LES JOURS SOLENNELS DE L'ETERNEL
(Les versets cités sont tirés principalement de la version
Darby.)
Les jours
solennels de l'Eternel étaient des temps fixés pour s'approcher de Dieu.
C'étaient des jours de repos ou des rites particuliers assignés à Israël.
Nous examinerons
brièvement la série de sept fêtes commençant avec la Pâque dans le Lévitique,
chapitre 23.
Ces fêtes ne sont
pas les seules instituées par l'Eternel. Il y eut aussi le Sabbat (Lévitique 23:3), le jubilé
de la cinquantième année (Lévitique 25). Les Israélites célèbrent encore une
fête, celle de Pourin, en souvenir
de la délivrance merveilleuse de leur nation, opérée grâce à l'intervention de
la reine Esther. - Esther, chapitres 7, 8, 9. Mais ces sept fêtes sont celles
que nous avons choisies pour étude, car elles forment un ensemble représentant
magnifiquement l'ensemble du Plan divin de salut envers l'homme.
1- La Pâque
La première est la
Pâque. Il s'agit de la Pâque juive, précisons-le tout de suite. Son institution
se lit comme suit en Lévitique 23:5 : « Le premier mois, le quatorzième (jour) du mois, entre les deux soirs,
est la Pâque à l'Eternel. »
Cette Pâque devait
être célébrée chaque année dans le lieu choisi par Dieu pour y faire habiter
son nom, c'est-à-dire à Jérusalem, où l'agneau pascal commémoratif devait être
préparé et mangé. - Deutéronome 16:2 ; 2 Rois 23:23.
Le mot Pâque, de l'hébreu Pessah, signifie « passer par-dessus ». Ainsi la Pâque
rappelait-elle un événement capital dans l'histoire d'Israël : le passage de
l'ange de l'Eternel par-dessus les maisons des fils d'Israël, épargnant leurs
premiers-nés, en raison du sang de l'agneau aspergé sur les linteaux et les
montants des portes, tandis que les premiers-nés des Egyptiens étaient mis à
mort - Exode 12:14, 23-27.
Chez les
Israélites, tous, silencieusement, mangeaient l'agneau, avec les herbes amères
et le pain sans levain. - Exode 12:1-11. Chez les Egyptiens, c'était des cris
de douleur (Exode 11:6). Il a fallu la sévérité de cette dernière plaie pour
contraindre Pharaon à laisser partir les Israélites. Pour ces derniers, le sang
de l'agneau devait paraître d'un prix inestimable. Il a préservé la vie de
leurs premiers-nés et était associé à leur libération de l'esclavage.
Pour l'Israélite
spirituel, la leçon est ô combien plus importante ! L'ensemble des dispositions
divines, en faveur de l'Eglise, d'une part, et de l'humanité en général d'autre
part, est merveilleusement illustré dans la Pâque juive et dans les événements
qui suivirent, jusqu'à la traversée de la Mer Rouge, fêtée sur l'autre rive,
avec des chants et des cris de réjouissance, au son de tambourins.
Mais cette Pâque
du 14 de Nisan attire l'attention sur l'événement transcendant qui rend et
rendra possibles les bénédictions divines. Il s'agit de l'immolation de
l'Agneau prédestiné avant la fondation du monde. - 1 Pierre 1:19, 20.
Cet Agneau,
n'est-il pas Jésus-Christ, l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ? - Jean
1:29, 36.
N'est-ce pas son
Sang qui constitue le prix de la Rédemption de l'esclavage du péché et de la
mort ? - 1 Pierre 1:18, 19.
Ce Sang salvateur
permet aux appelés de l'Age de l'Evangile de s'engager sur les traces du
Seigneur et de saisir l'espérance de la vie éternelle céleste, à ses côtés. Il
permettra, dans le Royaume de Christ prochainement établi, le réveil général
des morts, en vue d'accorder, à quiconque la voudra, la vie éternelle sur la
planète terre transformée alors en paradis. - 1 Corinthiens 15:21, 22 -
Apocalypse 22:17 - Jean 23:43.
Ainsi considéré,
le Sang de l'Agneau de Dieu, répandu à Golgotha, constituera à tout jamais
l'événement le plus important, dans les annales de l'histoire humaine. Aussi,
convenait-il tout à fait, que la fête de Pâque juive, dans laquelle ce Sang est
symbolisé, fût placée en tête dans la série des sept fêtes solennelles, objet
de notre étude.
