J’AI APPRIS
Pour notre réflexion d’aujourd’hui, je souhaiterais
partager une pensée, un enseignement que le grand apôtre Paul nous a laissé, en
s’adressant d’abord à l’assemblée de Philippes et à travers elle à tous ceux
qui sont entrés en alliance avec Dieu et notre Seigneur par la voie du
sacrifice.
Soulignons au passage que l’apôtre Paul chérissait
particulièrement l’assemblée de Philippes. S’adressant à elle dans son épître
aux Philippiens, chapitre 4, verset 1, il les
nomme : « Mes frères bien-aimés et ardemment désirés, ma joie et
ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, bien-aimés. »
Oui, les Philippiens étaient pour lui une joie,
c’est-à-dire un encouragement permanent, ainsi qu’une couronne, autrement
dit, un ornement dans son existence. D’ailleurs l’épître de l’apôtre Paul aux Philippiens est un écrit se caractérisant par une grande
sensibilité, je dirais, une grande affection.
Rappelons-nous en 2 Corinthiens, chapitre 11, verset
9, ses propos concernant l’aide qui lui a été apportée par les frères de
Macédoine quand il a séjourné à Corinthe. Deux fois il fut secouru par les
frères de Philippes pendant son séjour à Thessalonique, et enfin, étant
emprisonné à Rome, il reçut une aide substantielle des Philippiens
par l’intermédiaire de son compagnon Epaphrodite.
Certes, il n’était jamais demandeur pour être soutenu matériellement, mais il
appréciait hautement toute manifestation d’amour et de sympathie de ceux qui
voulaient prouver leur reconnaissance pour celui qui a tout sacrifié :
son prestige, son savoir, pour servir Dieu et le Seigneur et tous ceux qui
apprécient la Vérité envers et contre tout. Oui, l’apôtre Paul reste pour nous
tous un exemple, un enseignant qui mérite toute notre attention.
Mes bien-aimés, vers la fin de son épître aux Philippiens, l’apôtre Paul dit au chapitre 4, verset 12 –
je cite la version Thompson - : « Je sais vivre dans
l’humiliation, et je sais vivre dans l’abondance. En tout et partout, j’ai appris
à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans la
disette ».
Pour les besoins de notre méditation, je voudrais
souligner ici l’expression « j’ai appris ». Ce sera aussi le thème de
cet exposé : J’AI APPRIS.
Le mot ‘apprendre’, du moins en français, a au
moins deux sens. Par exemple, on peut apprendre les mathématiques, mais on peut
aussi apprendre une bonne nouvelle. Dans le premier cas « apprendre les
mathématiques » est le résultat d’un enseignement et du travail qu’on doit
consacrer à apprendre cette matière. « Apprendre une bonne ou une
mauvaise nouvelle » veut dire tout simplement que l’on vient d’être
informé d’une certaine situation.
L’apôtre déclare (selon la version Darby) dans le
verset 12 « Je sais être abaissé…», ce qui signifie : j’ai
appris à travers de nombreuses épreuves et circonstances à m’accommoder à
toutes ces situations.
La notion d’apprendre est très importante dans le
Plan de Dieu, concernant tous les êtres de la race humaine et même les
créatures célestes. Si Dieu a créé l’homme parfait, mais non expérimenté, c’est
justement dans le but de lui apprendre à travers ses souffrances, quel est le
résultat de sa désobéissance, quels drames engendre celle-ci, drames dont nous
voyons les conséquences chaque jour autour de nous.
Respectant le libre arbitre de chaque être vivant
dans le passé et dans le futur, Dieu permettra à chacun d’apprendre à diriger
sa vie en toute connaissance de cause. Si Dieu, notre Père céleste a choisi
cette voie pour enseigner toute l’humanité, Il a également permis que son
peuple ayant fait alliance avec Lui par le sacrifice, apprenne dans diverses
circonstances de la vie à d’une part, apprécier, à sublimer l’œuvre exceptionnelle
que Dieu réalise dans le cadre d’un plan établi par sa sagesse, et d’autre
part, à accorder sa vie avec les lois et les préceptes enseignés par notre Seigneur
et les Apôtres et dont la première règle est d’apprendre l’obéissance.
