LE ROI ÉZÉCHIAS
(728-698 av. JC)
Ce qui est écrit en 2
Chroniques 28 : 1-8 au sujet d'Achaz, le père d'Ézéchias, montre une fois
encore, que les enfants d'Israël étaient toujours prêts à se tourner vers
l'idolâtrie. Achaz était un souverain dissolu et infidèle au Dieu d'Israël, qui
rendait son peuple très malheureux. L'histoire de son fils Ézéchias est
d'autant plus étonnante. Son nom signifie : « L'éternel est ma
force », il s'écrit en Hébreu de plusieurs manières : Hisqiyah,
Yehizquya, Hizqiyahou ou Yehizqiyahou.
Ézéchias avait
vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi et « il
régna vingt-neuf ans à Jérusalem ... Il fit ce qui est droit aux yeux de
l'Éternel, entièrement comme avait fait David, son père. »
Son histoire se trouve
en 2 Rois, chapitres 18 à 20, et en 2 Chroniques aux chapitres 29 à 32. Le
prophète Esaïe a également mentionné des moments importants de sa vie (voir
Esaïe 36 à 39). Les prophètes Jérémie, Osée et Michée décrivent aussi la
situation sous le règne d'Ézéchias. Nous y reviendrons plus tard. Voyons
d'abord les expériences personnelles de ce roi de Juda et ce qu'elles laissent
entendre sur notre engagement vis-à-vis de Dieu.
Pour des raisons
politiques, le père d'Ézéchias était devenu le vassal des rois assyriens. De
plus, il avait introduit le culte des idoles assyriennes et toutes ses
conséquences dans le pays. On ne consultait plus Jéhovah, le véritable Dieu
vivant.
Cependant, le terrible
effondrement moral du peuple désolait Ézéchias. Malgré sa jeunesse (il aurait
pu facilement succomber au charme des idoles), il fut saisi de doutes devant le
total abandon du Dieu Saint d'Israël. Le temple et le service du temple étaient
abandonnés ; l'adoration du vrai Dieu avait tellement diminué dans cet environnement,
qu'il parut évident au jeune roi de devoir prendre des mesures drastiques pour
sauver son peuple de la ruine.
PREMIÈRES RÉFORMES
Ézéchias était tout le
contraire de son père Achaz. Autant Achaz fut empressé à adhérer à l'idolâtrie,
autant Ézéchias s'efforça de servir le Dieu d'Israël et de nettoyer le pays de
tous les désordres païens. Dès son accession au trône, il fit rouvrir les
portes du Temple, que son père avait fermées et fit purifier le sanctuaire de
toutes traces d'idolâtrie, pour pouvoir rétablir le service des sacrifices
selon la Loi.
Parmi les objets du
culte d'idoles, que le roi fit détruire, se trouvait aussi un ancien accessoire
remarquable : c'était le serpent d'airain, que Moïse avait dressé dans le
désert autrefois (Nombres 21 : 9). Entre temps, il fut « élevé »
au rang d'idole, à laquelle on brûlait des sacrifices.
En ce qui concerne le
service, les sacrificateurs l'avaient abandonné, comme le reste du peuple.
Mais, Ézéchias leur lança un appel pour les réunir, tant les Lévites que les
Sacrificateurs.
L’APPEL
Ézéchias leur parla en
ces termes : « Écoutez-moi,
Lévites ! Maintenant sanctifiez-vous, sanctifiez la maison de l'Éternel,
le Dieu de vos pères, et mettez ce qui est impur hors du sanctuaire. Car nos pères
ont péché, ils ont fait ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, notre Dieu, ils
l'ont abandonné, ils ont détourné leurs regards du tabernacle de l'Éternel et
lui ont tourné le dos ... Et voici, à cause de cela nos pères sont tombés par
l'épée et nos fils, nos filles et nos femmes sont en captivité. J'ai donc
l'intention de faire alliance avec l'Éternel, le Dieu d'Israël, pour que son
ardente colère se détourne de nous. Maintenant, mes fils, cessez d'être
négligents ; car vous avez été choisis par l'Éternel pour vous tenir à son
service devant lui, pour être ses serviteurs et pour lui offrir des parfums. »
- 2 Chroniques 29 : 5-7, 9-11.