2 - La fête des pains sans levain.
La fête suivante
est celle des pains sans levain. Elle est rapportée dans les versets 6, 7 et 8
du chapitre 23 du Lévitique : « Et
le quinzième jour de ce mois, est la fête des pains sans levain à l'Eternel :
sept jours, vous mangerez des pains sans levain. Le premier jour, vous aurez
une sainte convocation ; vous ne ferez aucune œuvre de service ; et vous
présenterez à l'Eternel, pendent sept jours, un sacrifice par feu : au septième
jour (il y aura) une sainte convocation; vous ne ferez aucune œuvre de
service. »
Cette fête devait
se célébrer pour rappeler que ce fut en ce jour-là, le 15 de Nisan, lendemain
de la Pâque, que les Israélites sortirent d'Egypte. « Et vous garderez le rite des pains sans levain, car en ce même jour
j'ai fait sortir vos armées du pays d'Egypte ; et vous garderez ce jour-là en
vos générations, comme un statut perpétuel » - Exode 12:17. « Ils partirent de Ramsès, le premier mois, le
quinzième jour du premier mois : le lendemain de la Pâque, les fils d'Israël
sortirent à main levée, aux yeux de tous les Egyptiens ; et les Egyptiens
enterraient ceux que l'Eternel avait frappés parmi eux, tous les
premiers-nés » - Nombres 33:3, 4.
Ces deux fêtes,
celle de Pâque (1 jour), et celle des pains sans levain (les 7 jours suivants),
étaient étroitement associées l'une à l'autre, car elles se suivaient et tiraient
leur origine d'événements en rapport avec leur sortie d'Egypte. Au fil du
temps, elles furent considérées comme une seule fête, que l'on appela la Pâque.
Il en était déjà ainsi du temps de la première venue du Seigneur, mais ce
n'était pas tout à fait conforme aux Ecritures. Luc signale adroitement
l'irrégularité quand il écrit dans son évangile, au chapitre 22 et au verset
premier : « Or la fête des pains
sans levain, qui est appelée la Pâque,
approchait. »
Ceci étant, pour
les descendants de Jacob, ce départ revêtait une signification toute
particulière. C'était la fin de l'esclavage, de l'oppression sous la férule de
Pharaon, mais aussi, et surtout, c'était la naissance de la nation d'Israël. Au
sein de la famille humaine, un nouveau peuple émergeait, auquel Dieu réservait
une destinée particulière.
L'Israélite
spirituel y voit, entre autres, une magnifique leçon, celle de la libération de
l'humanité entière, de l'esclavage du péché et de la mort, esclavage auquel l'a
soumise Satan, l'adversaire de Dieu, représenté par le Pharaon égyptien. Cette
libération interviendra, selon les Ecritures, lors du Royaume du Messie,
lorsque, réveillés du sommeil de la mort, tous les hommes pourront être
affranchis « de la servitude de la
corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de
Dieu » (Romains 8:21), et obtenir la vie éternelle.
D'un autre point
de vue, et pour les premiers-nés d'Israël maintenus en vie grâce au sang de
l'agneau, cette fête des pains sans levain revêtait un sens particulier. C'était
pour eux l'occasion d'exprimer leur joie, leur bonheur, et leur reconnaissance
envers le Tout-Puissant. De la même manière, et dans un sens secondaire, cette
fête peut représenter le bonheur, la joie et la paix continuels du chrétien,
qui réalise que ses péchés lui ont été pardonnés, grâce aux mérites du Sang de
Christ.
3 - La gerbe tournoyée devant l'Eternel.
Une gerbe devait
être ensuite tournoyée devant l'Eternel. Voici ce qui est écrit à ce sujet :
« Et l'Eternel parla à Moïse, disant
: Parle aux fils d'Israël, et dis-leur : Quand vous serez entrés dans le
pays que je vous donne et que vous en aurez fait la moisson, vous apporterez au
sacrificateur une gerbe des prémices de votre moisson ; et il tournoiera la
gerbe devant l'Eternel, pour que vous soyez agréés (ou, selon la Bible Thompson
: afin qu'elle soit agréée pour vous) ; le sacrificateur la toumoiera le
lendemain du sabbat... Et vous ne mangerez ni pain, ni grain rôti, ni grain en
épi, jusqu'à ce même jour, jusqu'à ce que vous ayez apporté l'offrande de votre
Dieu. (C'est) un statut perpétuel, en vos générations, dans toutes vos
habitations. » - Lévitique 23:9-14.
