LES FRERES DU SEIGNEUR JESUS

 

Matthieu 13 : 55,56

 

 

D’après la Bible, les frères de Jésus étaient Jac­ques, Joseph, Simon et Jude. En vérité, ce n’était pas des frères dans le sens plein du terme, mais des demi-frères. Ils étaient de la même mère, mais non du même père. Le Père de Jésus était Dieu Lui-même, mais le père de ses frères était Joseph, l’époux de Marie, comme l’indiquent les Saints Ecrits.

Le Seigneur avait également des sœurs. C’était des demi-sœurs.

 

Le comportement de ces frères à l’égard du Seigneur

Notre intention est d’examiner le comportement de ces frères envers le Seigneur, au cours de sa mission terrestre.

Peu après les noces de Cana en Galilée, Jésus « descendit à Capernaüm, avec sa mère, ses frères et ses disciples, et ils n’y demeurèrent que peu de jours ». Il n’est pas rapporté que ces frères se joigni­rent au Seigneur avec enthousiasme, avec une grande ferveur et une forte conviction, mais nous pouvons penser qu’ils agissaient par curiosité, suite au miracle du changement de l’eau en vin, à Cana. D’où Lui ve­nait un tel pouvoir ? Pourquoi appelait-Il des disciples ? Quelle était cette mission qu’Il entreprenait ? Que si­gnifiait ce « Royaume des Cieux » qu’Il prêchait ?

 

Ils n’ont pas cru en Lui

Il n’a pas fallu longtemps pour que leur curiosité se mue en indignation, voire même en opposition. Ils n’acceptèrent pas le message annoncé par le Sei­gneur. Ils ne crurent pas en Lui, comme l’indique l’Evangile de Jean, chapitre 7 et verset 5, malgré les miracles qu’Il accomplit.

Pénétrés de Judaïsme, ils attendaient, comme tout Israël d’ailleurs, le Messie dans toute sa gloire, qui les délivrerait du joug des Romains et ferait d’eux une na­tion dominante dans le monde. Ils ne virent pas en Jé­sus ce Libérateur-là, bien que le Seigneur dût devenir et qu’Il devînt un Libérateur, de beaucoup plus grand que celui-là. Ne devint-Il pas le Libérateur des péchés et de la mort, grâce à sa mort sur la croix, et ce dans le but d’accorder la vie éternelle à l’humanité ?

Ces frères, comme d’ailleurs le peuple dans son immense majorité, n’avaient pas compris que le Messie devait d’abord souffrir, être rejeté par les siens, puis mourir en sacrifice pour les péchés, avant d’être res­suscité et élevé à la gloire, comme Etre-Esprit de na­ture divine. - Voir Esaïe, chapitre 53.

De plus, le Seigneur s’attirait l’opposition et la co­lère de la classe sacerdotale, ainsi que des Pharisiens et des Sadducéens, en leur reprochant leurs fautes, en accomplissant des miracles le jour du sabbat et en proclamant le Royaume de Dieu.

Aussi, ses frères Le rejetèrent-ils également, … dans un premier temps.

Et non seulement eux, mais d’autres parents se tournèrent aussi contre le Seigneur.

Marc le mentionne dans son Evangile, au chapitre 3 et au verset 21 : « Et ses proches, ayant entendu cela, sortirent pour se saisir de lui ; car ils disaient : Il est hors de sens. » - Version Darby.

Cela montrerait que la famille charnelle du Sei­gneur était alors surexcitée à l’extrême.

 

Peu après le choix des Apôtres

Il est à noter que cela se passait peu après le choix des apôtres, rapporté dans les versets 13 à 20 du même chapitre : « Il monta ensuite sur la montagne ; il appela ceux qu’il voulut, et ils vinrent auprès de lui. Il en établit douze, pour les avoir avec Lui, et pour les envoyer prêcher avec le pouvoir de chasser les dé­mons. Voici les douze qu’il établit : Simon, qu’il nomma Pierre ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean, frère de Jacques, auxquels il donna le nom de Boanergès, qui signifie fils du tonnerre ; André ; Philippe ; Barthélemy ; Matthieu ; Thomas ; Jacques, fils d’Alphée ; Thaddée ; Simon le Cananite ; et Judas Iscariot, celui qui livra Jésus. Ils se rendirent à la maison et la foule s’assembla de nouveau, en sorte qu’ils ne pouvaient pas même prendre leur repas. »

Il est vraisemblable que ce fut à peu près vers ce temps-là, que Marie et les frères du Seigneur cherchè­rent à Lui parler. Ce fut peut-être pour Le mettre en garde ou Lui conseiller de cesser sa prédication. - Matthieu 12 : 47-50.