LA PURIFICATION DU TEMPLE
Et les Lévites se
levèrent, se réunirent et se sanctifièrent, puis allèrent purifier le temple.
Ils le nettoyèrent à fond, enlevèrent tous les objets du culte païen, remirent
en état et sanctifièrent tous les ustensiles, que le roi Achaz avait abandonné
dans son infidélité.
Ézéchias se
réjouissait de leur zèle. Il se leva de bon matin, réunit les chefs de la ville
et monta avec eux à la maison de l'Éternel. Là, il ordonna aux sacrificateurs
d'offrir l'holocauste et le sacrifice d'expiation, pour tout Israël.
Ce fut une grande
fête. « Toute l'assemblée se prosterna »
et des chants d'allégresse s'élevèrent à la gloire du Dieu d'Israël,
accompagnés des trompettes et des instruments, que le grand roi David avait mis
en place pour accompagner le service divin. « Ézéchias
et tout le peuple se réjouirent de ce que Dieu avait bien disposé le peuple ... »
- 2 Chroniques 29 : 36.
LA DEUXIÈME PÂQUE
Ézéchias avait
remarqué qu'il n'y avait pas assez de sacrificateurs sanctifiés pour offrir
tous les sacrifices. « … leurs
frères, les Lévites, les aidèrent jusqu'à ce que l'ouvrage fut fini et jusqu'à
ce que les autres sacrificateurs se fussent sanctifiés, car les Lévites avaient
eu plus à cœur de se sanctifier que les sacrificateurs. » - v.34
La vénération du vrai
Dieu avait été totalement oubliée ! Les sacrificateurs avaient tellement
négligé leurs responsabilités, que les Lévites (la classe des serviteurs)
avaient dû les aider !
Ensuite, Ézéchias
appela « tout Israël et Juda »
à fêter la Pâque de Jéhovah, le Dieu d'Israël. Car, depuis le temps de Salomon,
le fils de David, cette fête si spécialement ordonnée par Dieu, n'était plus
tellement célébrée. Il envoya aussi des lettres d'invitation à ceux du royaume
des dix tribus qui avaient été épargnés de la déportation en Assyrie (723 av.
JC), pour qu'ils viennent à la maison de l'Eternel.
La lettre était si
pleine de conviction, d'exhortation sincère à la foi, qu'elle ne pouvait
qu'aller droit au cœur de l'homme le moins bien disposé. Ce furent des mots
encourageants, réconfortants et convaincants pour chacun. - 2 Chroniques 30 :
6-9.
Mais, on riait et on
se moquait des messagers dans le pays d'Éphraïm, de Manassé et de Zabulon. « Cependant, quelques hommes d'Aser, de
Manassé et de Zabulon s'humilièrent et vinrent à Jérusalem » (v.11) .C'est
un exemple qui montre que le « cœur de pierre » d'un homme ne se
laisse pas facilement émouvoir par le malheur, la guerre ou d'autres maux.
Comme il manquait
toujours de nombreux sacrificateurs sanctifiés pour le service divin, Ézéchias
décida, avec l'assentiment de ses princes, de fêter la Pâque le mois suivant.
UNE LEÇON POUR TOUS LES CONSACRÉS
Il y a une leçon à
retenir dans l'expérience qu'a faite Ézéchias avec les sacrificateurs
négligents : si un homme promet à Dieu de ne plus suivre sa propre
volonté, mais décide d'obéir de toutes ses forces à la volonté divine et de Le
servir, on attend alors de lui qu'il le fasse. Le Père Céleste nous a donné à
chacun certains talents - petits ou grands - et Il attend de nous que nous les
utilisions. Qu'arrivera-t-il si nous enterrons l'un ou l'autre, ou le laissons
de côté ? Dans l’une de ses paraboles, le Seigneur dit clairement : « Ôtez-lui [à celui qui l'a mal
utilisé] le talent et donnez-le à celui
qui a les dix talents [qui les a bien utilisés] » - Matthieu 25 : 28.
