L’ENDURANCE PATIENTE
(LA PERSEVERANCE),
L’EPREUVE FINALE.
« Mais il faut que la patience
accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis,
sans faillir en rien. » – Jacques 1 : 4.
Les Ecritures présentent toujours la patience comme
un élément important du caractère. Dans chaque phase de l’expérience humaine,
nous en voyons la nécessité. Pour être droits dans les conditions présentes, il
nous faut être patients, non impétueux, car il serait injurieux d’être
impatients et sévères vis-à-vis des inévitables imperfections et faiblesses de
nos semblables. C’est pourquoi, l’esprit de sobre bon sens demande à ce que
nous soyons patients dans nos relations avec l’humanité déchue. Dieu, Lui-même,
possède cette qualité de la patience et l’exerce depuis longtemps. Dans ses
affaires avec le monde, dans l’âge futur, l’Eglise aura besoin de beaucoup de
patien« Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son
œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. »
– Jacques 1 : 4.
Les Ecritures présentent toujours la patience comme
un élément important du caractère. Dans chaque phase de l’expérience humaine,
nous en voyons la nécessité. Pour être droits dans les conditions présentes, il
nous faut être patients, non impétueux, car il serait injurieux d’être
impatients et sévères vis-à-vis des inévitables imperfections et faiblesses de
nos semblables. C’est pourquoi, l’esprit de sobre bon sens demande à ce que
nous soyons patients dans nos relations avec l’humanité déchue. Dieu, Lui-même,
possède cette qualité de la patience et l’exerce depuis longtemps. Dans ses
affaires avec le monde, dans l’âge futur, l’Eglise aura besoin de beaucoup de
patience et dans l’environnement actuel, nous en avons besoin constamment pour
développer les caractères nécessaires pour avoir une place sur le trône avec
notre Seigneur.
La patience est associée de près à l’amour et la
miséricorde. Si Dieu n’avait pas d’amour, de miséricorde, Il ne serait pas
patient. Dans la condition humaine imparfaite et déchue actuelle, la patience
fait tristement défaut, bien qu’elle soit parfois manifestée, extériorisée,
dictée par une ligne de conduite. Cette qualité, qui est semblable à Dieu comme
toutes les autres qualités de caractère inhérentes à Dieu et à tous les êtres
parfaits créés à son image, a été très largement effacée chez les humains par
la chute du premier couple.
Dans le Nouveau Testament, deux mots grecs sont
traduits par « patience ». Un de ces mots signifie patience,
tolérance, longanimité ; l’autre apporte la pensée d’une endurance joyeuse
et pleine d’espoir. Ce dernier mot est utilisé dans notre texte et a une
signification plus profonde que celle qui s’attache d’habitude à notre mot
patience. Cette constance – qui consiste à endurer le mal d’une manière joyeuse
et volontaire – représente un élément de caractère et non pas simplement une
entrave temporaire d’un sentiment ou d’une action. Cela implique un
développement du cœur et du caractère qui se manifeste dans l’endurance face au
mal et à l’affliction, avec contentement, sans rébellion de la volonté, en
complet accord avec les exigences de la sagesse et de l’amour de Dieu, qui,
bien qu’Il permette le mal présent, a promis de le renverser au temps convenable.
Il sera
très profitable pour nous de développer avec soin cet élément de caractère
chrétien duquel notre Seigneur parle avec un tel éloge et sans lequel, sa
Parole nous l’assure, notre caractère ne peut être rendu parfait. Le chrétien a
besoin de l’endurance patiente pour revêtir l’armure complète de Dieu, et
l’ayant mise, la garder bouclée d’une manière sûre. Nous en avons besoin non
seulement dans les relations avec les autres, mais aussi pour nous-mêmes, pour
nos propres imperfections. Nous devrions toujours prendre en considération les
différentes circonstances et conditions qui nous entourent et entourent les
autres. Lorsque nous regardons tout autour, nous voyons que le monde est dans
une condition malade, une condition de péché. Cette connaissance devrait nous
donner une grande sympathie pour l’humanité, sympathie sans laquelle nous
n’aurions que peu de patience. Tous nos frères en Christ, comme nous, sont par
nature des membres de cette race humaine déchue. C’est pourquoi, il nous faut
une grande mesure d’endurance patiente à l’égard des membres du peuple du
Seigneur si nous voulons qu’ils exercent cette grâce envers nous.