 

Constatation

Dans la situation donnée, et en raison du manque de foi et d’une opposition marquée à son égard, de la part de ses quatre frères, il n’apparaît nullement que l’un d’eux ait pu être choisi comme apôtre. Et, de fait, la liste des apôtres choisis, citée ci-dessus, ne fait au­cune mention d’un apôtre clairement identifié comme frère du Seigneur (Matthieu 10 : 2-5 ; Marc 3 : 16-19 et Luc 6 : 12-16). Remarquons, d’un autre côté, qu’aucun frère du Seigneur n’est signalé comme s’étant désoli­darisé de ses autres frères et comme ayant cru au Seigneur vers le temps du choix des apôtres. Pareille mention n’est pas rapportée. Il eût été très souhaitable qu’elle le fût, si ce fut le cas. A défaut, l’affirmation de Jean demeure : « Car ses frères non plus [compre­nons : tous ses frères] ne croyaient pas en lui. » (Jean 7 : 5). Demeure aussi la constatation susmentionnée.

 

Les rapports familiaux qui suivirent

Rares sont les mentions dans les Evangiles indi­quant ce que furent par la suite, et jusqu’à la mort du Seigneur, les rapports entre le Seigneur et ses frères. L’apôtre Jean nous en donne une idée dans son Evan­gile, au chapitre 7, versets 1 à 8 :

« Après cela, Jésus parcourait la Galilée, car il ne voulait pas séjourner en Judée, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir. Or, la fête des Juifs, la fête des Tabernacles, était proche. Et ses frères lui di­rent : Pars d’ici, et va en Judée, afin que tes disciples voient aussi les œuvres que tu fais. Personne n’agit en secret, lorsqu’il désire paraître : si tu fais ces choses, montre-toi toi-même au monde. Car ses frères non plus ne croyaient pas en lui. Jésus leur dit : Mon temps n’est pas encore venu, mais votre temps est toujours prêt. Le monde ne peut vous haïr ; moi, il me hait, parce que je rends de lui le témoignage que ses œu­vres sont mauvaises. Montez, vous, à cette fête ; pour moi, je n’y monte point, parce que mon temps n’est pas encore accompli. »

Nous avons encore le témoignage du Seigneur, in­diquant qu’un prophète n’est pas bien vu dans sa pa­trie et dans sa maison. - Matthieu 13 : 57.

Malgré cela, il nous paraît raisonnable de penser que toute sa famille charnelle s’informait du dévelop­pement de son activité en Israël. Ce n’était pas chose difficile, car l’information relative à l’activité du Seigneur se répandait rapidement dans tout le pays, en raison des miracles qu’Il accomplissait et du merveilleux mes­sage qu’Il annonçait.

 

En ce qui concerne sa mère

Nous sommes certains que sa mère pensait cha­que jour à Lui. Elle savait qu’Il avait une destinée parti­culière, comme fut particulière, unique, la conception de Jésus dans son sein. Mais elle ne comprenait pas la tournure que prenaient les événements. Elle ne s’attendait pas à ce qu’Il rencontre une opposition aussi grande de la part des Sacrificateurs, des Phari­siens, des Sadducéens et des Anciens parmi le peuple. Jamais, elle n’avait imaginé qu’Il serait arrêté, condamné à mort et qu’Il mourrait sur une croix. Elle ne comprenait pas. Néanmoins, dans les derniers mo­ments de sa mission terrestre, comme une vraie mère, elle vint hardiment se placer aussi près que possible de la croix, avec d’autres femmes à ses côtés, ainsi que l’Apôtre Jean.

Elle put alors se rappeler les paroles de l’ange Ga­briel qui lui rendit visite trente-trois années et demie auparavant :

« Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père. Il régnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n’aura point de fin. » - Luc 1 : 31-33.

Il était Fils du Très-Haut, cela, elle le savait, en rai­son de sa conception miraculeuse en son sein, au moyen de l’Esprit Saint. Mais Il devait être grand et ré­gner éternellement, et voici qu’Il mourait tout près d’elle. Elle ne comprenait pas ! Mais nous avons tout lieu de croire que, dans le fond de son cœur pieux, un certain espoir adoucissait sa peine et tempérait son désarroi.

 

Et ses autres fils, où étaient-ils ?

Il n’y a certainement pas lieu de croire que la mort de leur Frère les laissait indifférents. Nous préférons croire que, dans le fond de leur cœur, leur amour pour Jésus demeurait intact et qu’ils gardaient pour Lui res­pect et considération, même s’ils n’étaient pas d’accord avec Lui. Ils s’étaient certainement réunis quelque part, peinés par les souffrances et la mort de leur Frère aîné si particulier. Eux non plus ne comprenaient pas ce qui se passait. Personne d’ailleurs ne le comprenait, à ce moment-là, si ce n’est le Père Céleste seul. Voyant ce qu’ils considéraient le fiasco du mouvement commencé par le Seigneur trois ans et demi plus tôt, ils purent penser qu’ils avaient bien fait de ne pas se joindre à Lui.

 

Après la résurrection du Seigneur

Mais, que se passe-t-il après la résurrection du Seigneur ?

