Dans le langage symbolique des Saintes Ecritures, les arbres
représentent des personnes, des dominateurs ou des nations. Ainsi,
Nebucadnetsar, le maître de l'empire babylonien, fut comparé à un arbre, qui se
trouvait « au milieu de la
terre ». (Daniel 4:10). Esaïe prophétisait à propos de l'empire
assyrien de cette manière : « Le
reste des arbres de sa forêt pourra être compté, et un enfant en inscrirait le
nombre. » (Esaïe 10:19 - Bible Scofield).
La nation d'Israël fut de même comparée à un arbre. En Luc
13:6-9, notre Seigneur parle dans une parabole d'un figuier qui se trouvait
dans une vigne : « Un homme avait un
figuier planté dans sa vigne. Il vint pour y chercher du fruit et il n'en
trouva point. »
Il ne nous est pas difficile de reconnaître dans cette
parabole le peuple d'Israël. Il représente le figuier sur lequel le Seigneur
voulut cueillir des fruits qu'Il ne trouva pas. Le Seigneur enseigna ses
disciples d'une manière impressionnante et claire, en leur montrant sur le
chemin de Jérusalem le figuier sur lequel Il cherchait des fruits, et qui, au
lieu des fruits, n'avait produit que des feuilles. (Marc 11:12-14). Marc
rajoute encore, que ce n'était pas le moment des figues.
Nous trouvons encore une troisième référence faite par notre
Seigneur au sujet d'Israël, le figuier. A la question posée par ses disciples
au sujet de la seconde venue et la fin de l'âge, le Seigneur attire l'attention
de ses disciples sur le figuier par ces paroles : « Recevez l'enseignement de la parabole du figuier. Dès que ses
branches deviennent tendres et que les feuilles poussent, vous savez que l'été
est proche. » (Matthieu 24:32).
Ce sont trois exemples, où notre Seigneur compare la nation
d'Israël à un figuier. Lorsque nous recherchons dans l'Ancien Testament, nous
pouvons reconnaître, que déjà le prophète Osée, par les paroles inspirées de
l'Eternel parlait des pères d'Israël en ces termes : « J'ai trouvé Israël comme des raisins dans le désert, j'ai vu vos
pères comme les premiers fruits d'un figuier. » (Osée 9:10).
Des paroles des prophètes jusqu'aux paroles de notre
Seigneur en Matthieu 24, un lien est tiré depuis les premiers fruits du
figuier, qui se manifestent au début de l'année, jusqu'à la proximité de l'été,
lorsque le figuier porte les nombreux fruits de la saison.
La question que nous ne nous posons plus, dès lors est :
« Qui est représenté par le figuier, ou quel peuple est représenté dans la
Bible par le figuier, mais plutôt, pourquoi
le figuier est-il utilisé pour décrire la nation d'Israël ? » Ou autrement
dit, quelles sont les particularités du figuier qui font qu'il représente le
peuple d'Israël ?
Durant cette analyse, à côté du figuier nous décrirons
d'autres « arbres de Dieu » symboliques comme le palmier, le cèdre et
le cep de vigne. Il manque encore dans cette liste l'olivier. Ils sont tous
différents dans leur apparence extérieure ainsi que dans leur signification
symbolique.
Dans le livre des Juges, chapitre 9, trois arbres sont
présentés dans une parabole : l'olivier, le figuier et le cep de vigne. Nous
allons essayer de reconnaître à l'aide de cette parabole, que chacun de ces
arbres possède une caractéristique unique, typique et non transmissible qui lui
donne une valeur symbolique.
« Les arbres partirent pour
aller oindre un roi à leur tête. Ils dirent à l'olivier: règne sur nous. Mais
l'olivier leur répondit : renoncerai-je à mon huile, par laquelle, grâce à moi,
on honore Dieu et les hommes ... Et les arbres dirent au figuier : Viens toi
règne sur nous. Mais le figuier leur répondit : renoncerai-je à ma douceur et
mon excellent fruit ... ? » (Juges 9:8-11).
La douceur et l’excellence du fruit caractérisent ici le
figuier. La douceur et l’excellence du fruit sont des caractéristiques
particulières du figuier, autant que (la graisse) l'huile l'est pour l'olivier.
L'apôtre Paul parle de « la sève (le
gras) de l’olivier » en Romains
11:17.
On s'attend à ce qu'un figuier produise des fruits doux et
bons. C'est ce que Dieu attendait du figuier de sa vigne, en tant que propriétaire
imagé de la vigne. Il avait fait tout ce que le développement du figuier
nécessitait pour produire son fruit. Et lorsque le figuier, en dépit de tous
les soins attentionnés reçus, ne produisit pas les figues escomptées, il fut
logique de le retrancher et de le remplacer par un autre arbre qui produirait
lui son fruit. Ce fut la situation du peuple d'Israël, au temps où Jésus vint
vers le figuier qui se trouvait sur le chemin de Jérusalem.