La
patience de Dieu.
De même que la qualité de la justice continuera
toujours d’exister, il en sera ainsi de la patience, mais non dans le sens de
l’endurance patiente à l’égard du mal. Dieu développe patiemment ses glorieux
desseins dans un parfait équilibre d’esprit. Au temps présent, cela requiert
l’exercice de l’endurance patiente face au mal, aux conditions pécheresses ;
et dans les âges de gloire à venir nous croyons que Dieu accomplira ses
desseins dans une patience parfaite, probablement dans des mondes encore
inhabités.
Mais, dans l’exercice de la patience, sous les
conditions présentes mauvaises, la sagesse doit se faire entendre. Dieu a
déclaré que, dans sa sagesse, le temps arrivera où Il arrêtera d’exercer sa
patience vis-à-vis du monde. Cela veut dire qu’Il ne pourra plus supporter plus
longtemps le monde dans sa condition présente pécheresse et imparfaite. Ce
temps est presque arrivé. Le grand cataclysme de troubles, maintenant mérité,
balayera l’ordre présent, en entier, pour préparer l’établissement du Royaume
de Dieu sous tous les cieux. Ensuite, Dieu donnera aux hommes les occasions les
plus complètes de venir en harmonie avec Lui et la justice, avant de traiter
avec eux.
Le temps arrive où il n’y aura plus de péché. Dieu
aura prochainement un univers propre. Mais Il donnera d’abord aux humains
l’occasion de se relever du péché. S’ils ne profitent pas de l’occasion, alors
la patience de Dieu cessera d’opérer envers eux. Cela ne signifie pas que la
patience de Dieu aura cessé, mais que son activité aura cessé dans cette
direction.
La patience de Dieu a prévu le règne millénaire du
Messie pour la bénédiction de l’homme et sa sagesse a décidé que ces mille ans
seront suffisants pour l’élimination du mal. Quiconque n’apprendra pas à vivre
dans la justice sous ces conditions favorables, n’apprendra donc jamais et ce
ne sera plus le rôle de la sagesse divine d’exercer la patience envers de
telles personnes. De la même façon, dans nos affaires avec nous-mêmes et les
autres, il y a une limite à l’exercice convenable de la patience. Nous ne
serons pas patients, envers nous-mêmes, au-delà d’une certaine limite. Il y a des
circonstances dans lesquelles nous sentirons que nous aurions dû connaître et
faire mieux que ce que nous avons fait.
Jugeons-nous
nous-mêmes.
Si un enfant de Dieu réalise qu’il a
été abandonné à lui-même, il devrait dire : « Je ne serai plus
patient avec moi-même plus longtemps. Je vais me prendre en main et vaincre
cette faiblesse que j’ai autorisée dans une mesure à s’affirmer face à la
faiblesse de mon caractère, et qui a probablement mis les autres mal à l’aise
et les a fait souffrir. Je ne peux faire cela avec ma propre force, sans aucune
aide, mais par la grâce du Seigneur, je suis déterminé à vaincre sur ce
point ».
Les parents ont besoin de beaucoup de patience, de
longanimité dans leur relation avec leurs enfants. La limite de la patience
peut être différente selon les enfants. C’est pourquoi, le parent sage juge
comment chaque enfant fait une chose juste et comment il a reçu et profité de
l’instruction. S’il découvre qu’un de ses enfants agit mal de sa propre
volonté, il ne continue pas à être patient mais lui administre une punition.
Cela ne signifie pas que le parent ait cessé d’être patient. Il peut avoir de
la patience, le jour suivant, avec le même enfant et par conséquent une
punition peut se renouveler. Nous sommes plutôt enclins à être trop patients,
trop sympathiques que le contraire. Nous rappelant nos propres faiblesses, nous
devons exercer la patience envers ceux qui cherchent à vaincre leurs
imperfections, de même que nous essayons de vaincre les nôtres. Nous avons tous
besoin que cette patience, cette longanimité, soient exercées envers nous.