Nous nous souvenons tous de
ces versets où il est écrit que même notre Seigneur a dû apprendre l’obéissance,
ou prouver son obéissance dans des conditions douloureuses. Lisons ces versets
dans l’épître aux Hébreux chapitre 5, versets 8 et 9 (Darby) : « Quoiqu'il
fût Fils (notre Seigneur), a appris l'obéissance par les choses qu'il a
souffertes ; et ayant été consommé (ou rendu parfait ou consacré), il
est devenu, pour tous ceux qui lui obéissent, l'auteur du salut
éternel ».
Le frère Russell
dans le volume 5, page 132 (édition du MMIL) commente ainsi ces versets :
« C’est ainsi que l’apôtre inspiré explique que
notre Seigneur, déjà sans tache, parfait, qui était déjà un « Fils »,
qui obéissait déjà parfaitement au Père dans des conditions favorables, apprit
ce qu’était l’obéissance dans les conditions les plus adverses. Après cette
mise à l’épreuve, Il fut jugé digne de recevoir la perfection sur le plan
d’existence le plus élevé, la nature divine, qu’Il obtint sur ce plan quand le
Père le ressuscita d’entre les morts. Il eut la gloire excellente qui Lui avait
été promise, savoir d’être d’abord le libérateur de l’Eglise qui est son corps,
et, plus tard « au propre temps », le libérateur de tous ceux qui,
étant amenés à la connaissance de la Vérité, Lui obéiront » - fin de
citation.
Chers frères et sœurs, nous avons souligné au début,
combien l’apôtre Paul appréciait les frères de l’assemblée de Philippes. Pour
prouver son attachement à eux et sachant que tôt ou tard ils seront éprouvés
et devront eux aussi apprendre à consolider leur consécration, leur victoire,
l’apôtre Paul les exhorte dans un esprit d’amour leur disant : « Réjouissez-vous
toujours dans le Seigneur, encore une fois, je vous le dirai :
Réjouissez-vous ». – Philippiens 4 : 4.
Bien entendu, mes bien-aimés, cette recommandation
et celles qui vont suivre dans ce chapitre 4, tout en s’adressant aux Philippiens, s’adressent à nous. Elles doivent nous servir
pour apprendre à rendre conforme notre vie consacrée à la volonté de Dieu. La
recommandation de l’apôtre : « Réjouissez-vous toujours dans le
Seigneur », doit être l’essence même du chrétien, un moteur dans sa
vie.
D’un point de vue humain, purement
charnel, il y a peu d’éléments dans la vie de tous les jours qui incitent à la
joie. D’ailleurs, on peut dire que depuis la chute en Eden de nos premiers
parents, la notion de joie parfaite, de joie durable, a disparu. Certes, la
vie actuelle est jalonnée de moments de courtes joies souvent éphémères,
souvent attristées par des soucis plus ou moins importants. Le péché qui s’est
installé dans la vie de l’homme fait de terribles ravages.
En effet, chaque jour nous sommes témoins par médias
interposés, d’événements qui secouent la vie de nos contemporains :
guerres fratricides, maladies, catastrophes de toutes sortes, sans compter les
dérèglements moraux qui se multiplient chaque jour où le mal passe pour le
bien et le bien pour le mal. Sans se plaire à faire du catastrophisme, nous
devons avoir un regard lucide et conséquent sur les vrais motifs de ces
situations. Au regard de ces conditions il est difficile de se réjouir.
La joie dont nous parle l’apôtre nous disant de nous
réjouir toujours dans le Seigneur a une autre origine. Cette joie a sa racine
dans les cieux auprès de notre Père céleste. Cette joie a sa base sur le
triomphe sur la mort et son cortège de malheurs, remporté par notre Seigneur
qui par son obéissance, rappelons-le, est devenu pour tous ceux qui Lui
obéiront, l’auteur d’un salut éternel.
Quelle merveilleuse perspective, quel point merveilleux
du Plan divin avons-nous là ! Quelle espérance extraordinaire nous
transporte vers un futur maintenant si proche.