Jésus se montre plusieurs fois, à des personnes différentes, pour prouver qu’Il vit. Il apparaît à Jacques, son frère (1 Corinthiens 15 : 7). Il lui parle. Jacques, sans aucun doute, fit savoir à ses frères ce que Jésus lui avait dit. Ces derniers ont pu douter quand le bruit de la résurrection de leur Frère aîné commença à se répandre. Ils ont pu être enclins à accepter l’interprétation des principaux sacrificateurs, selon la­quelle les disciples du Maître étaient venus de nuit et avaient enlevé son corps (Matthieu 28 : 11-15). Mais, lorsque ce fut Jacques, leur frère, qui leur annonça la nouvelle et leur dit avoir vu Jésus, et parlé avec Lui, et lorsqu’il leur communiqua, certainement, ce que Jésus avait à leur dire, ils ne purent faire autrement que d’accepter le fait. Mais, à coup sûr, cette nouvelle les renversa. Ils ne s’attendaient pas à pareil déroulement des événements. Ainsi, Jésus vivait de nouveau ! De plus, ce n’était plus un Etre humain, mais un Etre-Es­prit glorieux, participant de la nature divine (1 Pierre 3 : 18) ! La situation avait changé !

Il ne fait pas de doute que cette nouvelle trans­perça leur cœur ! Ils commencèrent à se rendre compte qu’ils avaient mal fait en doutant de Lui et en s’opposant à Lui. Ils commencèrent à réaliser qu’Il était vraiment une personne exceptionnelle, très proche de Dieu, ayant une destinée particulière et une mission spéciale à remplir. Ils commencèrent à comprendre qu’Il était vraiment Fils de Dieu, comme Il l’affirmait ! Et, très certainement, ils commencèrent à regretter leur comportement envers Lui, et à se repentir…

 

Et que se passe-t-il ensuite ?

Ensuite, il se passe que le Seigneur enjoignit aux Apôtres de ne pas quitter Jérusalem avant d’avoir reçu la puissance d’En-Haut, l’Esprit Saint promis. Aussi, après l’ascension du Maître, ils retournèrent dans la ville et montèrent dans la chambre haute où ils se te­naient d’ordinaire. Et tous, d’un commun accord, per­sévéraient dans la prière, avec les femmes, avec les autres disciples, car ils étaient en tout environ 120 per­sonnes, avec aussi Marie, mère de Jésus, et avec qui encore… avec les frères de Jésus ! - Actes 1 : 13-15.

Ainsi, quarante jours après la résurrection du Sei­gneur, ses frères se sont joints aux Apôtres et aux au­tres disciples. Ils montrèrent de cette manière qu’ils regrettaient leur incrédulité passée et s’en repentaient et que, eux aussi, étaient devenus ses disciples. Ils montrèrent qu’ils avaient compris que leur Frère Aîné était le Messie promis, qu’Il était devenu le Rédemp­teur, le Prince de la Vie, le Roi d’Israël, la Tête, le Chef de l’Eglise.

Et, comme le rapporte la Parole de Dieu, après l’envoi du Saint Esprit, ils devinrent actifs au service de Dieu. Ils rendaient visite aux frères, pour les affermir dans la foi, comme faisaient les autres Apôtres (1 Co­rinthiens 9 : 5). D’après le Nouveau Dictionnaire Bibli­que, Jude, le frère du Seigneur, fut probablement l’auteur de l’épître de Jude et Jacques, le frère du Sei­gneur également, serait l’auteur de l’épître de Jacques. Ce serait également lui qui aurait présidé la réunion des Apôtres et des frères Anciens de Jérusalem, pour débattre de la question des frères d’origine païenne, au regard de la Loi de Moïse. - Actes 15 : 6-29.

 

Frères ou cousins ?

Cette question se pose : Mais ces frères, étaient-ils de vrais frères de Jésus ? N’étaient-ils pas, en fait, des cousins ?

Bien que les Saints Ecrits indiquent clairement qu’il s’agit de frères, ce fait est néanmoins contesté. Voici quelques-unes des thèses signalées dans certains Dictionnaires et Commentaires Bibliques.

1 – L’on disait au début que les frères du Seigneur Jésus étaient les fils de Joseph d’un mariage précé­dent, avec une certaine Escha, ou Salomé, de la tribu de Juda. Dans ce cas, Joseph se serait marié deux fois. C’est la thèse avancée par Origène et Clément d’Alexandrie, aux deuxième et troisième siècles de no­tre ère.

2 – Ce serait des enfants issus d’un mariage de lé­virat entre Joseph et la veuve de son frère Cléopas décédé. Ce n’est qu’une hypothèse.

Il est à noter que les deux opinions précitées pa­raissent relever de la pure imagination, car elles ne s’appuient sur aucune citation biblique.

3 – Ce serait les cousins du Seigneur. Cette pen­sée vient de Jérôme (331-420), l’auteur de la traduc­tion des Saints Ecrits en latin, appelée la Vulgate. Il déclara, vers 383, que les frères de Jésus furent en vérité des cousins, élargissant à la manière orientale le sens des mots grecs adelphos, frère, et adelphê, sœur. Par la suite, il ne fut plus sûr de son opinion et émit même des doutes à propos de cette théorie des cou­sins.

