes, pour ainsi dire sur l’Eglise.
Que de belles pensées nous trouvons dans ces quatre
chapitres du livre de Ruth, toute l’histoire d’Adam jusqu’à Christ y est illustrée.
Nous pouvons citer encore la suite de l’histoire de l’Eglise, après que mourant
sur la croix, Jésus y cloua la Loi. Il est écrit (4 : 13-17) : « Boaz prit Ruth qui devint sa femme, et il alla vers elle.
L’Eternel permit à Ruth de concevoir, et elle enfanta
un fils. Les femmes dirent à Naomi : Béni soit l’Eternel qui ne t’a pas
laissé manquer aujourd’hui d’un rédempteur dont le nom sera célébré en Israël.
Il te fait revenir à la vie et soutient ta vieillesse ; car ta belle-fille
qui t’aime l’a enfanté, elle qui vaut mieux pour toi que sept fils.
Naomi prit l’enfant et le mit sur son sein et ce fut elle qui l’éleva. Les
voisines lui donnèrent un nom en disant : Un fils est né à Naomi !
Elles l’appelèrent du nom d’Obed. C’est lui le père
d’Isaï, père de David. »
Ruth et Boaz eurent un
enfant appelé Obed, et dont la nourrice fut
Naomi ; c’est une belle figure pour la suite du plan de Dieu. Christ et
l’Eglise ont un certain travail à accomplir, celui de ramener l’humanité
entière à la communion avec Dieu, et l’enfant qui naquit à Ruth et Boaz représente l’humanité qui doit venir en harmonie avec
Dieu, sous le travail de Christ, Tête et Corps. Remarquons aussi la nourrice de
cet enfant, Naomi, qui représente les Anciens Dignes qui sous l’impulsion de Christ
et de l’Eglise aideront l’humanité ressuscitée, en leur servant de nourrice.
C’est Naomi qui enseigne à Ruth comment elle doit se comporter, ce qu’elle doit
faire, aller au champ ramasser des épis, se coucher aux pieds de Boaz. Grâce aux prophéties, l’Eglise a été enseignée sur la
manière dont elle peut devenir l’Epouse de Christ. Les enseignements que tire
l’Eglise, elle les tire de Naomi, des prophètes.
Que reçut Ruth de Boaz
quand elle était au champ pour Naomi ? Six mesures d’orge, et c’est aussi pour
nous un enseignement important quand on considère que le chiffre sept
représente quelque chose de parfait, et le chiffre six est un chiffre humain.
Elle n’a pas reçu de blé, mais quelque chose de moindre. L’orge illustre la récompense des prophètes dans
le Millénaire, ils n’obtiendront pas la nature spirituelle, mais la nature
humaine, terrestre, et le chiffre six serait la perfection
terrestre qu’ils obtiendront de Boaz - de Christ -
pour pouvoir servir de nourrice à l’humanité ressuscitée des morts et venant à
la communion avec Dieu. A propos de ce que nous venons de dire au sujet de
Naomi, nous lisons en Hébreux 11 : 40 ce que Dieu dit au sujet de ces
prophètes : « Car Dieu avait en vue quelque chose de meilleur pour
nous, afin qu’ils ne parviennent pas sans nous à la perfection. »
Ces quatre chapitres nous présentent les grandes
lignes du Plan de Dieu : Elimélec perd tout
d’abord la terre qu’il avait en Israël et émigre en terre de Moab ce qui nous
représente Adam chassé du paradis et perdant le droit à la vie après son
péché, s’éloignant de Dieu. Puis Elimélec et ses fils
meurent, ainsi Adam et sa postérité sont frappés par la mort – le châtiment du
péché c’est la mort – dès lors toute sa descendance meurt progressivement.
Naomi pensait toujours revenir en terre d’Israël, et dès que cela fut possible,
elle y est retournée. De même, il y eut parmi l’humanité, des gens qui
recherchèrent la communion avec Dieu, c’étaient les prophètes comme Abel,
Hénoch, Noé, ils cherchaient un contact privilégié avec Dieu. Le retour de
Naomi en Israël, c’est la grâce envers Israël – tous les prophètes de Dieu
provenaient d’Israël – et Ruth la Moabite y retourne avec Naomi. Ensuite nous
trouvons l’histoire de l’âge de l’Evangile : Ruth allant au champ glaner des
épis, comme nous qui cherchions des épis sur le champ de Christ, cherchant la
Vérité, et notre Seigneur nous voyant sur son champ nous permettait de ramasser
des épis. Il disait à ses serviteurs d’en faire tomber, de nous donner de la
littérature, de greffer en nous la parole de vérité. Allant ainsi aux réunions,
nous pouvions profiter de ce que mangent et boivent les serviteurs de Christ,
mangeant de leur pain et buvant de leur eau. Ainsi nous pouvions devenir disciples
de Christ, et devenir son épouse. Il a fallu nous coucher à ses pieds, mais
auparavant nous devions nous laver (nous baptiser), recevoir l’Esprit Saint,
nous habiller en habits de noce. Nous voyons ensuite Boaz
racheter Ruth, c’est-à-dire Christ donnant sa vie pour l’Eglise. Le premier qui
avait droit de rachat, la Loi Mosaïque, ne pouvait pas donner la vie, et Jésus
doit venir mourir sur la croix pour devenir notre Rédempteur.
Boaz fut
celui qui racheta le champ de Naomi, c’est-à-dire la vie ; à partir de là,
chacun de nous peut en profiter. En plus de la vie, il offrit quelque chose de
plus, il prit Ruth la Moabite pour épouse – l’Eglise pour devenir l’Epouse de
Christ. Quelle belle leçon pour nous, car Ruth et Boaz
(Christ et l’Eglise) ont eu un enfant qui représente l’humanité, qui dans le
futur, viendra à la connaissance de Dieu. La nourrice de cet enfant fut Naomi,
autrement dit les prophètes de l’Ancien Testament deviendront les nourrices de
l’humanité, et avec l’aide Boaz (de Christ et de l’Eglise),
ils amèneront l’humanité sortant de terre à la paix avec Dieu.
Le début de l’histoire est triste lorsque Elimélec et ses deux fils meurent, mais elle se termine par
une grande joie : celle de la naissance d’un fils. Il en est de même de
l’histoire de l’humanité : au début il y eut le péché d’Adam et la mort,
mais dans le millénaire, il y aura le salut par Jésus-Christ et la joie
éternelle pour toute l’humanité. Ainsi l’humanité pourra chanter que l’Eglise
(Ruth) est meilleure que sept fils.
Je vous souhaite à tous ainsi qu’à moi-même de nous
retrouver dans ce temps glorieux. Amen.
Fr. K. (Pologne)