Une suite de l’article paru dans le MESSAGER DE MAI-JUIN DE L’ANNEE 2004
Cet article a aussi été publié dans le périodique
polonais « Na Strazy ». Il a suscité deux questions de la part d’un
lecteur polonais. Pensant que ces questions et leur réponse pourraient
intéresser les lecteurs du Messager, nous les publions ci-après.
A) Le
frère D. (Rédacteur de l’article) suggère que Marie, la mère de Jésus, ne
comprenait pas la mission de son fils. Il écrit :
« Il
est vraisemblable que ce fut à peu près vers ce temps-là, que Marie et les
frères du Seigneur cherchèrent à Lui parler. Ce fut peut-être pour Le mettre
en garde ou Lui conseiller de cesser sa prédication. »
Plus
loin, le Rédacteur écrit :
« Nous
sommes certains que sa mère pensait chaque jour à Lui. Elle savait qu’Il avait
une destinée particulière, comme fut particulière, unique, la conception de
Jésus dans son sein. Mais elle ne comprenait pas la tournure que prenaient les
événements. Elle ne s’attendait pas à ce qu’Il rencontre une opposition aussi
grande de la part des Sacrificateurs, des Pharisiens, des Sadducéens et des
Anciens parmi le peuple. Jamais, elle n’avait imaginé qu’Il serait arrêté,
condamné à mort et qu’Il mourrait sur une croix. »
Je ne
comprends pas le Rédacteur. Comment la mère de Jésus, qui se trouvait souvent
dans le voisinage de Jésus et qui a entendu certainement ses paroles
concernant sa mort, ne devait-elle pas comprendre sa mission ? Siméon,
dans sa prophétie, déclare à Marie : « … et à toi-même, une épée
te transpercera l’âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient
dévoilées » (Luc 2 : 35). Nous savons que Marie « gardait
dans son cœur » tout ce qui se rapportait à son Fils. Il en fut peut-être
autrement que ne le pense le Rédacteur ; la mère de Jésus s’efforçait
toujours de L’aider, de Le soutenir dans sa mission. Les frères de Jésus,
effectivement, ne Le comprenaient pas, mais Marie ? D’où viennent ces
suppositions négatives ?
B) Le deuxième problème, c’est le manque d’une explication
finale, par le Rédacteur, sur la question relative aux frères et sœurs de
Jésus. Comparons plusieurs versets.
1) - Matthieu 13 : 55 : « N’est-ce
pas le fils du charpentier ? N’est-ce pas Marie qui est sa mère ?
Jacques, Joseph, Simon et Jude, ne sont-ils pas ses frères ? »
Marc 6 : 3 : « N’est-ce pas le
charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de Joses, de Jude et de
Simon ? Et ses sœurs, ne sont-elles pas ici parmi nous ? Et il était pour
eux une occasion de chute. »
2) - Matthieu 27 : 56 : « Parmi
elles étaient Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère
des fils de Zébédée. »
Marc 15 : 40 : « Il y avait aussi
des femmes qui regardaient de loin. Parmi elles étaient Marie de Magdala,
Marie, mère de Jacques le mineur et de Joses, et Salomé. »
Je réfléchis à la convergence des prénoms. Parmi les
frères de Jésus (versets du point n° 1), sont cités Jacques et Joseph
(ou Joses) ; ensuite, parmi les enfants de Marie, mère de Jacques le
Mineur (versets du point n° 2), il y a aussi Jacques et Joseph (Joses). Y
aurait-il convergence de prénoms ? Peut-être, cette Marie est la mère de
Jésus – et alors Jacques le Mineur serait frère de Jésus […]
Réponse du Rédacteur :
Pour
comprendre les citations susmentionnées, il y a lieu de savoir ce sur quoi
elles s’appuient : il y a le contexte national de l’époque, de même que le
contexte familial se rapportant à Marie, et la situation particulière de
celle-ci, du fait de sa conception miraculeuse de Jésus ; il y a aussi
les promesses divines liées à la naissance du Seigneur.