Mes bien-aimés, exerçons-nous à nous élever au-dessus
des nuages du quotidien morose, triste et terne, vers les hauteurs où d’ores et
déjà nous pouvons apercevoir l’aurore du nouveau jour où se lève le Soleil de
Justice porteur de la guérison sous ses ailes, selon la prophétie de Malachie,
chapitre 4, verset 2 ou chapitre 3, verset 20, selon les versions : « Et
pour vous qui craignez mon nom, se lèvera le soleil de justice ; et la
guérison sera dans ses ailes ».
Dans le merveilleux Psaume 97, verset 4, une autre
prophétie concernant la seconde présence de notre Seigneur dit : « Ses
éclairs illuminent le monde », et notre Seigneur Lui-même, concernant
son second avènement déclare selon l’Evangile de Matthieu, chapitre 24, verset
27 : « Car comme l'éclair sort de l'orient et apparaît jusqu'à
l'occident, ainsi sera la venue du fils de l'homme. »
Chers frères et sœurs, l’apôtre Paul ainsi que ceux
qui vivaient à cette époque étaient encore loin de l’accomplissement de ces
prophéties, et pourtant, elles étaient pour eux un motif d’espoir et de joie,
non pas d’une joie exubérante, mais d’une joie qui comblait leur cœur,
dispensant en eux une sérénité et une confiance en Dieu apaisant leurs
épreuves.
Quant à nous, qui sommes témoins de l’accomplissement
de nombreuses prophéties, notre cœur doit se réjouir d’une manière encore plus
intense.
L’apôtre nous dit que nous devons nous réjouir toujours,
ce qui veut dire que notre joie peut être permanente, sans interruption,
car les promesses divines sont sûres et s’étalent dans l’éternité. Cela veut
dire aussi que la joie dont parle l’apôtre ne se limite pas seulement quand
tout va bien ou pour le mieux selon nous. Toujours signifie quelles que
soient les circonstances dans lesquelles la providence divine nous place, notre
joie peut être permanente parce que l’origine de cette joie est autre, comme
nous l’avons souligné.
Si certains évènements graves, il y en a et il y en
aura encore, peuvent susciter la peur et l’angoisse parmi les nations, ne
soyons pas surpris par ces faits-là. Notre Seigneur nous prévient et nous
rassure en disant : « Et quand ces choses commenceront à arriver,
regardez en haut, et levez vos têtes, parce que votre rédemption (selon
Darby ou délivrance selon Segond) approche. »
- Luc 21 : 28.
Mes bien-aimés ! Faisons nôtre cette exhortation
de l’apôtre Paul : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur,
je le répète, réjouissez-vous ! »
Poursuivant son enseignement, l’apôtre dit, toujours
au chapitre 4, mais au verset 5 : « Que votre douceur soit connue
de tous les hommes ». Ici, l’apôtre préconise la modération, même la
miséricorde dans nos relations, dans notre façon de vivre, n’exigeant pas
outre mesure nos droits, la justice pour nous. N’oublions pas que le monde nous
observe et nous juge parfois bien sévèrement. Cette vertu - la douceur, la
modération, - doit être une caractéristique du chrétien. Faisons cet effort
pour apprendre à être modéré dans nos exigences et nos paroles, miséricordieux,
voire même débonnaire. Rappelons-nous les paroles de notre Maître (Matthieu
11 : 29) : « Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi,
car je suis débonnaire (ou doux) et humble de cœur ; et vous
trouverez le repos de vos âmes. »
L’apôtre Paul dit encore au verset 6 : « Ne
vous inquiétez de rien ». Que tout homme responsable éprouve quelque
inquiétude, cela me semble être une chose normale, ne serait-ce que pour
accomplir son devoir correctement. Une absence exagérée d’inquiétude peut
devenir préoccupante parce qu’elle traduirait une absence de responsabilité –
voire même une certaine négligence. Le mot inquiétude peut avoir plusieurs
significations.