Les leçons de notre Seigneur sur la persévérance
(endurance patiente).
En revenant sur le mot patience, tel qu’il est utilisé
dans notre texte, jetons un coup d’œil sur la parabole du semeur, de notre
Seigneur, mentionnée en Luc 8 ; dans le verset 15 nous lisons : « Ce
qui est tombé dans la bonne terre, ce sont ceux qui, ayant entendu la parole
avec un cœur honnête et bon, la retiennent, et portent du fruit avec
persévérance » [l’endurance patiente, la constance]. La pensée est ici
que pour être de la classe de ceux qui portent du fruit, classe que le Seigneur
approuve et acceptera dans son royaume, nous devons faire plus que de recevoir
la parole de son témoignage, même si nous la recevons avec joie. Cela signifie
plus ; car la classe qui l’a reçue, sur le roc, a aussi fait ainsi.
Pendant un court laps de temps, ceux qui composent cette classe ont semblé
donner l’évidence de porter du fruit et de la vigueur, mais lorsque le soleil
brûlant de la persécution apparut, ils disparurent car le sol manquait de
profondeur.
Dans cette parabole, le Seigneur montre que
l’endurance patiente (persévérance, constance) est le test final pour le
caractère. Elle fait suite à la réception et l’éparpillement de la semence,
elle fait suite à l’amour, l’espoir, la joie qui ont fait pousser la semence et
commencé à porter du fruit. L’endurance patiente est donc nécessaire pour que
le fruit se développe et puisse mûrir complètement, pour que le grain soit prêt
à être engrangé. Ah combien, cette grâce reflète la lumière de la Parole de
Dieu ! Mais rappelons-nous que la persévérance doit être joyeuse. Nous ne
pouvons supposer que Celui qui juge les pensées et les intentions du cœur
serait content de ses enfants, quand bien même ils auraient tant supporté pour
Lui, s’ils ont enduré tout cela dans un état d’esprit impatient et insatisfait.
Ceux qui endurent de cette façon ne seront
certainement pas des copies du cher Fils de Dieu, dont le sentiment est exprimé
en ces mots : « Je prends plaisir à faire ta volonté, ô mon
Dieu ! ». Toute la sacrificature royale est constituée de
personnes qui se sacrifient, comme le fit notre Souverain Sacrificateur ;
et Dieu qui accepte nos sacrifices par le mérite de notre Rédempteur, nous
informe qu’Il aime celui qui offre avec joie --- celui qui accomplit son
sacrifice volontairement et joyeusement. Cela ne signifie pas que nos corps ne
se lasseront jamais, mais que notre esprit se réjouira dans le privilège de
supporter la lassitude de la chair dans un service si noble et si merveilleux.
Mais, si notre Père estime qu’il serait mieux de nous laisser à l’écart de
l’activité pour une période, alors que nos cœurs désirent Le servir, ce sera
aussi une occasion de supporter joyeusement sa volonté à notre égard. Cela peut
aussi être un test d’une complète soumission de nos volontés à la sienne et
être un important marchepied vers les privilèges et gloires du Royaume.
L’autre exemple où notre Seigneur a utilisé ce mot
persévérance ou endurance patiente, est mentionné en Luc 21 : 19. Il
venait de dire à ses disciples qu’ils devaient s’attendre, comme résultat du
fait qu’ils étaient ses disciples, à des tribulations dans le temps présent,
pendant que le péché abonde et que Satan est le prince de ce monde. Ils doivent
s’attendre à des oppositions venant de toutes parts, mais Il les assure qu’ils
seront néanmoins totalement sous les soins et la protection divins même s’il
est permis aux persécutions de les atteindre et de les affecter. Puis, viennent
les paroles : « Possédez vos âmes par votre patience (endurance
patiente, constance joyeuse). » Luc 21 : 19 (version Darby).