En ce qui concerne l’élargissement de la significa­tion du mot « frère », le fait est que, dans l’Ancien Testament, le mot  frère» a un sens élargi. On l’appliquait à un frère réel, mais aussi à un neveu, de même qu’à un cousin. Le mot correspondant araméen s’emploie également dans ce sens élargi.

 

Il n’en est pas ainsi dans le Grec

Mais, il en va autrement dans le Grec, langue utili­sée dans le Nouveau Testament, comme l’indique le Quid de l’année 1997, à la page 564, à propos des frè­res de Jésus : « … la tradition les considère comme ses cousins germains, frère ayant aussi ce sens en hébreu et en araméen (mais pas en grec ; Marc, Matthieu et Jean utilisèrent adelphoi en grec). – Fin de citation.

Cette langue a son mot pour frère, c’est adelphos, et son mot pour cousin, c’est anepsios. Quand le mot adelphos est employé, nous devons comprendre qu’il est question d’un frère réel, et non d’un cousin. Et lors­que c’est le mot anepsios qui figure dans un texte, il y a lieu de comprendre qu’il s’agit d’un véritable cousin, et non d’un frère. L’emploi correct de ces mots est bien observé dans le Nouveau Testament. Dans l’Evangile de Matthieu (1 : 2), il est écrit : « Jacob engendra Juda et ses frères (adelphous – pluriel) ». Et, dans l’Evangile de Jean (1 : 40), il est indiqué : « André, frère (adel­phos) de Simon Pierre… ». Signalons en passant, que le mot adelphos est aussi employé dans le Nouveau Testament dans le cas de frères selon la foi (Luc 6 : 42 ; 1 Pierre 2 : 17), et dans le cas de membres de la nation d’Israël, descendance d’Abraham. - Actes 3 : 17 ; 13 : 26.

Par contre, en Colossiens 4 : 10, s’agissant d’un cousin, nous lisons : « …Marc, le cousin (anepsios) de Barnabas… »

Certaines versions françaises rendent ici le mot anepsios par neveu. C’est le cas, par exemple, de la version Darby qui traduit par neveu, en indiquant ce­pendant en note de bas de page : « ou : cousin ». Mais il y a lieu de signaler que la très grande majorité des bibles françaises contemporaines traduisent par cou­sin, mot qui serait bien la traduction originale correcte du grec anepsios, comme le signale, d’ailleurs, W.E. Vine, dans son Dictionnaire des mots grecs du Nou­veau Testament.

Nous y lisons l’explication suivante, dans sa tra­duction en français :

« ANEPSIOS » : … en Colossiens 4 : 10 signifie un cousin plutôt qu’un neveu… Cousin est sa signification dans diverses époques d’écrivains grecs. C’est dans ce sens qu’il est employé dans la version des Sep­tante, en Nombres 36 : 11. Dans des écrits ultérieurs, il dénote un neveu… Comme le dit Lightfoot, il n’y a pas de raison de supposer que l’Apôtre l’aurait uti­lisé dans un sens autre que son sens propre. Il nous faut comprendre, par conséquent, que Marc était le cousin de Barnabas. – Fin de citation.

 

Une confirmation

Jacques Duquesne, dans son livre « Jésus », à la page 68, confirme qu’ anepsios veut dire cousin, et adelphos, frère.

Parlant des frères de Jésus et commentant l’épisode de la synagogue, il signale que les « textes grecs des Evangiles utilisent pour les désigner le mot  adelphoi, qui signifie clairement frères et non pas cousins (qui se dit  anepsioi ). Jamais dans le Nouveau Testament le mot adelphoi n’est utilisé, en d’autres cir­constances, pour cousins. Pourquoi le serait-il seule­ment pour la famille de Jésus ? » - Fin de citation.

 

Dans la synagogue, à Nazareth

Examinons cet épisode de la synagogue. Voici ce qui en est rapporté :

« S’étant rendu dans sa patrie, il enseignait dans la synagogue, de sorte que ceux qui l’entendirent étaient étonnés et disaient : D’où lui viennent cette sagesse et ces miracles ? N’est-ce pas le fils du charpentier ? N’est-ce pas Marie qui est sa mère ? Jacques, Joseph, Simon et Jude, ne sont-ils pas ses frères ? Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes parmi nous ? D’où lui viennent donc toutes ces choses ? » - Matthieu 13 : 54-56.

Notons bien que ceux qui s’exprimèrent ainsi étaient des habitants de Nazareth, présents au culte dans la synagogue, un jour de sabbat. Ils connais­saient bien le charpentier Joseph et toute sa famille ! Ils venaient le voir dans son atelier quand ils avaient des travaux de charpente ou de menuiserie à faire faire. Ils virent Marie, enceinte, avant le départ pour Bethléhem où naquit le Fils de Dieu. Ils virent ensuite Joseph avec Marie et le garçonnet Jésus, revenir d’Egypte et s’installer de nouveau à Nazareth. Et ne virent-ils pas Marie enceinte avant la naissance de Jacques, de Joseph, de Simon et de Jude ? Ne virent-ils pas également chacun de ces fils, et chacune des filles, grandir et s’amuser près de la maison, comme le font garçons et fillettes ?