Pour les
Israélites, cette gerbe, prémices de la moisson, devait être agréée par
l'Eternel, avant qu'ils puissent se nourrir de la nouvelle moisson. D'où
l'importance, pour eux, de l'acceptation de la gerbe par Dieu.
Pour l'Israélite
spirituel, la présentation de cette gerbe comporte un enseignement magnifique.
Elle représente Jésus-Christ ressuscité, prémices, ou premier-né d'entre les
morts (Colossiens 1:18). Quoique sa mort fût l'événement le plus important, sa
résurrection était aussi indispensable, en vue de la réalisation du Plan de
salut. En effet, si Jésus est mort pour nos péchés, Il devait aussi ressusciter
pour notre justification (Romains 4:25) ; c'est-à-dire, pour la justification
de l'Eglise, s'obtenant par la foi, au cours de l'ère chrétienne. Mais, cela
signifie que sa résurrection est aussi indispensable pour la justification du
monde, par les œuvres, dans le Millénaire.
Notons au passage
que le jour de la présentation de la gerbe, le lendemain du sabbat (Lévitique
23:11), indique d'une manière claire et précise quel était le jour exact de la
résurrection du Seigneur, par rapport au jour de sa mort. C'était le troisième
jour :
- Le Seigneur est
mort le 14 de Nisan; c'était le premier jour.
- Suivait le
sabbat du 15 de Nisan doublement fêté, car il constituait le sabbat normal et,
en plus, le premier jour de la Fête des pains sans levain, jour de convocation
des Israélites en assemblée (Lévitique 23:7) ; c'était le deuxième jour.
- Venait ensuite
le lendemain du sabbat, le 16 de Nisan, qui constituait le troisième jour, à
l'aube duquel eut lieu la résurrection du Seigneur (Matthieu 28:1-7), et qui
était aussi le jour de la présentation de la gerbe.
Ainsi, ce jour de
la présentation de la gerbe, 16 de Nisan, lendemain du sabbat, clarifie-t-il
les pensées exprimées dans le Nouveau Testament à propos du jour de la
résurrection de Jésus. Il est en effet écrit que le Seigneur fut ressuscité le
troisième jour - (1 Corinthiens 15:4). Mais il est aussi écrit que sa
résurrection interviendrait trois jours après sa mort - (Marc 9:31). Trois
jours après, pour nous, ce n'est pas le troisième jour, mais plutôt le
quatrième. En tout cas, ce ne serait pas le lendemain du sabbat, 16 de Nisan,
jour de la présentation de la gerbe. Il nous faut savoir que, dans les
Ecritures, l'expression « pendant trois jours », et parfois
« pendant trois jours et trois nuits », paraît avoir un sens
idiomatique et s'applique à un événement qui s'est réalisé en fait le troisième
jour, comme ce fut le cas à propos de la résurrection du Seigneur. - Voir
Esther 4:16 ; 5:1.
Comme la gerbe
agitée devait être acceptée par Dieu, pour les Israélites, en leur faveur, avant
qu'ils puissent manger de la nouvelle moisson, de même, le sacrifice du
Seigneur devait être présenté à l'Eternel, et accepté par Celui-ci, avant
d'être utilisé au bénéfice de ceux pour lesquels Jésus mourut. Mais remarquons
que, d'après les Ecritures, l'utilisation des mérites du sacrifice du Seigneur
se fait en deux temps :
- d'abord, au
profit des appelés de l'Age de l'Evangile, ce qui se fait depuis l'effusion du
Saint Esprit à la Pentecôte ;
- ensuite, pour le
monde entier, à l'inauguration prochaine du Royaume du Messie.
4 - Les deux pains au levain.
Cinquante jours
après l'offrande de la gerbe tournoyée, une autre offrande devait être apportée
à l'Eternel, celle de deux pains cuits au levain. Mention en est faite aux
versets 15 à 17 du chapitre 23 du Lévitique : « Et vous compterez depuis le lendemain du sabbat, depuis le jour que
vous aurez apporté la gerbe de l'offrande tournoyée, sept semaines ; elles
seront complètes : vous compterez cinquante jours jusqu'au lendemain du
septième sabbat, et vous présenterez à l'Eternel une offrande de gâteau
nouvelle ; vous apporterez de vos habitations deux pains, en offrande tournoyée
; ils seront de deux dixièmes de fleur de farine ; vous les cuirez avec du
levain : ce sont les premiers fruits à l'Eternel. » Il est certain que
les Israélites accomplissaient ce trait de la Loi avec joie et reconnaissance
envers l'Eternel.