Comme nous venons de le souligner, il y a une inquiétude
ou souci propre à chaque tâche qu’il nous incombe d’accomplir. Il existe aussi
une inquiétude qui émane d’une grande appréhension à affronter des soucis qui
semblent insurmontables. De telles inquiétudes peuvent avoir de grosses
conséquences sur notre équilibre physique et psychique. L’apôtre en parlant
d’inquiétude, parle de cette sorte d’inquiétude dont il dit de ne pas
s’inquiéter dans de telles situations, mais d’exposer nos problèmes, grands ou
petits, à Dieu en Le priant et Le suppliant de nous aider. En 1 Pierre chapitre
5, versets 6 et 7, il est écrit : « Humiliez-vous donc sous la
puissante main de Dieu, afin qu'il vous élève quand le temps sera venu,
rejetant sur lui tout votre souci, car il a soin de vous. »
Ces paroles de l’apôtre Pierre sont extrêmement
réconfortantes. Il semble que nous devrions apprendre également à gérer nos
soucis, sachant que nous ne sommes pas seuls, que notre Père céleste et notre
Seigneur sont toujours aptes à nous aider si nous leur confions nos problèmes,
nos soucis dignes d’intérêt, surtout ceux concernant notre croissance
spirituelle, avec foi et confiance. N’oublions pas qu’une inquiétude exagérée
de notre part peut être le signe d’un manque de foi. Cet état peut même devenir
un péché envers Dieu qui nous a assurés, et ceci est écrit dans l’épître aux
Hébreux, chapitre 13, verset 5 : « Je (Dieu) ne te
délaisserai point et je ne t’abandonnerai point » - paroles ô combien
apaisantes et encourageantes pour notre vie de tous les jours.
Dans le même verset 6 du chapitre 4 aux Philippiens, l’apôtre en disant : « Ne vous
inquiétez de rien », poursuit sa pensée et dit : « …
mais, en toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par des prières et des
supplications avec des actions de grâces ; et la paix de Dieu, laquelle
surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ
Jésus. »
Que devons-nous comprendre dans cette affirmation de
l’apôtre : « et la PAIX DE DIEU, laquelle surpasse toute
intelligence ». S’agit-il d’une paix dont la seule résultante serait
une tranquillité à tout prix, d’une absence de combat contre nos adversaires
traditionnels : le monde ou les mondanités, notre chair et le malin, ou
encore une sorte de trêve ou d’une pause dans cette lutte ? Certes pas,
mes bien-aimés ! Nous devons distinguer la paix de la chair et la paix du
cœur ou paix de Dieu qui surpasse toute intelligence.
Si la paix résulte du fait de bafouer certains principes
de justice, en affichant une certaine complaisance envers ce qui devrait être
combattu avec vigueur, c’est-à-dire à éviter tout heurt pour sauvegarder sa
tranquillité, alors nous faisons fausse route. Cela s’appelle une paix
charnelle, une paix de confort. La Paix de Dieu, la paix dont nous parle
l’apôtre, est une paix qui est approuvée par la puissance de l’Esprit Saint.
Dans le volume 5 (Edition du MMIL), à partir de la page 261 et les suivantes,
le frère Russell donne une explication très large sur
le témoignage du Saint Esprit, soulignant la grande importance de la possession
de la Paix de Dieu.
En deux mots : la Paix de Dieu
peut être vécue même dans la souffrance, dans les épreuves, dans l’adversité,
dans la lutte contre l’obscurantisme et la défense de la Vérité partout où cela
s’avère nécessaire. Partout où notre attitude est en accord avec la volonté et
l’esprit du Très Haut, un esprit de justice, d’amour, de bon sens, de sagesse,
nous bénéficions de la paix de Dieu. Cette paix, mes bien-aimés, n’est pas
naturelle d’un point de vue humain. Permettez-moi de citer un court passage
extrait du volume 6, page 664 (MMIL) :
« En vérité, le Seigneur a prévenu les membres
de la Nouvelle Création que s’ils voulaient vivre pieusement, il leur faudrait
sûrement souffrir la persécution ; or la persécution ne signifie pas la
paix avec tous, mais le contraire. Il leur donna l’assurance que s’ils font
luire la lumière, les ténèbres haïront sûrement la lumière et la combattront,
et si possible, persuaderont celui qui possède la lumière de la mettre sous le
boisseau, de la cacher. Pour arriver à ce résultat, les ténèbres engageront un
combat qui n’aura rien de commun avec la paix. Toutefois le Seigneur
nous assure que ce sont là des mises à l’épreuve pour la Nouvelle
Créature : il faut qu’elle se rende compte que la paix qui est de la plus
grande importance pour elle, n’est pas celle de la chair, mais la paix du cœur,
« la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence ».