Le contexte national était qu’au temps de la naissance
du Seigneur, on s’attendait à la délivrance de Jérusalem du joug romain, par
l’établissement du Royaume Messianique promis (Luc 2 : 38). Cette attente
s’affermit en Marie, lorsque l’Ange lui annonça que ce serait elle qui
donnerait naissance au Libérateur (Luc 1 : 32, 33). Dans l’attente du
Royaume, elle savait qui en serait le Roi : son propre Fils.
Les Juifs s’attendaient à un homme comme roi, auréolé
d’une gloire humaine, à l’exemple de la gloire passée de certains rois
d’Israël. Ce fut par la suite l’attente des disciples du Seigneur (Luc
24 : 21). C’était aussi, à mon avis, ce à quoi s’attendait Marie. Aussi,
lorsque le Seigneur commença sa mission, il fut logique de supposer qu’Il se
concilierait tout le peuple juif, se mettrait à sa tête et le libérerait de
l’occupant. Mais, les événements ne s’orientèrent pas dans cette direction. Le
Seigneur conduisait une activité séparée, qui engendra l’opposition des
Sacrificateurs, des Pharisiens et des Anciens du peuple. Une opposition se
manifesta également dans la propre famille de Jésus. Ses frères ne crurent pas
en Lui (Jean 7 : 5). Est-ce qu’ils se joignirent à d’autres parents,
disant : « Il est hors de sens » (Marc 3 : 21), cela
n’est pas dit clairement ; en tout cas, il y eut certains membres de la
parenté qui cherchèrent à mettre un frein à son activité, de force,
apparemment. Il est écrit qu’ils vinrent pour « se saisir » de Lui.
Dans la Bible « NBS », la « Nouvelle Bible Segond », figure
une note indiquant que le verbe grec traduit par « se saisir »
signifie « faire arrêter », c’est-à-dire « provoquer
l’arrestation » comme, par exemple, dans le cas de la mise en prison de
Jean-Baptiste, par Hérode. – Marc 6 : 17.
C’est
l’indice d’une forte tension dans la famille, qui nous fait comprendre à
quelles influences était soumise Marie. Cela ne pouvait que l’inquiéter et
susciter bien des questions, dans son esprit. Cela permet de comprendre qu’elle
soit partie à la rencontre du Seigneur, avec ses autres fils (Matthieu
12 : 46-50), pour parler avec Lui, peut-être pour le « mettre en
garde », peut-être pour « Lui conseiller de cesser sa prédication ».(*)
De plus, s’Il devait « sous peu » commencer
à régner, comme on s’y attendait, et libérer la nation, Il devrait alors être
accepté par la classe qui exerçait le pouvoir : les Sacrificateurs, les
Anciens de la ville, le Sanhédrin… Marie était en droit à s’attendre à cela.
D’où l’expression : « Elle ne s’attendait pas à ce qu’Il rencontre
une opposition aussi grande de la part des Sacrificateurs, des Pharisiens, des
Sadducéens et des Anciens parmi le peuple, ni à ce qu’Il soit arrêté, condamné
à mort et qu’Il meure sur une croix. »
Les disciples d’Emmaüs ne s’y attendaient pas non
plus. Aussi ont-ils déclaré clairement : « Nous espérions que ce
serait Lui qui délivrerait Israël » - Luc 24 : 21.
Nous pouvons comprendre que Salomé, la mère des fils
de Zébédée, Jacques et Jean, ne s’y attendait pas quand elle est venue à Jésus
en le priant que l’un de ses fils soit assis à sa droite, et l’autre à sa
gauche, dans son Royaume. – Matthieu 20 : 20, 21.
Ne s’y attendaient pas non plus, apparemment, ceux de
ses disciples qui proclamaient : « Hosanna ! Béni soit celui
qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le règne qui vient, le règne de
David, notre père ! Hosanna dans les lieux très hauts ! » -
Marc 11 : 9, 10.
