INTÉRÊT DIVIN POUR LES PÉCHEURS
- Luc 15 : 1-10 -
« … Il y a de la
joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent » - verset 10.
Les Étudiants de la Bible devraient
toujours chercher à remarquer les joyaux de la Parole de l’Eternel là où ils
ont été placés. Négliger cela signifie perdre une partie des leçons voulues.
Les scribes et les Pharisiens se tenaient à l’écart des gens ordinaires :
Les scribes parce que les masses étaient illettrées, et les Pharisiens sous
prétexte que les gens étaient pécheurs, coupés de la communion avec Dieu, et
par conséquent indignes d’être considérés par les saints de l’humanité qu’ils
prétendaient être.
Jésus, cependant, recevait le commun
du peuple, même les publicains, reconnus comme pécheurs. Sa connaissance
supérieure ne Le rendit pas hautain, et sa droiture supérieure ne Le rendit pas
fier et antipathique. Il a montré à ses disciples un exemple, afin qu’ils
marchent sur ses traces. Et plus ils Le suivent fidèlement, plus ils plairont
au Père, et plus ils seront prêts à obtenir une part dans le Royaume pour
lequel nous prions : « Que ton
Royaume vienne ».
Notre leçon nous montre combien les
Pharisiens et les scribes murmuraient contre Jésus, L’accusant de pécher en
recevant des pécheurs et en mangeant avec eux. Ils ne pouvaient que contester
tout ce qui ne s’harmonisait pas avec leurs standards. Leur difficulté résidait
en partie dans le fait qu’ils avaient une trop haute opinion d’eux-mêmes. Sur
ce point leur esprit était mauvais, provenant de l’Adversaire. C’est pourquoi
Jésus disait parfois à leur sujet qu’ils étaient des enfants du diable, à cause
des œuvres qu’ils faisaient ou de l’esprit qu’ils avaient. Mais même cela ne
signifiait pas que les Pharisiens étaient sans espoir de salut. Jésus ne s’adressa-t-Il pas à Pierre, en une certaine occasion,
disant : « Arrière de moi Satan
[adversaire] ! »
(Matthieu 16 : 23) ? Il était un adversaire, ayant un esprit adverse
à ce moment-là ; mais, ayant été admonesté (pour revenir) en harmonie avec
l’esprit du Seigneur, tout fut changé.
Il en est de même avec nous. « Vous êtes esclaves de celui à qui
vous obéissez » (Romains 6 : 16). « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits » (Matthieu
7 : 16) disait le Maître. Appliquant ses paroles à ceux qui professent
être ses disciples, nous sommes forcés d’admettre que soit intentionnellement
ou soit par ignorance, un grand nombre est en opposition avec l’Esprit et les
enseignements du Maître : adversaires de ses enseignements.
Jésus, connaissant les pensées des
Pharisiens, remarquant peut-être leurs gestes, leurs regards ou entendant leurs
paroles, leur répondit par une parabole, disant : « Quel homme d'entre vous, s'il a cent brebis, et qu'il en perde
une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller après
celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve? » (Luc 15 :
4). L’ayant retrouvée, Il se réjouit et la met sur ses épaules, puis va
raconter avec exultation le fait à ses voisins. Jésus déclare que la démarche
du berger illustre l’attitude de Dieu et de tous les saints anges qui Lui sont associés.
Ils éprouvent un intérêt tout particulier pour ceux qui se sont égarés, et se
réjouissent tout particulièrement de leur rétablissement. Il
y a plus de joie pour un seul pécheur qui se repent, que pour
quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de repentance (verset 7).
Oh combien il est encourageant de
connaître ces sentiments du ciel à notre égard et que la chute de l’homme et
nos imperfections ne constituent pas un obstacle perpétuel à notre acceptation
par Dieu, si nous revenons à Lui ! Il est miséricordieux, pardonnera
abondamment, et écartera nos péchés aussi loin que l’Est est éloigné de
l’Ouest. Mais Il s’intéresse tout particulièrement au repentant ou à celui qui
ne pèche plus après s’être repenti. Toute brebis trouvée par le Berger mais
préférant ensuite le loup, ne sera plus digne d’intérêt pour ceux qui sont dans
les cieux.
Beaucoup appliquent cette parabole
de manière incohérente. Ils semblent penser que l’humanité est représentée par le
troupeau de cent brebis, et que celle qui s’égare représente les pécheurs terrestres,
relativement peu nombreux. Cela ne peut certainement pas être la bonne
interprétation ! Au contraire, comme le Prophète le déclara : « Nous étions tous errants comme des
brebis … » (Esaïe 53 : 6). « Il n'y a point de juste, pas même un
seul » - Romains 3 : 10.
Interprétons plutôt la parabole sur
une échelle plus large en accord avec les faits et les Écritures. Comprenons
que la brebis égarée représente Adam et sa famille, tandis que les
quatre-vingt-dix-neuf autres qui n’ont pas besoin de repentance représentent
les saints anges. Tous les aspects de cette parabole portent à ce point de vue.