Mais il est aussi
certain que les Israélites spirituels, les disciples de Christ voient dans ce
commandement un plus grand motif de joie et de reconnaissance, car ces deux
pains les représentent. Ils représentent tous les appelés de l'Age de
l'Evangile, les membres de l'Eglise, invités à suivre le Maître, afin de
participer à ses souffrances, présentement, mais aussi à sa gloire et à ses
honneurs, dans son Royaume.
Les deux pains ne
signifient pas qu'il y ait deux appels durant l'Age de l'Evangile. Il n'y en a
qu'un seul (Ephésiens 4:4). Mais l'Eternel avait prévu que de ce seul appel
deux classes se développeraient sur le plan céleste, le Petit Troupeau et la
Grande Multitude. Ces deux pains devaient être pris des demeures des
Israélites. De même, est-il écrit, le peuple particulier, la nation sainte que
Dieu devait appeler, devait être tirée d'entre toutes les nations. - Actes
15:14.
Ces deux pains
étaient cuits avec du levain. Le levain est symbole de méchanceté, de malice,
d'hypocrisie, de faux enseignements, en un mot de péché, de corruption (1
Corinthiens 5:8 ; Luc 12:1 ; 13:21). Cela montre que les appelés, tirés du
monde, sont comme le monde entachés par le péché, la corruption. Mais il faut
souligner qu'ils ont été lavés de leurs péchés par le Sang purificateur du
Rédempteur, que leurs défauts et manquements sont actuellement recouverts par
la robe de la justice de Christ, qui les couvre grâce à leur foi manifestée par
leur consécration. Il leur faut maintenant invoquer continuellement ce précieux
Sang, pour la purification de toute nouvelle souillure, provenant d'un péché
quelconque, afin de garder cette robe sans tache, ni ride, ni rien de
semblable. - Ephésiens 5:27.
Ces deux pains
devaient être tournoyés également devant l'Eternel, en vue de leur acceptation,
et ils devaient l'être le cinquantième jour, après la présentation de la gerbe.
De même, le cinquantième jour après la résurrection du Seigneur eut lieu un
événement de toute importance pour l'Eglise. C'était l'envoi du Saint Esprit. -
Actes 2:1-21.
L'effusion du
Saint Esprit signifiait que le Seigneur ressuscité avait comparu devant Dieu
pour les membres de l'Eglise (Hébreux 9:24), qu'Il avait imputé les mérites de
son sacrifice en leur faveur, et que Dieu avait accepté la classe de l'Eglise
dans son ensemble. L'appel et le développement individuel des membres de cette
Eglise, par l'action du Saint Esprit, commençait alors, pour durer pendant tout
l'Age de l'Evangile.
Ainsi, les
premiers à bénéficier du sacrifice du Seigneur, et à revenir à Dieu, sont les
membres de l'Eglise. Ils sont les premiers fruits de l’oeuvre rédemptrice. Aussi
sont-ils bien à propos appelés des prémices pour Dieu et pour l'Agneau
(Apocalypse 14:4), formant l'assemblée des premiers-nés (Hébreux 12:23). Aussi,
convenait-il tout à fait que les pains qui les représentaient fussent qualifiés
de prémices, également, des prémices à l'Eternel. - Lévitique 23:17.
Mais les prémices
ne sont pas les seuls fruits d'une saison, ils n'en sont que les premiers, qui
seront immanquablement suivis par d'autres. De même, le premier-né d'une
famille sous-entend d'autres naissances qui viennent après la sienne.
Cela signifie que
l’œuvre rédemptrice prévue par Dieu ne s'arrête pas au choix et à la sélection
de l'Eglise. Elle produira d'autres fruits encore, les fruits de l'arrière
saison, qui constitueront une récolte abondante, Dieu merci ! Ces fruits, ce
seront tous ceux qui, réveillés du sommeil de la mort dans le Royaume de
Christ, se feront une joie d'obéir aux lois divines alors en vigueur pour
obtenir la vie éternelle sur terre. Par contre, ceux qui, une fois ressuscités,
ne voudront pas se soumettre à ces lois et persisteront volontairement dans la
mauvaise voie, ceux-là périront de la Seconde Mort, qui sera éternelle. - Actes
3:23 ; Esaïe 65 :20 ; Apocalypse 21:8. - Notons bien que, si un salut céleste a
été préparé pour l'Eglise, en ce qui concerne le monde et selon les Ecritures,
Dieu réserve un autre salut, un salut terrestre.