C’est ce qui explique l‘expression : « Mais
elle ne comprenait pas la tournure que prenaient les événements », car la
tournure à laquelle elle et beaucoup d’autres s’attendaient ne correspondait
pas à ce que Dieu avait prévu.
C’est là le fondement sur lequel s’appuient les
pensées exprimées dans l’article : « Les frères du Seigneur
Jésus » et citées plus haut.
Cela veut-il dire que Marie n’a jamais compris la
mission du Seigneur ?
Evidemment, non ! Elle a bien compris la mission
de Jésus, mais seulement après avoir reçu l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte.
Auparavant, bien qu’elle eût connaissance de certaines choses se rapportant à
la mission du Seigneur, par exemple à propos du Royaume Messianique, il y eut
cependant des points qu’elle ne comprenait pas encore. A mon avis, il
s’agissait de questions qui ne pouvaient être comprises que grâce à la
réception du Saint Esprit, dans le sens de l’engendrement à une nouvelle
nature. C’est ce qu’indique l’exemple des Apôtres.
Considérons l’apôtre Pierre. Il ne voyait pas le besoin
de la mort du Seigneur et il Le réprouva, quand le Seigneur annonça sa mort et
sa résurrection.
Voici ses paroles : « A Dieu ne plaise,
Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas. » Il ne comprenait pas à ce
moment-là la nécessité de la mort du Seigneur pour les péchés du monde, comme
rançon pour tous. Cela se passait avant Golgotha.
Par la suite, écrivant aux frères, Pierre proclame
que : « Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui
juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu, ayant été mis à mort quant
à la chair, mais ayant été rendu vivant quant à l’Esprit » (1 Pierre
3 : 18). Et encore : « Sachant que ce n’est pas par des
choses périssables, par de l’argent ou de l’or, que vous avez été rachetés de
la vaine manière de vivre que vous avez héritée de vos pères, mais par le sang
précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache. » (1
Pierre 1 : 18, 19). Cela se passait après l’envoi du Saint Esprit.
Nous nous souvenons de ce que le Seigneur dit aux Apôtres
au cours de sa mission. Il leur annonça qu’Il avait encore beaucoup de choses à
leur dire, mais ils ne pouvaient pas encore les supporter ni les comprendre.
Il déclara toutefois : « Quand … sera venu l’Esprit de Vérité, il
vous conduira dans toute la Vérité … et vous annoncera les choses à
venir. » - Jean 16 : 12, 13.
Nous lisons encore : « Mais le
consolateur, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera
toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. » (Jean
14 : 26). Si, pour les apôtres, il existait des choses pour la
compréhension desquelles il leur fallait absolument l’Esprit Saint, il semble
logique d’en déduire que pour Marie, également, il était indispensable de
recevoir ce même Esprit Saint pour comprendre les mêmes choses, plus profondes
que d’autres.
On pourrait dire ici que Marie constituait une exception,
car l’Esprit Saint descendit sur elle trente-trois années et demie auparavant,
lors de la conception de Jésus (Luc 1 : 35). C’est vrai, mais lors de la
conception de Jésus, l’affaire était autre. La venue du Saint Esprit sur Marie
avait alors pour but d’engendrer Jésus à la nature humaine, dans le sein de
Marie. Le but de Dieu n’était pas alors d’engendrer Marie à la nature de
l’Esprit, au moyen de ce Saint Esprit. Et Marie ne fut pas alors engendrée
personnellement à la nature de l’Esprit car, du point de vue doctrinal, le
moment approprié pour ce faire n’était pas encore venu. Avant l’engendrement
de quiconque, d’entre la race humaine, à la nature de l’Esprit, afin de pouvoir
faire partie de l’Eglise, l’imputation, en faveur de l’Eglise, des mérites de
la mort en sacrifice du Seigneur, était indispensable. Cela se fit lorsque le
Seigneur, après sa résurrection, monta au ciel et comparut devant Dieu « pour
nous » (Hébreux 9 : 24). A partir de ce moment-là, le sacrifice
de l’Eglise pouvait être accepté par Dieu, et il le fut. La preuve de son
acceptation fut l’envoi du Saint Esprit pour l’Eglise entière, et les premiers
à le recevoir furent les apôtres et les disciples, qui attendaient cet événement
à Jérusalem. Tous ceux-ci, et parmi eux se trouvait également Marie (Actes
1 : 13, 14), furent engendrés à la nature spirituelle et reçurent la
compréhension de ces plus profondes choses de Dieu, citées par le Seigneur. –
Jean 16 : 12.