Veillons à nos "talents", nos privilèges dans le
service du Seigneur, pour qu'ils ne restent pas inutiles, ou qu'ils ne
dépérissent pas, afin qu'on ne les donne pas à d'autres. Et si quelqu'un croit
ne plus pouvoir rien faire pour le Seigneur, parce qu'il est vieux, malade ou
handicapé, qu'il se souvienne de la parole de l'apôtre Jacques : « La prière fervente du juste est d'une
grande efficacité. » (Jacques 5 : 16). Chaque prière venant du
cœur du frère ou de la sœur est un service dans le Plan de Dieu.
Lorsque le Seigneur
était cloué à la croix, impuissant et même abandonné par Dieu, Il acheva
l'œuvre la plus grandiose, l'acte le plus bouleversant et le plus riche en
bénédictions, qui aura des répercussions éternelles. De même, la persévérance
patiente de chaque enfant de Dieu - même dans les difficultés - est un pas vers
la perfection de l'Église de Christ et donc vers la rédemption de l'humanité
dans le royaume de Dieu.
Les sacrifices et tous
les autres dons pour la fête de l’Eternel, le Saint d'Israël, furent prolongés
pendant sept autres jours. « Il y
eut à Jérusalem de grandes réjouissances ; et depuis le temps de Salomon,
fils de David, roi d'Israël, rien de semblable n'avait eu lieu dans Jérusalem.
Les sacrificateurs et les Lévites se levèrent et bénirent le peuple ; et
leur voix fut entendue, et leur prière parvint jusqu'aux cieux, jusqu'à la
sainte demeure de l'Éternel » - 2 Chroniques 30 : 26, 27.
LA CONFIANCE D'ÉZÉCHIAS EN L'ETERNEL
« Il (Ézéchias) mit sa
confiance en l'Éternel, le Dieu d'Israël ; et parmi tous les rois de Juda
qui vinrent après lui ou qui le précédèrent, il n'y en eut point de semblable à
lui ... Et l'Éternel fut avec Ézéchias, qui réussit dans toutes ses
entreprises. Il se révolta contre le roi d'Assyrie, et ne lui fut plus assujetti. »
- 2 Rois 18 : 5-7.
Cette attitude face au
puissant royaume assyrien aura des conséquences plus tard. La situation
politique de l'époque était conflictuelle et désordonnée. L'Assyrie ouvrait une
énorme bouche insatiable et s'appropriait tout ce qu'elle pouvait conquérir.
L'Égypte, son partenaire, ne jouait pas spécialement un beau rôle : il
abandonnait ses alliés.
Bien qu'Ézéchias ne
soit pas nommé, le prophète Esaïe parle au chapitre 30 des « enfants rebelles » qui descendent en Égypte, pour
chercher refuge auprès de Pharaon « sans
me consulter » (Esaïe 30 : 2). Mais l'aide de l'Égypte - malgré
de riches cadeaux - n'est que « vanité
et néant. C'est pourquoi j'appelle cela du bruit qui n'aboutit à rien »
(ou de la vantardise), c'est-à-dire qu'ils ne respectent pas leurs alliances,
dit Dieu au verset 7 par l'intermédiaire d'Esaïe.
Ces paroles du
prophète auraient pu être prononcées à un autre moment, quand Esaïe n'était
plus le conseiller permanent d'Ézéchias, lorsque cette histoire d'alliance
entre Juda et l'Égypte fut remise en question lors de la rupture de l'Assyrie
avec Juda. Nous en reparlerons.
Les historiens ont
conclu, d'après certains témoignages d'Esaïe quant au règne d'Ézéchias, que son
autorité de roi aurait été trop faible face aux classes supérieures de son
peuple, arrogantes, vaniteuses et orgueilleuses, qui - par-dessus sa tête -
auraient mené une politique désastreuse, en opposition à la volonté divine. Si
ces faits sont réels, Ézéchias devait de toute façon en faire les frais.