Notre foi et notre confiance dans le Seigneur et en
ses gracieuses promesses seront si fortes et si déterminées qu’elles feront
plus que contrebalancer l’opposition du monde, des faux frères et des
serviteurs aveuglés de Satan. Notre foi dans l’amour et dans les soins de notre
Père sera tellement sans réserve que, dans toutes ces persécutions, nous
reconnaîtrons, et nous nous en réjouirons, les agissements de la Providence
dans le cisèlement, le façonnement et le polissage de nous-mêmes comme pierres
vivantes pour le temple glorieux qu’Il construit et qui sera établi d’ici peu,
comme nous le croyons.
Considérant nos épreuves de ce point de vue, nous
pouvons en effet nous réjouir et posséder nos âmes, nos vies, comme nouvelles
créatures, même au sein des tribulations avec une endurance joyeuse. Oui, nous
pouvons réaliser que l’âme, l’être véritable à qui Dieu a donné les « excessivement
grandes et précieuses promesses » du futur, ne peut être blessée par
les persécutions de la chair ou par ce que l’homme peut faire contre nous,
aussi longtemps que nous sommes fidèles au Seigneur, acceptant toutes les
expériences qu’Il permet de venir sur nous comme soins de sa Providence pour
notre bien final et sa gloire.
La nécessité de la persévérance.
Examinons
soigneusement la raison pour laquelle il est nécessaire de développer cette
grâce de la persévérance. Il apparaît que le développement de cette qualité est
l’une des conditions que Dieu a attachée à l’appel pour être cohéritiers avec
notre Seigneur dans le Royaume, une même condition était demandée au Seigneur.
La sagesse de ceci est manifestée lorsque nous considérons le travail auquel
nous avons été appelés – le travail de bénédiction de toutes les familles de la
terre, dans le Royaume de Dieu, en tant que cohéritiers du seul Fils engendré
de Dieu, notre grand Rédempteur. Ce sera un travail immense ; et il est
éminemment juste que Jéhovah exige de ceux qu’Il estimera dignes de cette
position d’exaltation, qu’ils n’apprécient pas seulement sa divinité et son
glorieux caractère et préfèrent son service au péché et à l’iniquité, mais
qu’ils démontrent leur totale loyauté aux principes de justice et à sa volonté
jusqu’au point d’exprimer un dévouement joyeux à souffrir à cause de ces
principes. Une endurance passagère manifestée au cours d’une, de deux ou de
trois épreuves ne prouvera pas que l’individu a un caractère établi, ferme pour
la justice, mais une endurance patiente, joyeuse, jusqu’à la mort même, sera
nécessaire pour démontrer un tel caractère.
Nous pourrions
illustrer cela par le diamant. Supposons que nous soyons capables de faire à
partir de quelque plastique, des diamants qui auraient l’éclat du vrai diamant
et supposons qu’ils deviennent durs mais pas autant que le vrai diamant. Ces
imitations auraient-elles la même valeur que les vrais diamants ?
Nullement. Si elles étaient soumises à de fortes pressions, elles seraient
écrasées. Il en est ainsi du chrétien. Si nous supposons qu’il possède toutes
les grâces de caractère qui peuvent appartenir aux fils de Dieu, hormis celle
de la fermeté, de la persévérance, il ne sera pas digne d’être parmi les joyaux
du Seigneur. Dorénavant, nous voyons la nécessité de la demande du Seigneur
pour que l’endurance patiente et joyeuse caractérise chacun de ceux qui veulent
être acceptés à une place dans ce diadème royal.
L’importance de cette
qualité, dans le caractère chrétien, est de nouveau mise en valeur par l’Apôtre
Paul. Dans son Epître à Tite 2 : 2, quand il énumère les qualités de
caractère des chrétiens avancés, il déclare qu’ils doivent être : « sobres,
honnêtes, modérés, sains dans la foi, dans la charité, dans la patience ».
Le test final de la patience doit être passé avant de pouvoir être accepté
parmi les élus.