Aussi, quand ils ont dit, EUX : « …n’est-ce pas Ma­rie qui est sa mère ? Jacques, Joseph, Simon et Jude, ne sont-ils pas ses frères ? », ils savaient ce qu’ils di­saient. Ils savaient, EUX, que ces frères dont ils par­laient étaient de la même mère que Jésus ; ils savaient que ce n’était pas des cousins. Aussi, en les citant, ont-ils utilisé le mot « adelphoi » et non « anepsioi ». Et leurs paroles, à EUX, ont du poids, car ce sont les pa­roles de témoins véridiques, qui ont vu toute leur vie durant, presque, la famille de Joseph, le charpentier.

 

Luc confirme aussi

Luc confirme dans son Evangile que c’était des frè­res, quand il écrit, au deuxième chapitre et au verset 7 :

« Pendant qu’ils étaient là (pendant que Joseph et Marie étaient à Bethléhem), le temps où Marie devait accoucher arriva, et elle enfanta son fils premier-né. »

L’expression « premier-né » donne normalement à entendre que d’autres naissances suivirent, bien que cela puisse ne pas être toujours le cas.

Mais examinons dans quelles circonstances Luc employa ce mot. Son récit de l’Evangile, il l’aurait ef­fectué vers l’année 60 de notre ère. Il l’effectua donc plus de soixante années après la naissance du Sei­gneur et ce, après avoir fait des recherches exactes sur tout ce qui se rapportait au Seigneur et à l’Evangile prêché par Celui-ci (Luc 1 : 3). Cela veut dire qu’il fit des recherches exactes sur tout ce qui se rapportait à la naissance du Seigneur et à la famille de Joseph. Il savait donc, avec certitude, si Marie mit au monde d’autres enfants après Jésus, ou non ; il savait, avec certitude, si Jésus avait des frères ou si c’était des cousins. Si d’autres naissances n’étaient pas interve­nues après celle de Jésus, Luc, dans son rôle d’historien parfaitement au courant des faits interve­nus, n’aurait pas été autorisé à utiliser le mot « premier-né » pour relater la naissance du Seigneur. Il aurait alors dû employer, obligatoirement, le mot « unique », qui aurait été le seul mot correct, parce que, dans ce cas-là, Jésus aurait, effectivement, été Fils unique de Marie. Mais, dans sa relation des faits, il apparaît comme un historien trop précis, trop méticu­leux et trop consciencieux pour commettre une faute pareille.

Si donc, il employa le mot « premier-né », c’est que d’autres naissances étaient intervenues après.

Certains de ces frères, ou certaines de ces sœurs, pouvaient être encore en vie en l’an 60 de notre ère. Jacques, le plus âgé d’entre eux, pouvait avoir en ce temps-là un peu moins de 60 ans, s’il vivait encore. Chacun de ceux qui naquirent après lui était plus jeune. Il ne fait pas de doute que les disciples savaient quels étaient ceux qui vivaient encore, car ils étaient connus parmi eux, puisqu’ils leur rendaient visite, afin de les affermir dans la foi (1 Corinthiens 9 : 5). Appa­remment, il y avait encore possibilité de discuter avec eux, et rien ne dit que Luc n’a pas usé de cette possibi­lité.

Cela nous amène à constater que Joseph connut Marie, ainsi que le donne à entendre le verset 25 du chapitre premier de l’Evangile selon Matthieu.

 

Psaume 69 : 9

Il existe un verset dans le Psaume 69, confirmant que Marie mit au monde d’autres fils après la nais­sance de Jésus. Il s’agit du verset 9 :

« Je suis devenu un inconnu pour mes frères, un étranger pour les fils de ma mère. » - Version Thomp­son.

Ces paroles furent prononcées par David et trou­vent en lui leur application. Mais, dans un sens pro­phétique, elles se rapportent également et en premier lieu au Seigneur.

Celui-ci fut de même traité comme un inconnu par ses frères, non seulement par ses frères charnels, comme nous l’avons vu précédemment, mais aussi par ses frères nationaux, c’est-à-dire par les Israélites. Il est venu chez les siens, mais les siens ne l’ont pas reçu (Jean 1 : 11).

Lui aussi est devenu « un étranger pour les fils de » sa « mère ». Il apparaît que ces paroles s’appliquent avant tout à la famille charnelle du Sei­gneur. Elles nous fournissent la preuve que Marie, ou­tre Jésus, eut d’autres fils, qui traitèrent le Seigneur comme un étranger pendant un certain temps. Obser­vons que ces autres fils ne pouvaient pas être des cousins, mais des frères exclusivement (des demi-frè­res en fait), parce qu’ils étaient de la même mère. Re­marquons encore avec quelle justesse les paroles ob­jet de notre examen s’appliquent à la famille du Sei­gneur. Ses frères devaient être les fils de sa mère. Cette formulation est faite de telle manière qu’elle donne à entendre qu’il s’agit de fils de la mère, mais non du Père. De fait, il en fut bien ainsi. Les frères du Seigneur furent fils de sa mère, mais non de son Père. Son Père était Dieu Lui-même, mais leur père à eux était Joseph. La mère seule était la même. La phrase ne pouvait donc être formulée autrement.