Après avoir conquis le
royaume des dix tribus d'Israël et sa capitale Samarie en 722 av. JC, les
Assyriens et leur roi de l'époque Sanchérib (705-681 av. JC) menacèrent
d'attaquer Jérusalem.
Lorsque l'armée de
Sanchérib envahit Juda, le terrible désastre annoncé par Esaïe eut lieu (Esaïe
22 : 1-13). Tout le pays de Juda fut submergé par les Assyriens, les
villes fortes furent prises d'assaut et détruites, les rues désertées.
Un rapport de
Sanchérib nous est parvenu sur cette expédition qu'il fit graver sur un prisme.
Il s'y vante (sans doute exagère-t-il), après avoir vaincu Ézéchias, révolté
contre lui, d'avoir envahi 46 villes fortes et plus petites, d'avoir emmené un
butin de 200150 habitants, hommes, femmes, enfants, vieillards et un nombre
incalculable de chevaux, de chameaux, de taureaux et de menu bétail.
Comme il est dit en 2
Chroniques 32, Ézéchias avait fortifié Jérusalem et fait construire le fameux
tunnel de Siloé, mais il se rendait compte qu'il ne pouvait pas tenir tête à la
puissante armée assyrienne. Il envoya des messagers à Sanchérib, qui avait son
quartier général à Lakis (à 10 heures au sud-ouest de Jérusalem) et lui fit
dire : « J'ai commis une faute !
Éloigne-toi de moi. Ce que tu m'imposeras, je le supporterai. » - 2 Rois
18 : 14.
C'était un tribut
élevé, très élevé, qu'Ézéchias dut payer. Le prix de cette contribution est rapporté
dans la suite du chapitre 18 et sur le prisme mentionné plus haut.
Si Ézéchias espérait,
avec ce grand sacrifice, inciter les Assyriens à quitter le pays, il s'était
amèrement trompé. Depuis Lakis, Sanchérib envoya trois de ses chefs avec une
grande armée contre Jérusalem et campa « à
l'aqueduc de l'étang supérieur ».
Ce qui se passe alors,
est un inimaginable blasphème contre le Dieu d'Israël, tel qu'il n'y en a
jamais eu - une provocation d'une incroyable outrecuidance : de l'orgueil
à la puissance dix ! Ceci est écrit en 2 Rois 18 : 19-37 et en 2 Chroniques
32 : 9-19 ainsi qu'en Esaïe 36 : 13-20. Dans ce long discours de
l'échanson du roi assyrien, chargé de mission pour Sanchérib, nous apprenons
l'existence de l'accord politique entre Juda et l'Égypte, au sujet duquel Esaïe
avait instamment mis en garde Ézéchias, aux chapitres 30 et 31.
« En qui donc as-tu placé ta confiance, pour t'être
révolté contre moi ? » fait demander Sanchérib au roi Ézéchias, « Voici tu l'as placée dans l'Égypte,
tu as pris pour soutien ce roseau cassé, qui pénètre et perce la main de
quiconque s'appuie dessus : tel est Pharaon, roi d'Égypte, pour tous ceux
qui se confient en lui ...Tu mets ta confiance dans l'Égypte pour les chars et
les cavaliers. » - 2 Rois 18 : 20, 21, 24.
LES DISPOSITIONS CONTRADICTOIRES DU CARACTÈRE D’ÉZÉCHIAS
Il y a une étrange
contradiction dans la personnalité d'Ézéchias. C'était l'un des rares rois de
Juda dont les Écritures disent : « Il
fit ce qui est bien, ce qui est droit, ce qui est vrai, devant l'Éternel, son
Dieu. Il agit de tout son cœur et il réussit tout ce qu'il entreprit, en
recherchant son Dieu, pour le service de la maison de Dieu, pour la loi et les
commandements. » - 2 Chroniques 31 : 20, 21.