Beaucoup de
Chrétiens ne discernent pas ce trait du Plan Divin, alors qu'il est enseigné
clairement dans les Ecritures. Ils voient les prémices, les premiers fruits,
mais n'aperçoivent pas l'abondante récolte qui suivra. Ils voient les
premiers-nés, mais ne s'interrogent pas sur les naissances qui doivent suivre,
et croient, au contraire, que tous les autres sont perdus pour l'éternité. Dieu
merci, ce n'est pas ce qui est prévu, selon la Bible.
5 - Le repos d'un jour du septième mois.
La fête suivante
est rapportée dans les versets 23 à 25 du chapitre 23 du Lévitique : « Et l'Eternel parla à Moïse, disant : Parle
aux fils d'Israël, en disant : Au septième mois, le premier (jour) du mois, il
y aura un repos pour vous, un mémorial de jubilation, une sainte convocation ;
vous ne ferez aucune œuvre de service, et vous présenterez à l'Eternel un
sacrifice fait par feu. »
Les trois
premières fêtes avaient toutes lieu au mois de Nisan, premier mois de l'année
religieuse juive, et se succédaient pratiquement. La quatrième, avec la
présentation des deux pains après un cycle de sept semaines, se passait le
troisième mois. Mais, pour célébrer la cinquième, il fallait attendre jusqu'au
septième mois, c'est-à-dire trois mois et une vingtaine de jours après la
quatrième. C'était assez long. Aussi devait-elle être célébrée avec une ferveur
particulière. C'était un jour de repos complet, un sabbat. Les Israélites devaient
se réunir en assemblée sainte et exprimer au Tout-Puissant leur joie, par des
clameurs associées au son de trompettes, et leur adoration, leur reconnaissance
et leur vénération par un sacrifice par feu.
Comme,
en Israël, le septième mois de l'année religieuse correspond au premier mois de
l'année civile, cette fête marquait, et marque toujours le début de l'année
civile des Israélites. Ce sabbat particulier du premier jour du septième mois
peut très bien représenter le repos, la paix et le bonheur qui seront accordés
au monde dans le Royaume du Messie, au cours duquel chacun aura la possibilité
de revenir à la perfection humaine, symbolisée par le chiffre 7, et qui sera
indispensable à la vie éternelle sur terre. Cette ère nouvelle sera introduite
par la diffusion de la connaissance de la Parole de Dieu dans le monde entier
(Habacuc 2:14). Ainsi sonnera la trompette de la Vérité, et personne ne dira
plus : « Connaissez l'Eternel ! Car
tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu'au plus grand dit l'Eternel. »
(Jérémie 31:34.)
Remarquons que ce
sabbat peut aussi s'appliquer aux disciples de Christ de l'ère chrétienne, au
cours de leurs réunions, ou saintes convocations. Se reposant dans l’œuvre
achevée de Christ, et à l'écoute du joyeux message salvateur véhiculé par les
trompettes - les frères orateurs -, ils expriment leur bonheur, leurs louanges,
leur adoration et leur vénération de l'Eternel, dans leurs prières, leurs
chants et leurs conversations.
6 - Le jour des propitiations.
Le dixième jour de
ce septième mois était un jour particulier. Les prescriptions le concernant se
lisent dans les versets 26 à 32 : « Et
l'Eternel parla à Moïse, disant : De même, le dixième (jour) de ce septième
mois, c'est le jour des propitiations : ce sera pour vous une sainte
convocation, et vous affligerez vos âmes, et vous présenterez à l'Eternel un
sacrifice fait par feu. Et ce même jour, vous ne ferez aucune œuvre, car c'est
un jour de propitiation, pour faire propitiation pour vous, devant l'Eternel,
votre Dieu. Car toute âme qui ne s'affligera pas en ce jour, sera retranchée de
ses peuples. Et toute âme qui fera une œuvre quelconque en ce même jour, cette
âme, je la ferai périr du milieu de son peuple. Vous ne ferez aucune œuvre :
(c'est) un statut perpétuel, en vos générations, dans toutes vos habitations.