Il faut que la Nouvelle Créature apprenne qu’il lui
est possible d’avoir dans son cœur cette paix de Dieu, qui surpasse toute
intelligence, même si les conditions de dehors sont loin d’êtres
pacifiques ; l’état de complète harmonie avec le Seigneur est la
récompense de la fidélité qu’on lui témoigne, quel qu’en soit le prix, quel
qu’en soit le sacrifice. En conséquence, lorsque la Nouvelle Créature se trouve
sollicitée par les désirs de la chair, et par les arguments de ceux qui lui
sont proches et chers par des liens terrestres, elle doit en tout premier lieu
prendre en considération son obligation essentielle, celle d’aimer et de servir
le Seigneur de tout son cœur, de toute sa pensée, de tout son être, de toute sa
force ; ensuite de considérer que tous ses agissements envers sa famille
ou avec sa chair ou avec son prochain doivent être soumis à cette loi essentielle
d’obéissance à Dieu. » - fin de citation.
Pour arriver à cette paix qui a sa source même, sa
racine dans les cieux, à l’exemple de notre Seigneur qui a toujours manifesté
une paix dans les moments les plus douloureux de la vie terrestre, nous devons
nous exercer, nous devons apprendre à faire une totale et complète confiance
en Celui qui nous éduque et nous prépare aux félicités éternelles à travers de
douloureuses épreuves parfois.
Citons ici les paroles de l’apôtre Pierre : « Bien-aimés,
ne soyez pas surpris de la fournaise qui sévit parmi vous pour vous éprouver,
comme s'il vous arrivait quelque chose d’étrange. Au contraire,
réjouissez-vous de participer aux souffrances de Christ, afin de vous réjouir
aussi avec allégresse, lors de la révélation de sa gloire. » - 1
Pierre 4 : 12, 13.
Quand cette paix de Dieu sera entrée dans notre cœur,
l’apôtre Paul dit encore à partir des versets 8 et 9 (Philippiens
chapitre 4) : « Au reste, frères, toutes les choses qui sont
vraies, toutes les choses qui sont vénérables, toutes les choses qui sont
justes, toutes les choses qui sont pures, toutes les choses qui sont aimables,
toutes les choses qui sont de bonne renommée, - s'il y a quelque vertu et
quelque louange, - que ces choses occupent vos pensées, ce que vous avez et
appris, et reçu, et entendu, et vu en moi, - faites ces choses, et le Dieu de
paix sera avec vous. »
Mes bien-aimés ! Notre Père céleste est un Dieu
de paix spécifié par la constance de son caractère, par son invariabilité,
comme le dit l’apôtre Jacques, chapitre 1, verset 17 : « tout ce
qui nous est donné de bon et tout don parfait descendent d'en haut, du Père des
lumières, en qui il n'y a pas de variation ou d'ombre de changement. »
Dieu maîtrise et contrôle tout. C’est ce Dieu de paix, dit l’apôtre Paul, qui sera
avec vous, c’est-à-dire avec nous. Il sera notre soutien, notre protecteur en
toute heure et en tout lieu. En s’imprégnant de cette image de notre Père
céleste, faisons en sorte pour devenir et demeurer des hommes de paix qui
seront appelés fils de Dieu conformément au sermon prononcé sur la montagne par
notre Seigneur et évoqué en Matthieu, chapitre 5 et verset 9 : « Bienheureux
ceux qui procurent la paix, car c'est eux qui seront appelés fils de
Dieu ».