Le même Apôtre écrivant à Timothée,
lui rappelle : « Pour toi, tu as suivi de près mon enseignement,
ma conduite, mes résolutions, ma foi, ma douceur, ma charité, ma
constance. » Nous avons de plus en plus besoin de cette grâce quand
nous courons notre course et sommes près du but. Nos pieds se fatiguent et les
épreuves, les difficultés abondent ; c’est pourquoi nous avons besoin de « ceindre
les reins de notre entendement » et de regarder à notre grand Exemple
pour l’inspiration et la force nécessaires, afin de tenir bon pour la fin de
parcours.
Les épreuves absolument nécessaires.
Notre habilité et notre force à endurer patiemment
devraient augmenter, alors que nous progressons sur le chemin étroit. Nous
devrions nous « fortifier dans le Seigneur et dans la puissance de sa
force. » Mais il est absolument impossible de développer ce trait de
caractère essentiel sans épreuves – sans les expériences prévues pour appeler à
l’exercice de l’endurance joyeuse. Ne trouvons donc pas étrange si nous sommes
appelés à traverser des épreuves prolongées qui nous obligent à nous fortifier
pour les supporter. Répétons que la valeur n’est pas simplement dans le fait de
supporter car le monde a aussi beaucoup à supporter, mais c’est surtout la
manière dont nous les supportons qui compte. Nous devrions être doux et soumis
de cœur, dans l’harmonie la plus complète avec les procédés de développement du
Seigneur. Cela peut nous paraître dur, sur le moment, mais sa grâce sera
suffisante si nous la sollicitons. Ayant tout fait, tenons fermes.
Nous pouvons voir une nouvelle raison à cet
arrangement de Dieu ; nous devons avoir nos épreuves comme le Seigneur a
eu les siennes – dans un environnement hostile – pour que nous puissions non
seulement avoir toutes les qualités nécessaires à un caractère chrétien mais
pour que nous puissions les avoir bien enracinées, affermies, fixées, établies.
L’Apôtre Jacques, de la même façon, attire notre
attention sur l’importance de cette qualité. Il dit : « L’épreuve
de votre foi produit la patience », c’est-à-dire que si notre foi
résiste à l’épreuve cela développera en nous cette endurance patiente. D’un
autre côté, si nous ne parvenons pas à ce développement, c’est que notre foi
n’a pas résisté dans ce test d’une manière satisfaisante et que nous ne sommes
pas prêts, dignes du Royaume. Donc, nous voyons clairement quelle grande erreur
a été faite parmi les chrétiens, en général, en supposant que la religion est
quelque chose que l’on reçoit soudainement en réponse à une prière, en allant
« au banc des affligés », en se levant pour des prières, en réponse à
un appel divin ou humain – comme si quelqu’un recevait un dollar et le mettait
en poche. Au contraire, le pas de la repentance du péché et la justification
sont seulement le début et non la fin de la route du chrétien. Le pas suivant
est la consécration à Dieu de nous-mêmes et de tout ce qui nous appartient.
Mais, nous sommes encore loin de la fin. Non seulement, nous devons aller plus
en avant vers la possession de la foi, du courage, du contrôle de soi-même, de
la douceur et de l’amour, mais ayant obtenu tout ceci, nous devons supporter
patiemment. Nous devons « courir avec patience (persévérance) la
course qui est devant nous. » Ou, pour utiliser une autre image, c’est
simplement commencer à l’école de Christ, seulement avoir nos noms inscrits
comme élèves, pour être enseignés du Seigneur.
L’heure de la tentation.
Il fut promis à l’Eglise de la période de
Philadelphie qu’à cause de sa fidélité, parce qu’elle avait « gardé la
Parole de ma patience », elle serait préservée de « l’heure de
la tentation » qui devait venir sur le monde un peu plus tard.
L’Eglise de Laodicée – l’église de notre époque – n’est pas épargnée d’entrer
dans « l’heure de la tentation » ; mais nous pouvons être
sûrs que nous en serons « gardés » lorsque nous y serons, si
nous sommes fidèles et véritables. Le message spécial de notre cher Sauveur à
la période de Laodicée a été : « Voici, je me tiens à la porte, et
je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui,
je souperai avec lui, et lui avec moi. Celui qui vaincra, je le ferai asseoir
avec moi sur le trône. » Apocalypse 3 : 20, 21.
