QUI
PEUT DECHOIR DE LA GRACE ?
Quelqu'un qui est en bas ne peut pas tomber. A
l'origine, Adam était en haut, c'est-à-dire qu'il était parfait, créé à l'image
de Dieu, sans péché. Il était dans la faveur de Dieu ; et, tout en étant dans
cette condition, il fut mis à l'épreuve pour la vie ou pour la mort. Il pécha
et, de la faveur de Dieu, il tomba dans Sa défaveur. Il tomba sous le coup de
la condamnation à mort. Sa postérité, la race humaine tout entière, est née
dans la disgrâce de Dieu. Elle est tombée; ainsi que nous lisons : "Je
suis né dans l'iniquité, et ma mère m'a conçu dans le péché" (Psaume
51 : 7). Par nature, les humains sont tous des enfants de colère. Ils ne
peuvent pas tomber plus bas, car il est écrit : "Le monde entier gît
dans le méchant". _ 1 Jean 5 : 19, D.
Mais quelque chose est arrivé qui a relevé une
partie de l'humanité de sa condition déchue. Christ vint dans le monde, donna
Sa vie comme prix de rançon et monta au ciel "afin de comparaître pour
nous devant la face de Dieu (Hébreux 9 : 24). Jusqu'à présent, II n'a comparu
que pour nous. Il n'a pas comparu pour le monde, mais pour tous ceux qui ont
mis leur confiance dans le précieux sang de Christ. Sa comparution en faveur de
Ses fidèles, rend ceux-ci à même de s'approcher de Dieu, de devenir Ses
disciples et de recevoir l'engendrement du saint Esprit.
C'est là notre position. Nous avons accepté le
Rédempteur, nous nous efforçons de marcher sur Ses traces, nous sommes relevés
de la condamnation et nous ne sommes plus morts en Adam. "Mais Dieu . . .
Lorsque nous étions morts par nos fautes, nous a vivifiés" (Ephés. 2:5).
Jadis, nous étions étrangers aux alliances de la promesse, mais ayant "été
rapprochés par le sang du Christ", nous sommes maintenant membres du Corps
de Christ (Eph. 2 : 12, 13). Ainsi donc, nous sommes devenus enfants de Dieu
par adoption.
Après sa chute, Adam fut regardé comme un
ennemi de Dieu. Mais nous, nous avons été rapprochés de Dieu par Christ. Nous
sommes "acceptés dans le Bien-aimé" et considérés comme dignes de la
vie éternelle, si toutefois nous sommes fidèles, car la vie éternelle est le
don de Dieu (Eph. 1 : 6 ; Romains 6 : 23). l'Eglise, donc, est relevée de cet
état de déchéance, mais le monde demeure dans cette condition et, par
conséquent, ne peut pas tomber. Les seuls qui peuvent tomber sont ceux qui ont
reçu le saint Esprit.
La manière de vivre du monde pendant
l'existence présente peut affecter en réalité sa destinée future. Quand des
humains violent en connaissance de cause certains de leurs engagements, ils
pèchent contre la lumière et ils détériorent leur caractère ; mais ils ne
peuvent pas, par ces péchés, perdre leur part du mérite du sacrifice de Christ,
car ils n'ont pas encore reçu cette part. Seuls les enfants de Dieu consacrés
sont dans une position telle qu'ils peuvent perdre cette part, ainsi que
l'indique l'Apôtre : "Pour ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont
goûté le don céleste, qui ont eu part à l'Esprit Saint, qui ont goûté la bonne
Parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, il n'est pas possible,
s'ils viennent à retomber, de les amener à une nouvelle repentance". _
Hébreux 6 : 4-6.
Cette pensée vaut la peine d'être répétée : la
seule classe de gens qui peuvent tomber, sont ceux qui ont été rendus
participants du Saint Esprit ; mais si certains de ceux qui ont été mis en
pleine harmonie avec Dieu, par l'engendrement du Saint Esprit, négligent le
privilège béni qu'ils ont obtenu,, ou en font un mauvais usage, il né reste
pour eux plus aucun profit à tirer du grand Sacrifice de Propitiation, car ils
ont reçu leur part de l'oeuvre rédemptrice de Christ.
La seule preuve, au temps présent, que nous
sommes engendrés du Saint Esprit, réside dans le fait que nous avons "reçu
l'esprit d'adoption, par lequel nous prions : Abba, c'est-à-dire Père !"
(Romains 8 : 15). Les humains, n'ayant obtenu aucune vie en eux, ne peuvent pas
perdre ce qu'ils n'ont jamais possédé. Mais pour nous, "si nous péchons
volontairement, après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus
de sacrifice pour les péchés, mais seulement la terrible attente du jugement et
le feu ardent qui doit dévorer les rebelles. Celui qui a violé la loi de Moïse
meurt sans miséricorde, sur la déposition de deux ou trois témoins. Ne pensez-
vous pas qu'il sera digne d'un châtiment bien plus sévère, celui qui aura foulé
aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour vil le sang de l'alliance par
lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l'esprit de la grâce ?". _ Hébreux
10 : 26-29.
Il n'y a que ceux qui ont été sanctifiés par
le sang de l'alliance qui peuvent l'outrager. Il n'y a que ceux qui ont
connaissance du Fils de Dieu qui peuvent Le "fouler aux pieds". Le
monde, dans son ignorance, ne peut pas le faire. Ainsi, "si nous péchons
volontairement, après avoir reçu la connaissance de la vérité (non si le monde
pèche volontairement, mais si nous péchons volontairement), il ne reste plus de
part pour nous dans le sacrifice de Christ.
Quant aux
autres, il leur reste toujours leur part du sacrifice de Christ et leur
responsabilité sera proportionnée à leur connaissance. Nous avons une grande
responsabilité, parce que nous possédons une grande connaissance. Nous avons
goûté au Saint Esprit, nous en avons été rendus participants. L'Apôtre déclare
que ceux qui ont violé la loi de Moïse mouraient sans miséricorde. Et rien
n'était ajouté à cette punition. Ils n'allaient pas aux tourments éternels pour
avoir désobéi à Moïse ; la punition qui leur était infligée était la mort. Ceux
qui moururent ainsi auront néanmoins leur part de l'œuvre rédemptrice de
Christ.
Ceux qui moururent sous la Loi auront un jour
l'occasion de recevoir la grâce de Dieu en Christ Jésus. Si, cependant, ils
furent retranchés de la vie pour être tombés sous le coup d'une condamnation à
mort qui n'était que typique, combien plus sévère serait la condamnation que
subiraient ceux qui ont reçu la connaissance de la Vérité et ont été éclairés
par l'antitypique Moïse, Christ, s'ils devenaient infidèles ! Selon les Ecritures,
ceux qui se montreront infidèles, qui désobéiront volontairement à Dieu,
mourront de la seconde mort. Il n'y aura pour eux plus aucune espérance de
résurrection. Que cette pensée solennelle soit bien soulignée. Il y aura une
résurrection pour ceux que la Loi de Moïse a condamnés à mort, mais pour ceux
qui mourront de la seconde mort, il ne restera plus rien. Ils ont eu part au
Sacrifice de Propitiation. Ils ont compté pour une chose souillée le sang de
l'alliance avec lequel ils ont été scellés. "Christ ... ne meurt plus
!". _ Romains 6 : 9.
W.T. 5093-1912