Avant d’achever ce chapitre 4 de l’épître aux Philippiens, l’apôtre Paul ayant prodigué ses conseils,
ses exhortations, tient à remercier l’intérêt que les Philippiens
lui ont manifesté. Tout en sachant que l’aide véritable dont il bénéficiait
venait d’abord de Dieu et du Seigneur, il tenait cependant à souligner la
générosité des frères et des sœurs de Philippes. Il savait se montrer
reconnaissant pour chaque geste, pour chaque élan de bonté qui lui était
destiné. C’est là également une leçon pour nous. Sachons apprécier, estimant à
leur juste valeur, toute action - aussi minime soit-elle, qui nous est
destinée. N’hésitons pas à manifester, comme l’apôtre Paul, notre
reconnaissance à ces gestes d’amour faits au nom du Seigneur qui a dit : « En
vérité, je vous le dis, dans la mesure où vous avez fait cela à l'un de ces
plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. » Cela
veut dire aussi que s’il est agréable d’être aidé et soutenu dans nos
difficultés sur notre chemin de la consécration, il est également convenable et
même souhaitable d’être attentifs aux besoins moraux, spirituels, voire même
matériels de ceux qui marchent à nos côtés. La recommandation de notre
Seigneur selon Matthieu 25 : 40, que nous avons citée, s’applique là
également.
Pour ses besoins immédiats, l’apôtre Paul travaillait
de ses propres mains et considérait que cela aussi était une grâce de Dieu. En
effet, mes bien-aimés, pouvoir subvenir à ses besoins est une grâce de Dieu.
C’est une bénédiction, ne l’oublions pas.
Dans toutes les circonstances de sa vie, l’apôtre
faisait confiance avant tout à son Maître, notre Seigneur. Il le dit
d’ailleurs dans le verset 13 : « Je puis toutes choses en celui
qui me fortifie ». Cela veut dire que notre Seigneur n’est pas
indifférent à nos besoins. Parfois nous évaluons mal nos nécessités et nous oublions
d’être reconnaissants envers notre Père céleste pour ses soins journaliers,
pour le pain quotidien et tout ce que ce pain représente ou symbolise. Apprenons
aussi à faire confiance à notre Seigneur même et surtout dans nos difficultés.
Permettez-moi de rappeler cette anecdote rapportée
dans l’Evangile de Matthieu, chapitre 17, versets 24 à 27, qui illustre combien
nous pouvons faire confiance à notre Maître si brusquement apparaît un besoin.
Nous lisons à partir du verset 24 : « Lorsqu'ils arrivèrent à Capernaüm, ceux qui percevaient les deux drachmes (impôt
annuel dû par tout Israélite pour le temple) s'adressèrent à Pierre et lui
dirent : Votre maître ne paie-t-il pas les deux drachmes ? » -
et au verset 27, nous citons les paroles de notre Seigneur s’a-dressant à Pierre : « Mais pour que nous ne
les scandalisions pas, va à la mer, jette l'hameçon, et tire le premier poisson
qui viendra, ouvre-lui la bouche, et tu trouveras un statère (monnaie d’une
valeur de 4 drachmes). Prends-le, et donne-le-leur pour moi et pour
toi. »
Ainsi, mes bien-aimés, s’il le
fallait notre Seigneur a les moyens de nous secourir,
comme le symbolise ce petit poisson de cette anecdote. Tous les éléments sont
soumis et servent notre Seigneur dans l’accomplissement de son œuvre, œuvre
dont nous sommes, par la grâce de Dieu, partie prenante.
L’apôtre Paul, fort de ses expériences, de ses
épreuves, les rappelle dans 2 Corinthiens chapitre 11 à partir du verset 23.