Il est clair qu’à partir de ce moment, Marie comprit
pleinement la signification de ces choses qu’elle gardait jusque-là dans son
cœur, et qu’elle fut conduite dans toute la Vérité par le Consolateur, de même
que les Apôtres et les autres frères et sœurs.
Cela signifie, à mon avis, qu’à partir de ce moment-là,
elle comprit exactement l’importance et la nécessité de la mort du Seigneur,
pour servir de rançon. Elle comprit alors aussi que, si le Seigneur était mort
sur la croix comme maudit, car « maudit est quiconque est pendu au
bois », c’était pour libérer la nation d’Israël de la malédiction de
la Loi. – Galates 3 : 13.
A partir de ce moment-là également, elle a pu
comprendre, et elle a compris, selon ma compréhension, la signification des
Alliances, des Figures du Tabernacles. On peut considérer que Marie comprit
alors la signification du Royaume du Messie, le fait qu’il se compose de deux
phases, de la phase céleste et de la phase terrestre, et que la phase céleste se
compose d’appelés issus d’entre les Juifs, de même que d’entre les païens.
Alors aussi, comme on peut le penser, elle comprit que ce Royaume doit être
établi seulement après le choix et le complètement de l’Eglise, après
l’écoulement d’une assez longue période, et non en son temps, comme s’y
attendaient la nation et les disciples, ainsi qu’elle-même, précédemment. Ces
points constituaient, indubitablement, quelques-unes de ces nombreuses choses
que le Seigneur avait à l’esprit quand Il dit aux disciples qu’ils n’étaient
pas encore capables de les comprendre. A ce moment-là, ces points devaient être
difficiles à comprendre, pour Marie aussi.
La voici de nouveau :
« (et à toi-même une épée te
transpercera l’âme), afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées ». – Luc 2 : 35.
Et voici le commentaire de ces paroles.
- « Une épée te transpercera » -
Selon le « Commentaire Biblique élargi 1879-1916 », ces paroles
« se rapportent à la mort tragique de Christ et à l’épreuve de foi qu’elle
a introduite ».
Remarquons que ce commentaire parle de la mort
tragique du Seigneur, en proie aux souffrances sur la croix, et à l’épreuve de
foi qu’elle a introduite.
Il n’est pas question ici du caractère doctrinal de la
mort du Seigneur, comme prix de rachat pour les péchés de l’humanité. En
conséquence, il ne ressortirait pas de ce commentaire que l’on puisse invoquer
ces paroles pour prouver que Marie savait, quand le Seigneur mourait, qu’Il
mourait pour les péchés du monde.
Par contre, si on applique directement à Marie les
paroles de Siméon (et à toi-même une épée te transpercera l’âme), nous
remarquons qu’il a prédit la grande douleur éprouvée par Marie en son cœur à la
vue de son Fils premier-né, du Seigneur souffrant et mourant sur la croix.
- « soient dévoilées » - [« afin
que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées » - Luc 2 :
35].
« Afin que se manifestent ceux qui seront de
fidèles soldats de la croix de Christ, et ceux qui ne le seront pas » -
Z 94-223 – Tiré du « Commentaire ».
Le lecteur indique aussi que « Marie gardait en
son cœur tout ce qui se rapportait à son fils ».
Il en fut bien ainsi, et nous pouvons voir ici son attachement
aux affaires de Dieu et son amour envers le Seigneur. Qu’elle fit tout ce
qu’elle pouvait pour L’aider, c’est incontestable. La meilleure preuve que l’on
puisse fournir est qu’elle vint se placer près de Lui, alors qu’Il souffrait
dans les derniers moments de sa vie comme être humain. Pour le Seigneur, ce
geste fut touchant, réconfortant comme un encens odoriférant.