Il est dit ensuite :
« Après ces choses et ces actes de
fidélité, parut Sanchérib. » (2 Chroniques 32 : 1). Que fit Ézéchias ?
Est-ce qu'il demanda à Dieu, ce qu'il devait faire, lorsque Sanchérib envahit
le pays ? Non, il prit peur, tandis que Sanchérib approchait de Jérusalem.
Il se soumit à l'ennemi, sans réfléchir semble-t-il et sans demander conseil à
Dieu. Et il dut payer un lourd tribut, comme nous l'avons vu. « Ézéchias donna tout l'argent qui se
trouvait dans la maison de l'Éternel et dans les trésors de la maison du roi.
Ce fut alors qu'Ézéchias, roi de Juda, enleva, pour les livrer au roi
d'Assyrie, les lames d'or dont il avait couvert les portes et les linteaux du
temple de l'Éternel. » - 2 Rois 18 : 15, 16.
Le frère Russell dit à
ce sujet : « Nous ne pouvons pas acheter la paix avec les choses
consacrées à Dieu ; cela reviendrait à faire un compromis avec la Vérité.
Si le peuple consacré du Seigneur devait faire de telles choses, il est certain
que le Seigneur permettrait, que toutes les difficultés qu'il cherchait à éviter,
s'abattraient sur lui. » (R2381-6 ; Esaïe 31 : 1-3).
C'est ce qui arriva à Ézéchias.
Nous ne voulons pas reproduire ici le long discours provocant et mensonger de
« Rabschaké » d'Assyrie. Le lecteur le trouvera en 2 Chroniques 32 :
9-19, en 2 Rois 18 : 19-35 et en Esaïe 36. Ce qu'Ézéchias entendit là,
était cruel.
Profondément blessé et
humilié, Ézéchias en appela au seul vrai Dieu, Jéhovah. Sans doute, en arriva-t-il
à la conclusion que son attitude était totalement mal fondée, qu'il avait
ignoré les conseils du prophète Esaïe au sujet du tribut. « Le roi Ézéchias et le prophète Esaïe, fils d'Amots, se mirent à
prier à ce sujet et ils crièrent au ciel. » - 2 Chroniques 32 :
20.
SAUVÉ PAR LA CONFIANCE
La situation d'Ézéchias
met en évidence le contraste entre les faux dieux et le Tout-Puissant et
surtout, elle lui montre que l'homme obtient uniquement la délivrance, en
faisant confiance à ce Dieu merveilleux.
Et Dieu sauve !
Nous lisons au verset 21 : « Alors
l'Éternel envoya un ange, qui extermina dans le camp du roi d'Assyrie tous les
vaillants hommes, les princes et les chefs. Et le roi confus retourna dans son
pays. Il entra dans la maison de son dieu et là ceux qui étaient sortis de ses
entrailles le firent tomber par l'épée. » (Mais ces faits et toute
l'histoire d'Ézéchias sont à lire en détail en Esaïe 36, 37, 38, 39 et en 2 Rois
18, 19 et 20).
« MAIS ILS OUBLIÈRENT
BIENTÔT SES ŒUVRES, ILS N'ATTENDIRENT PAS L'EXÉCUTION DE SES DESSEINS » - Psaume 106 : 13.
Mais l'histoire d'Ézéchias
n'est pas terminée. Elle continue en 2 Chroniques 32 : 22, 23 : « Ainsi l'Éternel sauva Ézéchias et les
habitants de Jérusalem de la main de Sanchérib, roi d'Assyrie, et de la main de
tous et il les protégea de ceux qui les entouraient. Beaucoup de gens
apportèrent dans Jérusalem des offrandes à l'Éternel et de riches présents à Ézéchias,
roi de Juda, qui depuis lors fut élevé aux yeux de toutes les nations. »
« En ce temps-là, Ézéchias fut malade à mort. Il fit
une prière à l'Éternel ; et l'Éternel lui adressa la parole et lui accorda
un prodige. »
(Verset 24). Ézéchias pleura et discuta avec Dieu, croyant devoir Lui rappeler
sa fidélité et sa sincérité. Et Dieu entendit sa prière. L'ulcère mortel d'Ézéchias
fut guéri et l'Éternel lui offrit quinze années de vie supplémentaires.