C'est un sabbat de repos pour vous, et vous affligerez vos âmes. »
Ce jour était
d'une grande importance pour les fils d'Israël. Propitiation était faite pour
leurs péchés ! Ils devaient, ce jour-Ià non pas se réjouir, mais s'affliger,
car ce jour leur rappelait leurs péchés et, en même temps, il leur rappelait la
nécessité d'une propitiation, d'une expiation, pour les purifier de ces péchés.
Cette propitiation
s'effectuait le jour-même, par le souverain sacrificateur d'Israël et au moyen
du sang d'animaux typiques, selon un rite bien précis rapporté en Lévitique,
chapitre 16. Elle les justifiait, mais typiquement seulement, car en fait le
sang de taureaux et de boucs ne pouvait ôter les péchés (Hébreux 10:4,11) ;
mais c'était quand même une propitiation qui permettait de les maintenir en
communion avec Dieu.
Il est à remarquer
que cette propitiation s'accomplissait en deux temps, dans le lieu Très-Saint
du Tabernacle :
- d'abord pour le
sacrificateur et sa maison, au moyen du sang du taureau aspergé sur et devant
le propitiatoire recouvrant l'arche de l'Alliance. - Lévitique 16:6, 11, 14,
15.
- Ensuite pour le
peuple, au moyen du sang du bouc de l'Eternel, aspergé de la même façon sur ce
même propitiatoire. - Lévitique 16:15.
La Loi possédant
l'ombre des biens à venir (Hébreux 10:1), cette aspersion répétée illustrait
magnifiquement la manière dont propitiation devait être faite au moyen du Sang
de Jésus. Ce fut, une première fois, et comme nous l'avons déjà dit, lorsque le
Seigneur, monté au ciel quarante jours après sa résurrection, comparut devant
Dieu, « pour nous » est-il écrit, pour les membres de son Eglise,
imputant en leur faveur les mérites de son sacrifice. Il en résulta l'effusion
du Saint Esprit le cinquantième jour, sur ses disciples, en vue de l'appel et
de la formation de son Eglise, et le résultat final sera le développement du
Petit Troupeau et de la Grande Multitude.
La deuxième fois,
cela sera lorsque, le développement de ces deux classes étant achevé, notre
Seigneur, en tant que Souverain Sacrificateur des biens à venir (Hébreux 9:11),
comparaîtra une deuxième fois en la présence de Dieu, pour affecter les mérites
de son Sang au bénéfice de tous les hommes, et faire ainsi propitiation pour
leurs péchés. La Nouvelle Alliance entre Dieu et Israël sera alors scellée et
entrera en vigueur, et l'Esprit Saint sera répandu sur toute chair, à commencer
par Israël, en vue du développement des fruits de l'arrière saison,
c'est-à-dire, pour accorder la grâce de la vie éternelle terrestre à ceux qui
l'apprécieront et la désireront. - Apocalypse 22:17 ; Jérémie 31:31.
Quelle profonde
signification comporte ce jour de propitiation, célébré jadis en Israël ! Il
confirme bien que l'imputation des mérites du sacrifice du Seigneur s'effectue
en deux temps !
7 - La fête des cabanes.
Cinq jours après,
se célébrait la fête des cabanes, selon les instructions suivantes de
l'Eternel, dictées à Moïse : « Parle
aux fils d’Israël, en disant : le quinzième jour du septième mois, le rite des
tabernacles (des cabanes) (se célébrera) à l'Eternel pendant sept jours... le
quinzième jour du septième mois, quand vous aurez recueilli le rapport de la
terre, vous célébrerez la fête de l'Eternel pendant sept jours : le premier
jour il y aura repos, et le huitième jour il y aura repos. Et le premier jour
vous prendrez du fruit de beaux arbres, des branches de palmiers, et des
rameaux d'arbres touffus et de saules de rivière ; et vous vous réjouirez
devant l'Eternel, votre Dieu, pendant sept jours... Vous habiterez sept jours
dans des tabernacles (des cabanes)... afin que vos générations sachent que j'ai
fait habiter les fils d'Israël dans des tabernacles (cabanes), lorsque je les
fis sortir du pays d'Egypte. » - Lévitique 23:34, 39, 40, 42, 43.