Une caractéristique essentielle du figuier est qu'il produit
des fruits deux fois dans l'année. On différencie ces deux récoltes en les
nommant « les figues de printemps, hâtives » et celles plus tardives
appelées « figues d'été ». Ainsi les figues hâtives étaient récoltées
vers le début de l'année aux alentours de mars/avril.
Lorsque notre Seigneur
passa près du figuier au moment de la Pâque, c’était le moment des figues
hâtives. Vu bibliquement, c’était le temps de la moisson judaïque. Et c’était
en tous les cas un temps de récolte. Jean-Baptiste avait déjà prophétisé en
parlant de la « cognée qui était mise à la racine des arbres » parce
qu'ils n'avaient pas produit les fruits escomptés, et il pensait sûrement à ce
moment-là au figuier Israël. (Matthieu 3:10).
Lorsque le Seigneur Jésus trouva seulement des feuilles, et
pas de figues, Il maudit le figuier par les paroles suivantes : « Que jamais personne ne mange de ton
fruit (durant l’âge : Aïon). » (Marc 11:14) selon une traduction de la
concordance.
Personne ne mangerait plus de l'arbre du figuier, durant
l'âge. Il n'est pas difficile de se rendre compte de quel âge il s'agit ici. Le
commencement de l'âge de l’Evangile se trouvait immédiatement là, puisque le
Seigneur était sur le chemin vers Jérusalem pour y souffrir et donner sa vie
comme offrande pour les péchés.
Et durant toute cette période, personne ne pourrait
s'attendre à voir croître du fruit sur le figuier Israël. Cela ne veut-il pas
dire, qu'à la fin de l'âge de l'Evangile, lorsque la malédiction sera terminée,
un temps viendra durant lequel le figuier produira son fruit ?
Lorsque nous considérons sommairement les paroles des
prophètes qui parlent du grand avenir d'Israël, ils parlent tous d'un temps
durant lequel Israël sera béni, d’un temps au cours duquel il produira les
fruits que le Seigneur avait cherché chez eux sans succès. Les Saintes
Ecritures nous disent que Dieu établira une nouvelle alliance avec son peuple. « Voici les jours viennent, dit
l’Eternel, où je ferai avec la maison d'Israël et la maison de Juda une
alliance nouvelle. » (Jérémie 31:31). Ces paroles n'annoncent-elles
pas l'harmonie, l'harmonie entre Dieu et son peuple et naturellement aussi avec
le Messie qui y est inclus ! Cela sera un temps où Israël produira des fruits
doux et bons.
Lorsque nous comparons entre elles les deux récoltes du
figuier, nous nous rendons compte que la vraie récolte tombe en fait en été.
Les figues précoces du printemps tombent quasiment toutes lorsque le figuier
développe les nouveaux bourgeons correspondant aux figues de l'été. La récolte
de l'été (ou le ramassage des figues tardives) commence en août et se termine
en décembre.
Quelles leçons pouvons-nous
en tirer ? D'abord, le figuier naturel nous dit que sa récolte naturelle se
déroule au temps de l'été. Et lorsque nous voulons donner à ce fait une signification
biblique, nous pouvons dire que le Père Céleste savait déjà à l'avance
qu’Israël serait sous la loi au temps de la moisson judaïque et incapable de
produire des fruits doux et bons. De plus Il voulait que la loi soit dans leur
esprit et inscrite dans leur coeur.
La traduction de la
concordance exprime la pensée en ces termes: Ce n'était pas réellement la
véritable récolte. C'était le temps des figues lorsque le Seigneur passa près
du figuier. Il aurait peut-être pu trouver des figues précoces, mais ce n'était
pas le véritable moment des figues, ce n'était pas l'été, ce n'était pas le
temps de la récolte du plein été ou des figues tardives. Ce n'était pas le
temps des figues que le Père céleste avait à l'esprit dans le plan de
rédemption prévu par sa sagesse.
Pouvons-nous retrouver une relation scripturale avec ce
temps de l'été, en ce qui concerne Israël ? Oui, nous trouvons une référence en
Matthieu 24, des paroles dites par notre Seigneur. Ce sont les paroles souvent
citées : « Mais apprenez du figuier
la parabole qu’il vous offre : Quand déjà son rameau est tendre et qu’il pousse
des feuilles, vous connaissez que l'été est proche. » (Matthieu
24:32).
La relation antitypique entre la malédiction du figuier et
la proximité de l'été semble avoir une signification plus profonde qu’il n’y
paraît au premier coup d’oeil. Nous devons comprendre de ces propos que le
Seigneur parlait aux juifs pour lesquels l'année était naturellement partagée
entre l'hiver et l'été.
D'après le lexique de Calwer, le figuier produit en mars ses
feuilles, un temps durant lequel l'été n'est pas encore proche pour nous.
D'après la manière juive de diviser le temps, le ramollissement des branches et
la pousse des feuilles se fait en hiver. A la fin de l'hiver, l'été est proche.