En Esaïe 38 : 9-20,
Ézéchias décrit sa maladie et sa guérison en des termes qui vont droit au cœur
et pleins d'humilité ; ces paroles nous semblent aussi prophétiques :
« Je poussais des cris comme une
hirondelle en voltigeant, je gémissais comme la colombe ; mes yeux
s'élevaient languissants vers le ciel : O, Eternel ! Je suis dans
l'angoisse, secours-moi ! Que dirai-je ? Il m'a secouru et il m'a exaucé. »
- Esaïe 18 : 14, 15.
N'est-ce pas le cri
d'un condamné à mort, qui appelle à la délivrance ? Dans le cas d'Ézéchias,
l'Éternel lui a réellement répondu et l'a exaucé, Il l'a délivré d'une mort
certaine. Ces paroles instructives nous donnent un bref aperçu de la réalité
éternelle du Plan de délivrance, encore futur en ce temps-là, de notre grand
Créateur pour Jésus-Christ.
Nous lisons : « Voici, mes souffrances mêmes sont
devenues mon salut ; tu as pris plaisir à retirer mon âme de la fosse du
néant, car tu as jeté derrière toi tous mes péchés. Ce n'est pas le séjour des
morts qui te loue, ce n'est pas la mort qui te célèbre ; ceux qui sont
descendus dans la fosse n'espèrent plus en ta fidélité. Le vivant, le vivant,
c'est celui qui te loue, comme moi aujourd'hui ; le Père fait connaître à
ses enfants ta fidélité. L'Éternel m'a sauvé ! Nous ferons résonner les
cordes de nos instruments, tous les jours de notre vie, dans la maison de
l'Éternel. » - Esaïe 38 : 17-20.
Après sa guérison
miraculeuse, Dieu bénit Ézéchias, le roi de Juda, dans toutes ses voies. Il
devint riche, il bâtit des chambres pour l'or, l'argent et les pierres
précieuses, il fit des magasins pour les récoltes. « Il se bâtit des villes et il eut en abondance des troupeaux de
menu et de gros bétail ; car Dieu lui avait donné des biens considérables. »
- 2 Chroniques 32 : 29.
Ce qui arriva ensuite,
devait mener à une histoire douloureuse pour Jérusalem et Juda, qui se termina
environ cent ans plus tard par l'invasion du roi babylonien Nebucadnetsar et
les 70 années de captivité.
Quelques Babyloniens
se présentèrent chez Ézéchias, ils avaient entendu parler de sa maladie et de
sa guérison miraculeuse. Ils le félicitèrent, lui envoyèrent des présents et
exprimèrent le vœu de lui rendre visite, de voir le pays et les grandes choses,
dont ils avaient entendu parler.
Quelle fut la réaction
d'Ézéchias ? Les expériences avec les Assyriens étaient de l’histoire
ancienne, ainsi que le résultat de son alliance interdite avec l'Égypte de même
que le miracle de sa délivrance par le Dieu vivant d'Israël. Il avait été
malade jusqu’à la mort et Dieu avait entendu ses supplications et lui avait
offert un sursis de quinze ans. Il avait reçu bénédictions sur bénédictions.
A-t-il consulté le prophète et médiateur de Dieu à ce sujet ? A-t-il
demandé conseil à Dieu pour savoir ce qu'il fallait faire dans cette affaire,
qui aurait été agréable à ses yeux ?
Rien de tout cela !
Ézéchias était heureux de recevoir les Babyloniens ; fièrement, il leur
montra tous ses trésors et ses installations, tout ce qu'il avait réalisé dans
son royaume. L'admiration de ces étrangers le flattait ; ils étaient non
seulement informés de sa guérison mais certainement aussi de la défaite
catastrophique des Assyriens devant Jérusalem.