Nous avons là une indication montrant clairement que le Psaume 69 se rapporte dans sa majeure partie au Seigneur Jésus. Ses disciples confirment le fait dans l’Evangile selon St Jean, au chapitre 2 et au ver­set 17, en appliquant au Seigneur Jésus le verset 10 de ce Psaume 69 :

« Ses disciples se souvinrent qu’il est écrit : Le zèle de ta maison me dévore ».

 

Versets apparemment contradictoires

Etudions maintenant des versets qui paraissent contradictoires.

Prenons, par exemple, l’épître aux Galates, chapi­tre premier et versets 18 et 19.

« Trois ans plus tard, je montai à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas, et je demeurai quinze jours chez lui. Mais je ne vis aucun autre des apôtres, si ce n’est Jacques, le frère du Seigneur. »

Quelqu’un dira que nous avons ici la preuve que Jacques, le frère du Seigneur, était bien Apôtre.

On peut le dire, mais ce n’est qu’une preuve appa­rente.

S’opposent à cette affirmation les explications pré­cédentes indiquant que les frères du Seigneur, y com­pris Jacques – car il n’est pas mentionné que celui-ci constituait une exception -, ne croyaient pas au Sei­gneur au temps du choix des Apôtres. Il est difficile d’admettre que l’un d’eux, ne reconnaissant pas en Jésus le Messie, le Fils de Dieu, aurait été choisi comme Apôtre.

S’oppose aussi à cette affirmation le récit rapporté en Actes, chapitre premier et versets 13 et 14. Ce récit distingue nettement les Apôtres des frères de Jésus. D’abord, dans le verset 13, il cite les onze apôtres restant après le suicide de Judas et avant le choix de l’Apôtre Paul. Parmi ces Apôtres est mentionné un premier Jacques, à la suite de Jean. Il s’agit de Jac­ques, le frère de Jean et le fils de Zébédée (Marc 3 : 17). Un autre Jacques y figure aussi. Il est précisé qu’il s’agit de Jacques, fils d’Alphée. Si c’est Jacques, fils d’Alphée, ce n’est pas Jacques, fils de Joseph, ou frère de Jésus. Ce Jacques serait Jacques le mineur men­tionné en Marc 15 : 40. On l’appelait le mineur parce qu’il était petit de taille.

Et après cette liste des onze Apôtres, sont men­tionnés les frères de Jésus, au verset 14 que voici : « Tous d’un commun accord persévéraient dans la prière, avec les femmes, et Marie, mère de Jésus, et avec les frères de Jésus. »

« Avec les frères de Jésus », cette expression paraît bien englober la totalité des frères du Seigneur, totalité nettement distincte de celle des Apôtres, de ce moment-là.

Une distinction similaire apparaît en Matthieu 12 : 47-50, où il est question d’un côté, des frères du Sei­gneur, apparemment de tous ses frères, venus lui par­ler, avec leur mère, et se tenant à l’extérieur d’une ha­bitation et, d’un autre côté, les disciples rassemblés à l’intérieur auprès du Maître.

 

Apôtre, ou pas ?

Il existe ainsi une contradiction. Jacques, était-il Apôtre, ou ne l’était-il pas ?

Dieu merci, il existe sur ce point une explication fournie par la « Bible du Semeur ». Dans cette Bible, à propos de Galates 1 : 19, figure en bas de page la note suivante :

Galates 1 : 19 (Autre traduction) : « Je n’ai vu au­cun autre apôtre, mais j’ai seulement vu Jacques, le frère du Seigneur. »

Réfléchissons bien sur les paroles de l’Apôtre. Il dit d’abord, au verset 18, qu’il est allé à Jérusalem pour faire la connaissance de Pierre, qu’il l’a vu et qu’il est resté quinze jours chez lui. Il dit ensuite, au verset 19, ce qu’il n’a pas vu : il n’a vu aucun autre Apôtre, à part Pierre. Mais il a vu quelqu’un encore, outre Pierre. Ce quelqu’un était Jacques ! Mais quel Jacques ? Jac­ques, le frère du Seigneur. Ici, les paroles citées ne disent pas que ce Jacques serait Apôtre ; elles infor­ment simplement qu’il s’agit de Jacques, le frère du Seigneur, et non d’un autre Jacques.

 

Deux possibilités

Nous aurions ainsi deux possibilités de traduction, pour ce verset 19.

La première inclut Jacques, le frère du Seigneur, dans le groupe des Apôtres.

La deuxième l’en exclut.

Mais la première s’oppose aux textes bibliques déjà cités et commentés sur ce point, indiquant qu’aucun frère du Seigneur n’apparaît comme ayant été choisi comme apôtre.