Bien que nous ne soyons pas épargnés de cette heure
de la tentation, le fait de vivre au temps de la « parousie » de
notre Seigneur nous apporte en compensation une bénédiction spéciale. Nous
pouvons bénéficier de son instruction, de la dispensation de sa nourriture
spirituelle, «la nourriture au temps convenable » d’une manière et
dans une mesure dont ses saints n’ont jamais profité auparavant. Et, comme nous
pouvons nous y attendre, cette faveur suprême est contrebalancée par la
sévérité et la subtilité des épreuves de cette « heure de la
tentation ». Si jamais l’endurance patiente fut nécessaire pour les
fidèles du Seigneur, c’est bien maintenant. Si jamais ils eurent besoin de la
recommandation : « Possédez vos âmes par votre patience »,
ils en ont besoin maintenant. Ceux qui sont capables de supporter patiemment,
résisteront dans ces jours mauvais. Tous les autres chuteront. Comme l’Apôtre
nous a prévenus les ardents jugements de ce jour prouveront ce qu’est l’œuvre
de chacun.
Cette qualité de l’endurance patiente fait partout
défaut parmi la chrétienté, même parmi la majorité de ceux qui déclarent être
disciples de Christ. Elle devient de plus en plus rare. Peu d’entre eux veulent
endurer n’importe quoi pour la justice, pour Christ ou pour quelqu’un d’autre
et si l’endurance en faveur de quelque chose de déplaisant est vraiment
nécessaire, l’épreuve est supportée avec beaucoup d’impatience, de complaintes
et d’irritation. En outre, un esprit de défiance et de rébellion contre tout ce
qui ressemble à la résignation, à l’abnégation de soi, un esprit d’intense
amertume croît quotidiennement dans les cœurs de l’humanité.
Cette tendance générale du monde civilisé
d’aujourd’hui à manquer d’endurance, à être impatient et à se rebeller contre
la contrainte a nécessairement une influence sur ceux qui cherchent à marcher
sur le chemin étroit. Ce n’est que par la grâce divine que l’on peut résister
avec succès à cette tendance et faire des progrès dans la croissance à la
ressemblance de Christ. Cette grâce spéciale, dont les enfants du Seigneur ont
besoin aujourd’hui, sera retirée à ceux qui ne marchent pas près du Seigneur,
suivant les traces de Jésus. C’est parce que ceux qui se disent disciples de
Christ vivent si loin de Lui, que nous voyons, aujourd’hui, se développer les
tendances dont nous avions remarqué la présence parmi ceux qui prêchent son
nom.
Cet esprit si répandu est à la base de la violence du
peuple qui est contenue grâce à la force militaire ; nous en entendons
souvent parler dans les infractions contre la loi et l’ordre. Nous pouvons nous
attendre à ce que cet esprit continue à croître. Il y a un sentiment parmi les
masses qui leur font ressentir qu’elles ont été, par le passé, trop patientes,
ayant manqué d’agressivité, que si elles avaient pris les choses en main, il y
a longtemps que les conditions présentes auraient pu être évitées. Mais, ceux
qui ont gardé la Parole du Seigneur de l’endurance patiente, qui ont cherché
auprès de Lui la sagesse venant d’en-haut, laquelle « est pure, ensuite
pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons
fruits », ont appris qu’il y a un temps convenable dans lequel ses
desseins seront accomplis et ils veulent attendre ce temps patiemment, sachant
que cela est mieux ; ils ont appris que :
« Les plans de Dieu, comme des lis blancs,
s’ouvrent ;
Nous ne devons pas arracher séparément les feuilles
bien fermées,
Le temps révèlera leur cœur d’or caché ».
Une des tromperies spéciales de Satan.
L’Apôtre nous conseille en ce qui concerne « l’heure
de la tentation » qui est maintenant sur nous. Les assauts et les
épreuves relatifs à ce temps seront nombreux, et certains seront si subtils et
trompeurs que ceux qui ne sont pas fermement enracinés et affermis dans la
Vérité seront emportés par les faux arguments de ceux que Satan a la permission
d’employer, maintenant, comme agents pour éprouver ceux qui habitent sur la
face de la terre entière.