Sur ces entrefaites,
Esaïe arriva chez le roi et lui demanda : « Qu'ont dit ces gens-là, et d'où sont-ils venus chez toi ? »
(Esaïe 39 : 3). Ézéchias raconta franchement au prophète tout ce qui
s'était passé avec les visiteurs. Il semblait ne pas réaliser que ces gens
auraient pu avoir de mauvaises intentions, qu'ils pourraient être des espions.
Alors, Esaïe lui communiqua
la parole de l’Eternel, le Dieu d'Israël : « Voici, les temps viendront où l'on emportera à Babylone tout ce
qui est dans ta maison et ce que tes pères ont amassé jusqu'à ce jour ; il
n'en restera rien, dit l'Éternel. Et l'on prendra de tes fils, qui seront
sortis de toi, que tu auras engendrés, pour en faire des eunuques dans le
palais du roi de Babylone. » - Esaïe 39 : 6, 7.
La réponse d'Ézéchias
est non seulement incompréhensible, mais sa réaction, devant cette perspective
pour le moins dramatique et catastrophique, est un véritable soufflet. Il répondit :
« La parole de l'Éternel, que tu as
prononcée, est bonne ; car, ajouta-t-il, il y aura paix et sécurité
pendant ma vie. » - Esaïe 39 : 8.
Toutes les traductions
vont dans le même sens, c'est-à-dire qu'Ézéchias accepta les prédictions de
Dieu, mais il fut content de savoir que ces futures catastrophes ne se dérouleront
pas de son vivant. Ézéchias s'est-il rendu compte et a-t-il regretté de répéter
toujours la même erreur, sans se heurter à la justice immuable de Dieu ?
A-t-il mesuré le danger que lui faisait courir son comportement vaniteux et
hypocrite ? Pas un seul mot n'est dit à ce sujet.
Il est navrant
d'apprendre, que cette vie si profondément dévouée à Dieu, finit mal. Ce roi de
Juda fut un homme si bon et si croyant, que trois passages des Écritures lui
sont consacrés. « Il agit de tout
son cœur et il réussit dans tout ce qu'il entreprit » est-il dit de
lui en 2 Chroniques 31 : 21. Et n'avait-il pas lui-même
« rappelé » à Dieu qu'il avait marché devant sa face avec fidélité et
intégrité de cœur et qu'il avait fait ce qui est bien à ses yeux ? (Esaïe 38 :
3). Deux fois, il fut sauvé de la mort par un miracle de Dieu. Et finalement
cet épilogue mesquin et égoïste !
Nous voyons donc, que
ce roi n'était qu'un homme avec ses côtés positifs et ses côtés négatifs,
exposé à l'influence de Satan. Le roi David, tant aimé de Dieu, commit de
lourdes fautes, mais il resta toujours humble vis-à-vis de son Dieu. Il
reconnaissait ses fautes et se repentait. Ainsi, il pouvait dire dans ce Psaume
51 : 19, merveilleusement réconfortant : « Ô Dieu ! Tu ne dédaignes pas un cœur brisé et contrit. »
Finalement, ce qui semble avoir manqué au roi Ézéchias, pourtant agréable à
Dieu, c'est ce qu'un homme doit apporter d'essentiel à Dieu : l'humilité.
La contradiction de sa
personnalité est frappante chez Ézéchias. Il est toujours resté fidèle à Dieu
dans ses intérêts spirituels et avait la bienveillance du Très-Haut. (Voir 2
Chroniques 31 : 21). Pourtant, lorsqu'il était sur la scène mondaine ou
politique, il oubliait toutes les expériences que Dieu voulait lui enseigner.
Il n'était pas seulement têtu, donc insensé, mais devint fier de ses
réalisations et de son royaume.
N'est-ce pas là, la
leçon que nous pouvons tirer - que nous devons tirer - de la vie d'Ézéchias :
en toutes choses, nous tourner d’abord vers Dieu, Lui poser la question et agir
ensuite ?
TA - Janvier-Février - Mars-Avril 1998