Le Bon Berger laissa le troupeau céleste et vint sur terre pour trouver,
racheter, récupérer l’humanité, la brebis perdue. Et il y a plus de joie dans
le ciel pour tout homme pécheur éloigné de Dieu qui se repent, que pour tous
les saints eux-mêmes qui n’ont jamais été perdus et n’ont jamais eu besoin de
rédemption.
La leçon pour les Pharisiens est évidente.
Ils avaient un esprit différent de celui des saints. Le leur était mondain,
égoïste, fier et hautain, en désaccord avec l’esprit divin et déplaisant à
Dieu. Jésus voudrait que tous ses disciples imitent Dieu : Soyez comme
votre Père qui est dans les cieux (Matthieu 5 : 48), « il est bon pour les ingrats » (Luc 6 : 35), « sa miséricorde dure à toujours »
(Psaume 136 : 7), et cela, dans une pleine mesure.
Sa miséricorde envoya son Fils, le Sous-Berger, pour être notre Rédempteur et nous aider à
revenir dans sa faveur. Sa miséricorde poursuivra la brebis perdue jusqu’à ce
que chaque membre de la race adamique soit parvenu à la connaissance de la
Vérité et à une pleine opportunité de retour dans la bergerie de Dieu. C’est
dans ce but que le Royaume Messianique doit être établi. C’est également l’objet
de l’appel actuel de l’Église, à être une Sacrificature
Royale, afin que, sous la direction du grand Libérateur, ses membres puissent
coopérer avec Lui à transmettre le message de la grâce de Dieu à tous les
membres de la famille adamique.
Oh combien cette vision de notre
Créateur aimant est différente de celle que les âges des ténèbres nous ont
léguée ! Combien elle est différente de celle représentant le Tout-Puissant en colère et méchant ! - ayant préparé à
l’avance un lieu de torture éternelle pour la famille humaine, à l’exception de
quelques-uns qui auraient des oreilles pour entendre et auraient réussi à entendre
le Message dans la vie présente. Bien au contraire, nous constatons que la
provision d’amour de Dieu commence seulement à se manifester par sa faveur
envers Christ et l’Église et que finalement, la connaissance de la gloire de
Dieu remplira toute la terre, jusqu’à ce que tout genou fléchisse et que chaque
langue confesse (Philippiens 2 : 10), à la
gloire de Dieu.
A mesure que nous devenons
semblables à Dieu, nous nous intéressons aux pécheurs, en particulier à ceux que
l’hérédité ou un environnement néfaste a ancrés plus profondément dans le
péché, l’ignorance et la superstition. Ayant l’Esprit de Dieu, nous sommes
heureux de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour atteindre ces pécheurs.
Néanmoins, il serait peu judicieux d’aller au-delà de ce qui est écrit. Nous ne
devrions pas nous attendre à trouver toutes les brebis. Nous devrions plutôt
préparer tous ceux que le Seigneur Dieu aura appelé et attiré pour être associés
au Grand Chef Berger dans le travail qu’Il engagera bientôt : la recherche
de la brebis égarée et son rétablissement après l’avoir trouvée – tous les
obéissants de bonne volonté.
« Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver (recouvrer) ce qui était perdu » (Luc 19 : 10). La race humaine était
perdue, pas seulement quelques-uns - l’Église ; et leur recouvrement
implique celui de tout ce qui était perdu. Il n’est pas question ici
d’universalisme, mais cela s’accomplira en amenant chaque membre de la race adamique
à une pleine connaissance de Dieu et à une pleine opportunité de rétablissement
du péché et de la mort. - 1 Timothée 2 : 3, 4.
Jésus donna une autre parabole ayant
un sens analogue pour illustrer cette même grande vérité sous un autre angle.
Il était d’usage parmi les femmes Juives de porter sur leur front un bandeau
avec une frange de pièces de monnaie. Ces pièces pouvaient être d’or ou
d’argent et représentaient parfois leur dot. La perte de l’une de ces pièces
représentait donc plus que sa valeur intrinsèque, car son absence entachait la beauté du bandeau. La recherche de la pièce signifierait
que, au lieu d’être abandonnée comme n’étant pas digne d’intérêt, elle serait
recherchée diligemment jusqu’à ce qu’elle soit retrouvée. Les voisines qui
auraient appris cette perte, puis sa récupération, se réjouiraient grandement
avec elle. Ceci est une autre illustration de la joie parmi les anges de Dieu
pour un seul pécheur qui se repent.
LA VALEUR D’UN HOMME
Jésus dit : « Ne
valez-vous pas plus que beaucoup de passereaux ? » (Matthieu
10 : 31). Dans la présente leçon, Il laisse entendre qu’un homme a
beaucoup plus de valeur que de nombreuses pièces de monnaie ou qu’un grand
nombre de brebis. Nous reconnaissons tous qu’il serait difficile d’estimer
pleinement la valeur de la vie humaine, particulièrement s’il s’agissait de
notre propre vie ou de celle d’une personne qui nous est chère. Mais dans
quelle mesure pouvons-nous manifester cela dans notre vie de tous les
jours ?