Parmi ces théories subtiles de l’adversaire, aucune
d’elles ne semble plus trompeuse que la Science Chrétienne, appelée ainsi
faussement, car elle n’est ni scientifique ni chrétienne. Soutenue par la
puissance du méchant, elle est capable de promettre à ceux qu’elle a dupés que
s’ils affirment une erreur et que s’ils s’y tiennent, ils seront délivrés et guéris
de certaines maladies et afflictions corporelles. Ceux qui n’ont pas appris à
supporter patiemment tout ce que le Seigneur leur permet d’expérimenter dans le
domaine de la souffrance et de la maladie – tout ce qui ne peut pas être
soulagé par des méthodes raisonnables et rationnelles - seront prêts à accepter
presque n’importe quel soulagement que l’adversaire peut porter à leur
attention. Et, comme ils apprennent à se tromper eux-mêmes en ce qui concerne
les peines et maladies et graduellement à détourner les mots de leur vrai sens
et à ignorer et renier les faits, ils deviennent avec le temps si confus dans
leurs esprits que la Vérité apparaît comme étant l’erreur et l’erreur semble
être une vérité étincelante.
Certains sont libérés par la Vérité.
Ces personnes induites en erreur
sont conduites dans l’erreur en partie à cause de leur curiosité. Il leur
semble si étrange d’entendre quelqu’un dire : « Il n’y a pas de
mort ; tout est vie ! Il n’y a pas de souffrance ; tout est
santé ! Il n’y a pas de mal ; tout est bien ! ». Ils se
disent en eux-mêmes : « Ces affirmations sont sûrement très
inconsistantes, cependant je suis curieux de savoir comment ces personnes me
feront entendre raison. Quelle est leur philosophie ? ». C’est
exactement ce que l’adversaire désire. Il désire ainsi attirer leur attention,
pour pouvoir les guider pas à pas d’une erreur à l’autre, jusqu’à ce que tout
le cerveau et la conscience soient corrompus. Ils ont accepté les ténèbres pour
la lumière, les mensonges pour la vérité. Pour cela, ils sont récompensés par
un soulagement physique – maigre récompense !
C’est la récompense de l’égoïsme et du fait de ne pas
vouloir souffrir, ce à quoi ils veulent échapper par n’importe quel moyen. Ils
préfèrent leur propre voie, la voie la plus attrayante pour la chair déchue.
Ils font ce choix plutôt que celui de la Vérité qui ne fait pas appel à la
chair. Ils sont prêts à échanger le témoignage du Seigneur pour le bien-être et
le confort physique ou pour satisfaire une curiosité morbide. Ainsi ils ont
échappé aux afflictions et aux peines qui, si elles sont endurées patiemment et
joyeusement, auraient œuvré pour les bénir et renforcer leur caractère.
Quelques-uns de ceux qui ont ainsi été esclaves du grand adversaire, en vérité
très peu, sont libérés par la puissance de la Vérité, en ce temps. Mais, c’est
une tâche très difficile à accomplir complètement. Dans certains cas, les
expériences endurées par suite des efforts faits pour casser les liens qui les
tiennent si fermement, ont été très pénibles et accompagnées de coups provenant
du méchant et de ses armées, lequel les a tenus si longtemps en esclavage. Mais
le combat et la difficulté en valent la peine pour être libre de tout esclavage
semblable.
L’heure des épreuves n’arrive pas
toujours de la même façon sur nous tous, car toute la chrétienté n’est pas sur
le même plan – mentalement, moralement et physiquement. Les épreuves qui
arrivent sur la chrétienté en général sont décrites par l’Apôtre Paul en 2
Timothée 3 : 1-5. Il y énumère certaines caractéristiques de cette heure
de tentation. Il dit : « Sache que, dans les derniers jours, il y
aura des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l’argent,
blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles,
déloyaux, calomniateurs, intempérants (sans aucune contrainte, impétueux),
cruels, ennemis des gens de bien, traîtres (ceux en qui on ne peut avoir
confiance, ils vendraient leurs meilleurs amis pour des considérations égoïstes),
emportés, enflés d’orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l’apparence
de la piété mais reniant ce qui en fait la force. Eloigne-toi de ces
gens-là ».