La deuxième, par contre, s’harmonise parfaitement avec ces passages. En conséquence, elle est à retenir.

Le même problème est soulevé par 1 Corinthiens 15 : 7, qui permet d’inclure ou d’exclure Jacques du groupe des apôtres et qui se lit comme suit : « Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. »

L’argumentation développée ci-dessus indique qu’il y a lieu de l’en exclure.

 

La sœur de Marie, mère de Jésus

Il y a lieu de signaler que ceux qui soutiennent que Jacques, le frère du Seigneur, était Apôtre, ceux-là avancent qu’il était ce Jacques figurant dans la liste des Apôtres comme fils d’Alphée, ou de Clopas, et de Marie, femme d’Alphée ou de Clopas. Ils soutiennent en même temps que cette Marie, femme d’Alphée, se­rait la sœur de Marie, mère de Jésus. Il en résulterait que les enfants de Marie, hormis Jésus, seraient les enfants de Marie, femme d’Alphée et sœur de Marie, mère du Seigneur. Et, dans ce cas, ces enfants-là se­raient cousins et cousines du Seigneur.

Ceux qui comprennent ainsi s’appuient sur l’Evangile de Jean, chapitre 19 et verset 25 : « Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. »

Ils soutiennent qu’il est question de trois femmes dans ce récit :

- la première étant Marie, la mère de Jésus,

- la deuxième étant la sœur de la mère du Sei­gneur, qui serait Marie, femme de Clopas (ou d’Alphée),

- et la troisième étant Marie de Magdala (ou Marie-Madeleine).

Mais, malgré l’absence de la conjonction de coor­dination « et », le texte grec permet l’interprétation sui­vante concernant la sœur de Marie, mère de Jésus :

- la deuxième : la sœur de sa mère,

- et la troisième : Marie, femme de Clopas.

Ce qui ferait quatre femmes auprès de la croix : 1) Marie, la mère de Jésus ; 2) la sœur de sa mère ; 3) Marie, la femme de Clopas et 4) Marie de Magdala.

 

Marie, femme de Clopas

A propos de Marie, la femme de Clopas, on lit l’explication suivante dans le Nouveau Dictionnaire Bi­blique, à la page 478 :

2. Marie, femme de Clopas, ou Cléopas (Jean 19 : 25)

[…] Clopas est appelé Alphée (Matthieu 10 : 3 ; Marc 3 : 18 ; Luc 6 : 15), les deux noms étant des va­riantes du même nom araméen original. Clopas et Ma­rie sont donc le père et la mère de l’apôtre Jacques le Mineur, et de Joses, son frère (Matthieu 27 : 56 ; Marc 15 : 40 ; Luc. 24 : 10). Ceux qui prétendent que les « frères » du Seigneur étaient ses cousins, du côté maternel, allèguent que cette Marie était sœur de la Vierge et que Jean 19 : 25 ne mentionne que 3 fem­mes près de la croix de Jésus. Mais, outre l’invraisemblance du même nom décerné à 2 sœurs, d’autres arguments permettent de réfuter la théorie des « cousins »[…] On admet dans ce cas que Jean parle de 4 femmes assistant à la crucifixion. L’une d’elle était précisément Marie, femme de Clopas. – Fin de citation.

La lecture de ce verset 25 du chapitre 19 de l’Evangile selon Jean, indiquerait plutôt une présence de quatre femmes près de la croix, au lieu de trois. Cela devient une certitude, si l’on considère que, pour qu’il y en ait trois, il faut que la sœur de la mère de Jé­sus, Marie, porte le même prénom que cette dernière, c’est-à-dire Marie.

Il n’est pas d’usage de donner le même prénom à deux enfants.

L’argument précité, avancé par les défenseurs de la théorie des « cousins », conduit à faire croire que Marie, la mère de Jésus, n’avait que le Seigneur comme enfant. Les quatre frères du Seigneur seraient en fait fils de Marie, femme de Clopas, et seraient des cousins du Seigneur, si l’on considérait comme véridi­que la théorie des deux sœurs portant le même pré­nom. Dans ce cas-là, Marie, femme de Clopas, devrait avoir quatre fils, et des filles.

Mais elle n’avait que deux fils, clairement dési­gnés : Jacques et Joses (ou Joseph), comme cela est rapporté ci-dessus (Matthieu 27 : 56 ; Marc 15 : 40). En conséquence, cette théorie des cousins, supposant deux sœurs portant le même nom, ne tient vraiment pas.

Lightfoot émet sur ce point un avis qui paraît tout à fait correct : « Saint Jérôme n’invoqua aucune autorité tradi­tionnelle pour appuyer sa théorie, et […], par consé­quent, il faut chercher les témoignages en sa faveur uniquement dans les Ecritures. J’ai examiné les témoi­gnages des Ecritures, et[…] la somme des difficultés […] fait plus que contrebalancer ces arguments se­condaires en sa faveur, et en fait doit amener à la re­jeter. » - St. Paul’s Epistle to the Galatiens, Londres, 1874, p. 258.