Que pouvons-nous faire correspondre à l'hiver ? Que
pouvons-nous comprendre au travers de cette image par le mot « été »
? N'est-ce pas le temps de la chaleur, de la lumière intense et des fruits
abondants ? Avec le soleil et sa lumière, la nature retrouve à nouveau la vie.
N'est-il pas fait référence dans les paroles de notre Seigneur, d'une manière
cachée, au rétablissement de toutes choses ?
Lorsque le figuier Israël produirait des feuilles, ce serait
un signe, montrant la fin de l'hiver et la proximité de l'été. L'âge (Aïon)
durant lequel le figuier devait rester sans fruit est bientôt terminé. Le
figuier maudit (Israël) est finalement revenu au temps déterminé. En 1948,
l'état d'Israël fut proclamé et en 1980 Jérusalem fut déclarée capitale
éternelle du pays. Qui pourrait encore contester que le figuier a déjà produit
des feuilles.
Pourtant le temps réel des fruits, l'été, le temps des
bénédictions, durant lequel Israël produira les fruits escomptés, n'est pas
encore là. Ce temps ne peut commencer avant que le travail de sélection et de
résurrection (élévation) de l'Eglise ne soit complètement terminé. L'apôtre
Paul montre dans l'épître aux Romains, que l'Eglise en temps que semence
spirituelle d'Abraham, doit d'abord se développer et ensuite se compléter avant
que la semence charnelle d'Abraham ne puisse être bénie.
Paul dit : « Le
libérateur viendra de Sion, et il détournera de Jacob les impiétés. Et ce sera
mon alliance avec eux, lorsque j'ôterai leurs péchés. » (Romains
11:26, 27). Israël sera béni sous la Nouvelle Alliance et produira les fruits
doux que l'on attendra du figuier.
Mais nous sommes encore en hiver, même si l'été est proche.
C'est encore le moment durant lequel le Seigneur est avec nous, ses
membres-pieds, desquels Il cherche à amasser les fruits attendus. Mais le
figuier Israël nous montre aussi que le temps est court pour que nous puissions
accomplir notre consécration et affermir notre élection.
Ainsi, Israël, le figuier symbolique, est devenu pour nous
un signe indéniable qui nous permet de constater que nous vivons durant le
temps de la seconde présence de notre Seigneur et que nous vivons à la fin de
l'âge, donc à proximité de l'achèvement de la sélection de l'Eglise,
« très près de la porte ». L'été en tant que temps de bénédictions
durant lequel « le soleil luira de sa justice en guérissant de ses
rayons » est très proche. C'est le temps durant lequel le figuier produira
ses fruits.
Ainsi, il devient manifeste que le développement naturel
d'un figuier qui dure un an depuis les premiers bourgeons jusqu'aux fruits mûrs
passe par une évolution impressionnante. D'abord des bourgeons, ensuite des
feuilles et des fruits qui tombent, pour faire place aux fruits
particulièrement doux et mûrs.
Le développement d'Israël s'est fait de la même manière.
L'Eternel a parlé par la bouche des Pères d'Israël : « J’ai trouvé Israël comme des raisins dans le désert, j’ai vu vos
pères comme les premiers fruits d'un figuier. » (Osée 9:10). Mais
lorsque le moment de la récolte de tout le peuple arriva, il n'y avait pas de
fruits sur le figuier. Les quelques fruits produits tombèrent, et au lieu de
trouver les fruits abondants et mûrs, le maître de la récolte ne trouva que des
feuilles. Et il se passa ce que virent les disciples, à savoir que le figuier
fut maudit par le Seigneur.
C'est avec admiration que nous constatons que le Père
céleste a préparé tout ceci et l'a mené vers un bon accomplissement. La chute
d'Israël fut la cause de la bénédiction des nations, afin que la promesse faite
à Abraham puisse être accomplie pour les deux semences, la spirituelle et la
charnelle.
Le figuier produit des pousses et des feuilles.
Réjouissons-nous de l'approche de l'été, de ce temps de bénédictions pour
Israël et pour toute l’humanité. Que l'amour et nos remerciements aillent à
notre admirable Dieu !
Fr. L.
R.
(Emmendingen
1996)
« Il a mis dans ma
bouche un cantique nouveau, la louange de notre Dieu. » - Psaume 40 :3
(Darby)
Le fait d’être rempli de l’Esprit du Seigneur
pousse à des cantiques et à des expressions de joie, non seulement des lèvres,
mais du cœur, qui rafraîchissent, réconfortent et élèvent à la fois celui qui
chante et celui qui entend. Ce nouveau cantique dans le cœur du chrétien fait
de lui un être séparé et distinct de tous les autres. C’est parce qu’il est
dans le cœur qu’il doit aussi être dans la bouche et influencer toutes les
affaires de la vie, car nous ne pouvons pas ne pas parler des choses qui ont si
merveilleusement ennobli et rafraîchi nos âmes.