Ceci est une image des conditions présentes dans le
monde appelé chrétien. Parce qu’ils n’ont pas reçu la vérité par amour pour
elle, Dieu leur a envoyé « une puissance d’égarement pour qu’ils
croient au mensonge » et qu’ils soient condamnés pour cela. Cette
heure de la tentation n’a pas encore atteint sa plus grande intensité, mais
nous pensons que ce stade sera atteint d’ici peu. Bénis seront ceux qui ont
fait du Seigneur leur demeure. Ils ne chancelleront pas, bien que beaucoup
d’entre eux passeront par les plus sévères épreuves et tentations. Par des
courriers, nous avons connaissance des luttes et des prières de beaucoup
d’enfants de Dieu – pour certains c’est à cause de leurs propres imperfections
et faiblesses, pour d’autres à cause des imperfections des autres, d’autres
encore sont éprouvés à cause des soucis ou fardeaux terrestres qu’ils ne savent
pas vaincre complètement ou confier au Seigneur.
Ayons la crainte juste.
Nous sympathisons avec nos bien-aimés et nous les
conseillons du mieux que nous pouvons, en nous rappelant les paroles du
Maître : « Heureux vous qui pleurez maintenant, car vous serez
dans la joie » - Luc 6 : 21. Notre cœur est spécialement soucieux
pour ceux dont les lettres prouvent qu’ils sont dans la tentation mais qui ne
le réalisent pas, ceux qui sont absorbés par l’ambition ou le travail, par
d’autres « soucis de cette vie et la séduction des richesses »,
ceux dont l’amour pour la Vérité semble se refroidir au lieu de se réchauffer
et qui semblent ressentir et voir moins que ce qu’ils voyaient il y a quelques
années. Ceux-là semblent dormir alors qu’ils devraient veiller et prier, et
cette heure d’épreuve, nous le craignons, les trouve non préparés, tandis que
ceux qui pleurent, prient et luttent ressemblent plus à notre cher Maître à
Gethsémané et, comme Lui, ils seront fortifiés pour l’épreuve finale.
Soyons, tous chers frères, très soucieux pour
nous-mêmes et pour les autres, considérons le prix qui nous est réservé comme
plus cher et plus précieux que toute autre chose. « Craignons donc,
tandis que la promesse d’entrer dans son repos subsiste encore, qu’aucun de
vous ne paraisse être venu trop tard ». Aimons donc ainsi tous les
chers enfants du Seigneur, que leur bien-être soit notre intérêt principal et
cela signifiera la bonne tenue de notre santé spirituelle. Cependant, nous ne
devons pas laisser notre amour pour les frères gêner notre totale confiance en
l’amour du Seigneur et en sa sagesse dans le choix de l’Epouse, même si des
criblages emportent loin de nous certains de ceux avec qui nous avions
communion et que nous chérissions.
Tenons patiemment ferme sur notre
voie - cette voie bénie ! Faisons avec nos capacités ce que nos mains
trouvent à faire. Bientôt, viendra la fin de la Moisson. Bientôt, si nous
sommes fidèles, nous serons rassemblés comme glorieuse assemblée, pour ne plus
en sortir. Nous viendrons avec joie, apportant nos gerbes. Mais rappelons-nous
que « nous avons besoin de persévérance, afin qu’après avoir accompli
la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis » - Hébreux
10 : 36.
Combien nos épreuves nous
sembleront alors légères !
Et notre pèlerinage bien court !
La vie sur la terre sera un rêve capricieux,
Chassé par le jour qui se lève !
Alors paix à mon cœur ! Apaise-toi ô ma
langue !
Soit calme, ma poitrine troublée ;
Chaque heure qui passe te prépare
Au repos
éternel !
WT 1915 p.5650
« Si
vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous
connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira. » - Jean 8 : 31, 32.