 

Un point encore

Nous voudrions nous arrêter sur un point encore.

Il s’agit du choix de l’Apôtre Jean, par le Seigneur, pour s’occuper de sa mère.

- « Femme, voilà ton fils », dit le Seigneur à sa mère.

- « Voilà ta mère », dit-Il ensuite au disciple Jean.- Jean 19 : 26, 27.

On pourrait dire que cette disposition prise par le Seigneur à l’égard de sa mère fournit la preuve que Jésus n’avait ni frère ni sœur. Car, dira-t-on, s’Il avait eu et des frères et des sœurs, Il aurait dû confier Marie aux soins de l’un d’entre eux.

S’il en était effectivement ainsi, il y aurait lieu de comprendre que cette disposition prise par le Seigneur annulerait les versets bibliques indiquant que le Sei­gneur avait et des frères et des sœurs. Et dans ce cas-là, par exemple, il y aurait lieu de comprendre que le verset 9 du Psaume 69 ne s’appliquerait pas à la fa­mille du Seigneur. Il faudrait, en conséquence, trouver une autre explication pour ce verset, ainsi que d’autres. Ce serait, semble-t-il, difficile, car les disciples eux-mêmes indiquèrent, d’une manière indirecte, mais claire, que ce verset 9 s’applique au Seigneur et à ses frères. – Jean 2 : 17.

 

Que dirons-nous ?

Nous savons que lorsque des versets paraissent en contredire d’autres, il y a lieu de chercher à harmo­niser les pensées contenues dans tous les versets se rapportant au sujet en cause, et non d’ignorer les uns pour ne s’en tenir qu’aux autres.

Que le Seigneur ait eu des frères qui Le traitaient comme un inconnu et un étranger pendant un certain temps, cela ressort clairement du Nouveau Testament. Cela ne peut être ignoré.

Que ce fût de véritables frères (adelphos) ou plus précisément de véritables demi-frères, et non des cou­sins (anepsios), cela ressort également clairement des explications fournies par des dictionnaires et des concordances bibliques.

Comment alors comprendre le choix de Jean, ef­fectué par le Seigneur, pour s’occuper de sa mère ?

Voici quelques suggestions à ce sujet :

- Nous savons qu’un lien d’amour très fort unissait le Seigneur et Jean ; parmi les disciples, c’était, semble-t-il, le lien le plus fort.

- Nous savons que Jésus appréciait beaucoup l’ardeur, le zèle, la compassion et l’attachement de Jean pour Lui, si bien manifestés par son courage à venir se placer près de la croix, tout près de Lui.

- Nous savons que l’Apôtre Jean avait une com­préhension profonde de la Vérité, et qu’il pouvait entourer Marie d’une ambiance spirituelle des plus profitables. C’était important, pour le bien spirituel de Marie.

- Il semble de plus que Jean ait disposé de possi­bilités matérielles et financières telles qu’elles lui permettaient, facilement, de s’occuper d’une per­sonne.

 

Choix le plus profitable, spirituellement

On peut ainsi comprendre que le choix de Jean était, pour le Seigneur, le meilleur accomplissement de ses obligations envers sa mère, prescrites par la Pa­role de Dieu (Exode 20 : 12 ; 1 Timothée 5 : 8). Si on prend en compte le bien spirituel de Marie, ce choix paraît avoir été pour elle le plus profitable.

Remarquons encore que le fort attachement, de la part de Marie pour son Fils, et de la part de Jean pour son Maître, a fait que l’un et l’autre se sont trouvés l’un près de l’autre et que, en même temps, tous deux se sont trouvés près du Seigneur, à un moment très criti­que de sa vie.

Il est possible que le Seigneur ait vu là un indice concernant la volonté de l’Eternel, et cela pourrait aussi expliquer son choix.

 

Quant aux frères et aux sœurs du Seigneur

Le Seigneur ne les a pas méprisés pour autant. Il savait qu’Il s’intéresserait à ses frères après sa résur­rection, pour leur offrir ce qui serait pour eux le meil­leur : le salut spirituel, comme membres de l’Eglise, afin d’être éternellement avec Lui et avec tous les membres de l’Eglise. Et c’est ce que le Seigneur fit après sa résurrection. Il leur donna la possibilité de de­venir ses disciples. Et ils s’engagèrent activement à son service, comme le rapporte la Parole de Dieu.

En ce qui concerne ses soeurs, bien que les Ecri­tures ne disent rien à ce sujet, nous pouvons raisonna­blement supposer que l’exemple de leur mère et de leurs frères les a conduites à accepter leur Frère Aîné, comme leur Rédempteur et le Messie d’Israël, et à s’engager sur ses traces, en vue du salut céleste.

Si non, nous savons qu’elles auront la possibilité d’obtenir la vie éternelle sur terre, sous les termes de la Nouvelle Alliance qui entrera en vigueur dans un avenir qui paraît proche.

 

Fr. A. D.

Suite de cet article dans le MESSAGER DE MAI-JUIN 2005


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