Cette fête se
célébrait une fois la récolte terminée. Le précieux produit de la terre,
nourriture des mois à venir, était emmagasiné. C'était une cause de
réjouissances et un motif d'actions de grâces et de reconnaissance envers
l'Eternel, que les Israélites devaient exprimer pendant sept jours, en
présentant au Créateur le fruit de beaux arbres, avec des branches de palmiers
et des rameaux d'arbres. Et, pendant sept jours, ils devaient habiter dans des
cabanes, pour rappeler que leurs ancêtres avaient vécu de cette manière,
pendant quarante ans dans le désert, après leur sortie d'Egypte.
Le rappel de leur
histoire, voulu par l'Eternel, par leur séjour dans des cabanes, est instructif
et comporte sans nul doute de riches enseignements. Mais, dans cette étude,
nous soulignerons surtout la joie exprimée par Israël sept jours durant, après
avoir présenté de beaux fruits au Tout-Puissant. Ce sont ces fruits qui
représentent magnifiquement les fruits d'arrière-saison de l'œuvre rédemptrice
du Seigneur, le résultat final du Rétablissement de toutes choses. - Actes 3:23
; Psaume 37:9, 20.
Et
l'arrière-saison, dans notre étude, c'est le temps où le Royaume d'Israël sera
rétabli, entre les mains du Messie, la postérité de David, à qui ce règne
revient. - Actes 1:6 ; Ezéchiel 21:32 ; Marc 11:9, 10.
Ce règne une fois
achevé, et l'humanité soumise à une épreuve finale, à son issue (Apocalypse
21:7-10), se réaliseront les paroles consignées en Apocalypse, chapitre 21 et
versets 3 et 4 : « Et j'ouïs une
grande voix venant du ciel, disant : Voici, l'habitation de Dieu est avec les
hommes, et il habitera avec eux; ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera
avec eux, leur Dieu. Et (Dieu) essuiera toute larme de leurs yeux ; et la
mort ne sera plus ; et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni peine, car les
premières choses sont passées. »
Conclusion
Pour clore,
observons combien le divin Plan de salut est magnifiquement illustré dans les
fêtes prescrites à Israël. La mort expiatoire de l'Homme parfait Jésus-Christ,
élément fondamental dans l’œuvre du salut, est montrée dans l'immolation de
l'agneau pascal, le 14 de Nisan, jour de la fête de Pâque, et première fête de
la série des sept. Il convenait tout à fait que ce fut dans cette première fête
que fut illustré le sacrifice du Seigneur, dont dépendent les différents traits
du Plan de salut, illustrés dans les fêtes suivantes :
- Sa résurrection
comme Etre-Esprit, participant de la nature divine, résurrection indispensable
également dans l’œuvre de la Rédemption, est montrée dans la gerbe tournoyée
devant l'Eternel le lendemain du sabbat.
- L'effusion du
Saint Esprit, le jour de Pentecôte, signifiant l'acceptation par Dieu de
l'Eglise, suite à l'imputation des mérites de Christ en faveur de celle-ci, est
montrée dans la présentation des deux pains au levain le cinquantième jour
après le tournoiement de la gerbe des prémices.
Le développement
de l'Eglise, tirée d'entre Israël et les nations, s'effectue au cours de l'ère
chrétienne, et son résultat final sera la formation de deux classes à destinée
céleste, celles du Petit Troupeau et de la Grande Multitude.
L’œuvre de l'âge
prochain, dans le Royaume de Christ, aura pour résultat final, une humanité
heureuse, exultant de bonheur, de santé, et affranchie de toute peine, douleur,
tracas, maladie, et finalement de la mort même. Cela est montré dans les beaux
fruits présentés à Dieu, dans les réjouissances, lors de la fête des cabanes,
de sept jours.
Et que dire du
jour particulier des propitiations, dixième jour du septième mois, où les fils
d'Israël devaient, sous peine de mort, non pas se réjouir, mais s'affliger.
S'affliger, s'humilier, bien se pénétrer de l'état de péché dans lequel ils se
trouvaient, pour apprécier les sacrifices pour leurs péchés, sacrifices
d'animaux, opérés le jour même par leur souverain sacrificateur ! Chacun de
nous, chaque homme sur terre devrait se reconnaître dans ces Israélites, car
l'humanité entière se trouve sous l'emprise du péché, et reconnaître la
nécessité du sacrifice de Christ Jésus, accompli sur la croix, à Golgotha.
Heureux
sommes-nous, nous qui la reconnaissons déjà, et heureux sommes-nous encore, de
savoir qu'un jour viendra où le genre humain entier aura la possibilité de la
reconnaître !
Fr. A. D.