Nous savons que Marie avait un caractère exceptionnel,
plaisant beaucoup à Dieu et qu’elle fut choisie pour cela pour être la mère de
Jésus…
Le lecteur cite les versets suivants :
1) - Matthieu 13 : 55 ; Marc 6 : 3.
2) - Matthieu 27 : 56 et Marc 15 : 40.
Et il écrit : « Ce qui m’intéresse, c’est
la convergence des prénoms ; parmi les frères de Jésus (versets du point
n° 1) sont cités Jacques et Joseph (ou Joses) ; de même, parmi les enfants
de Marie, la mère de Jacques le Mineur (versets du point n° 2, se trouvent
Jacques et Joseph (Joses). S’agirait-il d’une convergence de prénoms ? Il
se peut que cette Marie soit la mère de Jésus ; dans ce cas, Jacques le
Mineur serait le frère de Jésus » […].
Il apparaît qu’il s’agit véritablement, ici, d’une
convergence de prénoms. A l’époque, ces prénoms étaient populaires parmi la
nation d’Israël. Du reste, aujourd’hui encore, ils le sont au sein de la
Chrétienté.
Le lecteur questionne : « Il se peut que
cette Marie soit la mère de Jésus ; dans ce cas, Jacques le Mineur serait
le frère de Jésus ».
Dans ce cas, il y aurait lieu de comprendre que le
mari de Marie, mère de Jésus, serait Alphée (autrement appelé Cléopas), car le
père de Jacques le Mineur était Alphée (Matthieu 10 : 3). Cependant, les
Saints Ecrits mentionnent que le mari de Marie, mère de Jésus, était Joseph. –
Matthieu 1 : 20.
La Bible mentionne aussi que Marie, la mère de Jésus,
avait quatre fils en plus de Jésus : Jacques, Joseph, Simon et Jude. Par
contre, à propos de Marie, la femme d’Alphée, il est indiqué qu’elle était la
mère de deux fils : Jacques et Joseph.
En outre, quand il est question de Marie, mère de
Jésus, elle est toujours clairement identifiée, de sorte qu’il n’y a aucun
doute sur sa personne dans les textes où elle est citée (par exemple en Jean
19 : 25 ; Matthieu 12 : 47, 48). Mais le doute est bien trop
grand qu’il soit question d’elle dans l’Evangile de Marc 15 : 40.
De plus, il serait difficile d’admettre que Marc,
mentionnant les fils de la mère de Jésus, ne mentionne pas aussi le Seigneur
Lui-même. Ce serait une omission inadmissible !
Il est intéressant de signaler encore la découverte
d’un ossuaire, rapportée il y a deux ans de cela, sur lequel demeure, gravée en
araméen, l’inscription suivante : « Jacques, fils de Joseph, frère
de Jésus ». Selon un spécialiste des langues de l’époque, cette
inscription daterait de l’année 63 et il est très vraisemblable qu’il soit
question de Jacques, frère du Seigneur Jésus et fils de Joseph.
Continuant notre argumentation, disons que si Marie,
la mère de Jacques le Mineur, était mère de Jésus, alors l’un des frères
du Seigneur serait Apôtre. Dans ce cas, certains versets bibliques
demanderaient à être corrigés. Jacques le Mineur, quand il fut choisi Apôtre,
croyait au Seigneur. Il serait difficile d’accepter l’idée que le Seigneur
aurait choisi quelqu’un qui ne croyait pas en Lui. Dans l’Evangile de Jean,
chapitre 7 et verset 5, mention devrait être faite que les frères de Jésus, à
l’exception de Jacques le Mineur, ne croyaient pas en Lui.