Citons simplement les versets 27 et 28 : « …souvent dans les
veilles, dans la faim et dans la soif ; souvent dans les jeûnes, dans le
froid et le dénuement. Et sans parler du reste, ma préoccupation
quotidienne : le souci de toutes les Églises ! » Malgré
toutes ces épreuves, il ne se plaignait pas, mais au contraire, il dit en Philippiens 4 : 11 : « car, moi, j'ai
appris à être content en moi-même dans les circonstances où je me
trouve. Je sais être abaissé, je sais aussi être dans l'abondance ; en
toutes choses et à tous égards, je suis enseigné aussi bien à être rassasié
qu'à avoir faim, aussi bien à être dans l'abondance qu'à être dans les
privations. »
Bien-aimés, chers frères et sœurs, quel bel exemple
nous avons là ! Ce n’est pas simplement un témoignage théorique, c’est un
exemple construit sur un vécu, sur son vécu. Y a-t-il une seule parole de
regret dans ce récit ? Certes non, au contraire, nous relevons un
sentiment de profonde reconnaissance à Dieu, à notre Seigneur, et grâce à ses
diverses épreuves douloureuses parfois, l’apôtre déclare : « J’ai
appris », sous-entendant : j’ai acquis cette maturité nécessaire, ce
caractère imitant notre Seigneur qui lui permet de dire, en 1 Corinthiens
11 : 1 « Soyez mes imitateurs, comme moi aussi je le suis de
Christ. »
Et maintenant mes bien-aimés, qu’en est-il de
nous ? Arrivant ou approchant au soir de notre pèlerinage - du moins,
nous les plus anciens, - pouvons-nous dire honnêtement avec l’apôtre
Paul : j’ai appris à ressentir dans mon cœur une joie sans
fin, même si pliant sous la douleur et l’épreuve mes yeux pleurent, même si je
suis incompris, peut-être délaissé par les frères, calomnié peut-être. Est-ce
que dans ces conditions j’ai appris à me comporter avec douceur,
c’est-à-dire avec modération comme le suggère l’apôtre ? Quel est mon
comportement face à mes soucis ? Ai-je appris à maîtriser
mes inquiétudes en les exposant à Dieu par la prière et les supplications,
conformément à l’enseignement de l’apôtre Paul ?
Ai-je appris à être content de ce que la
providence divine m’a réservé ? Ai-je appris à gérer mes
biens matériels sans négliger mes vœux envers l’Eternel ? Ou dans le cas
d’absence d’aisance matérielle, ai-je toujours veillé en premier lieu à mon
bien et ma santé spirituels, sans murmurer ni me lamenter sur mon sort ?
Mes bien-aimés, ce sont des questions que je me pose,
des questions que chacun de nous peut se poser. Ce n’est pas par hasard que
l’apôtre nous demande d’être ses imitateurs. Car, pour être reconnu vainqueur,
il faut ressembler le plus possible à l’exemple de l’apôtre, lui-même imitateur
de notre Seigneur, sans quoi nous pourrions être rejetés.
Alors, pendant qu’il est encore temps, laissons-nous
instruire, soyons de bons élèves de notre Maître, qui tout en nous conduisant à
travers cette sombre vallée où les épreuves et les souffrances se présentent à
nous comme des éducateurs afin de produire en nous les fruits de l’esprit, la
foi et l’obéissance indispensable à chaque enfant de Dieu, tout en
sachant que notre Seigneur nous protège et nous entoure de son amour plus que
nous saurions Lui demander.
Lorsque l’apôtre Paul nous dit dans Philippiens 4 : 8, 9 - textes que nous avons déjà
cités - que nos pensées soient occupées par ce qui est vrai, vénérable, juste,
pur, aimable, de bonne renommée, il nous conseille en fait que chaque fois que
les conditions le permettent, d’élever nos pensées vers la cité céleste, vers
les parvis du Trône divin, où nous trouvons toujours le réconfort et
l’encouragement tant nécessaires.
Notre Seigneur, au temps de son pèlerinage terrestre,
puisait ainsi sa force et sa joie de pouvoir accomplir avec zèle la volonté de
son Père en s’élevant par la prière et la pensée vers le trône de Dieu, vers
son Père. D’autres hommes, en d’autres temps, au cours de l’Ancien Testament,
ont prouvé leur fidélité puisant leur force avec une foi inébranlable en Dieu,
le Très-Haut, le Tout-Puissant. Le merveilleux 11ème chapitre aux
Hébreux rend un témoignage éloquent de ces hommes exceptionnels.
Pour terminer notre réflexion, lisons en Hébreux
chapitre 12, les deux premiers versets :
« C'est pourquoi, nous aussi,
ayant une si grande nuée de témoins qui nous entoure, rejetant tout fardeau et
le péché qui nous enveloppe si aisément, courons avec patience la course qui
est devant nous, fixant les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur (l’Auteur ou le Prince) de la
foi, lequel, à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la
croix, ayant méprisé la honte, et est assis à la droite du trône de Dieu. »
- Récompense suprême que je souhaite à chacun d’entre nous. Amen.
Fr J. S.– Vigy, Franco-allemande 2009