Chacun devrait en premier lieu se
poser la question à lui-même, avant de l’appliquer à son prochain. Comment puis-je
manifester l’esprit de Dieu envers mon prochain, en plaçant la vie humaine
comme premier objet de mon intérêt ? Que fais-je chaque jour qui prouve mon
soi-disant intérêt pour l’humanité en général ? Dans quelle mesure est-ce
que je manifeste mon intérêt envers mes amis, mes parents, mes enfants, mes
frères et mes sœurs ?
Tout chef d’entreprise devrait aborder
cette question et se demander : dans quelle mesure est-ce que je considère
l’argent plus que l’être humain ? Jusqu’à quel point l’accumulation d’argent
m’empêche-t-il de mettre en place et procurer une protection adéquate à mes
employés et à tous ceux qui dépendent de mes soins et de ma
responsabilité ? Leurs doigts, leurs yeux, leurs membres, leur santé, leur
vie, devraient être précieux pour tous ceux qui ont la moindre mesure de l’Esprit
de Dieu.
Chaque chrétien devrait se
demander : Combien ai-je d’Esprit de Dieu ? Combien de mon temps
est-ce que je consacre à aider mon prochain dans ses épreuves et ses difficultés
pour revenir à Dieu ? Combien est-ce que je sacrifie de mon temps et de
mes forces pour aller rechercher la brebis perdue ? Écoutons
l’Apôtre : «Ne vous y trompez pas :
on ne se moque pas de Dieu » (Galates 6 : 7). « Celui qui pratique la justice est
juste » (1 Jean 3 : 7), et non pas celui qui professe simplement
être disciple de Jésus.
Nous ne devons pas oublier néanmoins
que Dieu est Le principal intéressé dans cette grande œuvre, et qu’Il a envoyé son
Fils pour l’accomplir. Nous ne devrions pas oublier que non seulement nous
avons la possibilité d’y prendre part, mais que la part de Dieu et son amour surpassent
les nôtres et que sa sagesse est supérieure. Notre course devrait être
particulièrement attentive à « Celui
qui parle du haut des cieux » (Hébreux 12 : 25), afin d’être en
conformité avec sa volonté et son exemple.
Cela peut signifier que nous serons
dans une certaine mesure mal compris par les autres. Il y a de nombreuses
théories pour sauver le monde par la progression sociale, politique, morale, la
lutte contre le vice, etc. Indéniablement le principe reste toujours vrai qu’il
n’y a que deux grands capitaines dans la lutte entre le péché et la
justice : à savoir, Christ et Satan. Il est également vrai que celui qui
se bat pour l’un, combat l’autre. C’est à nous de nous assurer tout d’abord que
nous sommes du côté du Seigneur, du côté de la justice, de la vérité, de la
pureté et de la bonté. L’étape suivante est de nous assurer que nous allons combattre
comme notre Capitaine souhaite nous voir combattre, d’œuvrer comme Il l’attend
de nous, de dépenser notre vie comme Il désire que nous la dépensions.
« Ce que Dieu veut (vous concernant),
c'est votre sanctification » (1 Thessaloniciens
4 : 3). Ainsi notre salut personnel vient en premier, dans l’arrangement
de Dieu. Étant nous-mêmes réconciliés avec Dieu et consacrés à son service,
nous nous demandons : Quelle est la prochaine étape ? Et la réponse
est : « Pais mes brebis ;
Pais mes agneaux » (Jean 21 : 15-17). Tout d’abord nous pourrions
être disposés à soulever des objections et dire : Seigneur, ne
devrions-nous pas plutôt aller vers celui qui est égaré, la brebis
perdue ? La réponse donnée par notre Seigneur, par l’intermédiaire de
l’Apôtre, est que nous devrions pratiquer « le
bien envers tous (lorsque nous en avons l’occasion), et surtout envers les frères en la foi » (Galates 6 :
10). Si donc la maison de la foi requiert tout notre temps, lorsque nous en
avons l’opportunité, nous ne pouvons rien faire pour la brebis perdue, mais
seulement aider au perfectionnement de ceux que le Seigneur a déjà trouvé.
Seules les circonstances de la
providence du Seigneur peuvent diriger notre course. Dans cet arrangement, lorsque
nous comprenons son but, son objectif, alors tout est clair. Il prend du monde
un peuple particulier pour cohériter de son Fils dans le Royaume et qui a
besoin d’une éducation sur le plan spirituel pour son propre développement afin
de le préparer et l’adapter en tant que Sacrificature
Royale (Rois et Sacrificateurs de Dieu), qui bientôt jugera, corrigera,
relèvera et bénira le monde en proportion de son obéissance et de sa bonne
volonté.
WT1914 p5426