Les versets 13 et 14, du chapitre premier des Actes,
auraient alors aussi besoin d’être rectifiés d’une certaine manière. Ces
versets distinguent nettement les Apôtres et les différencient d’avec les
frères du Seigneur. L’expression « les frères de Jésus » se
rapporte à tous les frères du Seigneur. Un certaine rectification devrait
informer que « Jacques, fils d’Alphée », mentionné au verset
13, serait frère de Jésus et qu’en conséquence il y a lieu de considérer qu’il
n’est pas compris parmi les « frères du Seigneur » mentionnés
au verset 14, puisqu’il serait déjà cité au verset 13.
Ensuite, si Jacques le Mineur et son frère Joseph
étaient frères du Seigneur, mais fils d’Alphée, qui serait le père des deux
frères restant de Jésus (Siméon et Jude) : Joseph ou Alphée ? Nous
comprenons que Joseph, le charpentier, était père de ces quatre frères, et
ceci est soutenu par l’Evangile de Matthieu. – 1 : 25 et 13 : 55.
En conclusion, il ne paraît pas vraisemblable que
Marie, mentionnée par Marc (15 : 40), fût Marie, mère de Jésus et que
Jacques le Mineur et Joseph, cités également dans ce verset, fussent fils de
Marie, la mère de Jésus, et frères du Seigneur.
Toutes ces difficultés disparaissent si on admet, d’après
les Ecritures, qu’il existait une famille : Joseph avec sa femme Marie,
qui était mère de Jésus et de quatre autres fils, ainsi que mère de plusieurs
filles ; et qu’il existait une autre famille : Alphée (autrement appelé
Cléopas), avec sa femme Marie, qui était mère de Jacques et de Joseph […].
(*) - On trouve aussi l’explication suivante, fournie
par le « Nouveau Dictionnaire Biblique», page 478 :
« Tandis
que le Maître enseignait par paraboles, la mère et les frères de Jésus
voulurent Lui parler. Peut-être désiraient-ils Le détourner d’une carrière
dangereuse. Il leur répéta que le lien spirituel qui L’unissait à ses
disciples avait plus de valeur que toute relation humaine. Car quiconque
fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et
ma sœur, et ma mère ».
Une
pensée du même genre se trouve à la page 115 du « Dictionnaire
Encyclopédique de la Bible », Tome Second. Il y est mentionné que
Marie devait être profondément étonnée, constatant que la carrière choisie par
le Seigneur ne correspondait pas à ce à quoi elle s’attendait.
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En rapport avec l’article précédent sur les frères de
Jésus, il nous a paru intéressant de signaler la découverte en Israël, à
l’automne de l’année 2002, d’un ossuaire portant l’inscription en araméen
de : « Ya’akov bar Yosef akhui di Yeshua » signifiant
« Jacques, fils de Joseph, frère de Jésus ».
Cette découverte
fit grand bruit. Elle est le fait d’André Lemaire, directeur à l’Ecole Pratique
des Hautes Etudes et épigraphiste de renom.
Selon lui, tout porte à croire que l’urne contenait
effectivement les os de Jacques, un des demi-frères de Jésus, et il précise que
ses affirmations, si elles ne sont pas sûres à 100 %, sont néanmoins très probables.
Il relève que l’ossuaire daterait de l’an 63 après
J.C. environ et indique que le style employé dans la rédaction de
l’inscription et le fait que les Juifs pratiquaient des mises en terre
d’ossuaires seulement entre l’année 20 avant J.C. et l’année 70 après J.C.
placent l’exécution de l’inscription carrément au temps de Jacques, le
conducteur de la première assemblée de Jérusalem qui, selon l’historien juif
Flavius Josèphe aurait été lapidé en l’an 62 (après J.C.).
Les prénoms Jacques (ou Jacob), Joseph et Jésus
étaient alors très répandus à Jérusalem, mais la juxtaposition de trois
prénoms sur une même sépulture était peu courante. Quand elle se faisait,
c’était pour marquer l’importance ou la célébrité des personnages cités.
En conséquence, le « Jésus » porté dans
l’inscription devait être connu, célèbre, et nous pouvons dire du Seigneur
Jésus qu’Il était célèbre et connu.